La loi des séries appliquée au VTT et quelques cous à tordre…

J’aurais dû me méfier dès le montage du pneu en tubeless sur la roue arrière mon fidèle Rocky Mountain Element. Après le remplacement d’un rayon cassé, je n’avais plus de fond de jante adapté et me suis rabattu sur le premier rouleau de papier collant venu, comme assez souvent par le passé. Cela avait d’ailleurs l’air de tenir et la baisse de pression a été limitée durant la nuit. « Un petit coup de pompe, un peu de roulage et le tour est joué », me suis-je dit. Première erreur, peut-être.

Deuxième erreur: faire confiance à la sacoche accrochée sous la selle sans vérifier son contenu avant de partir, même si cela faisait bien quelques semaines que le Rocky n’avait pas quitté la cave.

J’avais décidé de refaire une sortie en direction de Vernayaz avec un retour au pied du mont pour apprécier la différence entre un vélo de gravel et un VTT sur ce parcours parsemé de racine et de pierres par endroits.

La cascade de la Pissevache.

Tout s’est bien passé jusqu’aux Gorges du Trient et le passage boueux dans la forêt qui a suivi. En quittant le bourbier, le vélo restait « tout mou » de l’arrière, signe d’une perte de pression importante. « Zut… » Mais pas grave, j’avais emmené une pompe pour éviter de « griller » une cartouche de CO2 sur une petite sortie dominicale.

Donc je regonfle, et là j’ai déjà envie de tordre le cou à celui qui a mis des obus vissants sur toutes les valves. Je peux comprendre sur des valves tubeless, pour faciliter le remplissage du liquide anticrevaison, et encore. Mais sur les chambres à air, nom d’une pipe, non!

Ce qui se visse se dévisse…

Ces obus qui se dévissent, se dévissent forcément au mauvais moment pour peu que vous y connectiez une pompe avec un embout vissant, comme ma Lezyne de poche – que je vais laisser tomber – parmi beaucoup d’autres. Pour la faire courte: en dévissant la pompe, l’obus est entraîné dans le mouvement et se dévisse aussi.

Evidemment, lorsque vous avez passé quelques longue minutes à gonfler un gros pneu de VTT avec une mini pompe et que l’obus s’en va avec le flexible, vous l’avez un peu mauvaise. Pour ne pas dire que vous êtes franc fou. Il n’y a plus qu’à recommencer, sans garantie que cela se passe mieux la deuxième fois.

Cela m’est arrivé souvent, dont une fois à quelque minutes du départ de la Transvésubienne en 2014 et je ne vous explique pas le stress, heureusement vite redescendu grâce à l’ami Jean-Yves Vassali qui avait évidemment ce qu’il fallait dans sa poche: la petite pièce en plastique pour revisser l’obus (image). Le reste de la journée s’était merveilleusement bien déroulé. Depuis, cette petite pièce ne quitte plus ma sacoche. Enfin ça, c’était ce que je croyais.

Donc, je reviens à la sortie de dimanche dernier. A Vernayaz, je crève. Je regonfle. L’obus se barre en dévissant le flexible de la pompe. Je m’énerve, je regonfle un peu et me dis que je vais tout de même sacrifier une cartouche pour rentrer. Manque de pot: pas de cartouche ni de gonfleur dans cette sacoche.

Ça m’apprendra à vérifier et je me dis que ce n’est pas pour rien qu’ils ont des check-lists dans les avions… Et ça fournit un argument de plus pour revenir aux valves Schrader sur les VTT au moins, comme relevé dans cet article: plus fiable, plus solide, plus d’air. Au prix de quelques misérables grammes de plus, ce n’est pas cher payé je trouve.

Je regonfle et je repars pour… quinze secondes avant que le pneu ne soit à nouveau à plat. « Pas grave, j’ai une chambre à air… » Puis je regarde l’axe avant de ma roue, pense à l’arrière, ne me souviens pas non plus d’avoir vu le multi-outil dans la sacoche… Et là, je plaide à moitié coupable, mais j’ai aussi envie de tordre le cou au chef produit qui fournit un VTT, oui un VTT, avec des axes sans levier de serrage. Oui, ça pèse 20g de plus, mais ma clé hexagonale de 6 mm que je dois prendre avec n’est plus légère que si je l’oublie.

Se promener avec une clé imbus de 6mm, pas très pratique… Oui, je sais, il y a des multi-outils pour cela, mais un serrage sur l’axe, c’est vraiment trop demander?

Pas moyen de démonter la roue. Retour sur la jante. Sur 12 kilomètres, ça c’est fait.

Alors oui, ça me fait une leçon (une de plus, mais je crois que ce sera la bonne). Avec des valves Schrader et des axes munis de leviers de serrage, j’aurais peut-être crevé aussi. Mais je me serais moins énervé. Beaucoup moins.

Et à l’avenir je serai plus méfiant. Beaucoup plus.

2 réflexions au sujet de “La loi des séries appliquée au VTT et quelques cous à tordre…”

  1. Je suis presque rassuré de voir que je suis pas le seul à pester parfois très fortement contre le duo Lezyne Presta !

    Le serrage rapide inexistant chez Rocky est un avantage lorsqu’il s’agit de mettre nos précieuses montures sur un porte vélos. Problème encore accentué depuis l’apparition du standard Boost.

    C’est dans ces moments que l’on comprends la raison du nom de ce nouveau produit: http://www.daysaver.fun

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