Transvésubienne 2014: merci pour une journée paradisiaque en «enfer»

J’aime le répéter à qui je tente d’expliquer à quoi ressemble la Transvésubienne, cette épreuve à nulle autre pareille: la première fois que j’y suis allé, et bien que vivant dans une région plutôt sèche des Alpes, je n’avais jamais vu autant de cailloux de ma vie. Et à chaque fois que j’y suis retourné, j’avais oublié qu’il y en avait autant.

Cette année, entre le Mont Férion et Plan d’Ariou, avec l’arrivée presque en vue (sur la TransV elle ne l’est jamais vraiment avant de l’avoir franchie…), je me suis même demandé comment les arbres faisaient pour pousser sur un sol aussi rocailleux.

Mon fidèle Thoemus Lightrider 29 au départ de Fully.
Mon fidèle Thoemus Lightrider 29 au départ de Fully.

« Surtout ne jamais se dire que tout va bien »

Voilà pour le décor. En très très résumé, car même les images officielles et les vidéos (en bas d’article) ne rendent pas vraiment compte des secousses et des pièges qui parsèment le parcours. Dans les descentes, on n’a tout simplement pas le droit à l’erreur ou à la déconcentration. « Surtout ne jamais se dire que tout va bien », résume mon compagnon de chambre Jean-Yves Vassali, multiple « finisher » de la course. « Tu peux être sûr de te planter dans les secondes qui suivent ».

En reco sur le Mont Chauve d'Aspremont avec Jean-Yves Vassali, Rémi Rosique, Adrien Sabatier et votre serviteur (de gauche à droite).
En reco sur le Mont Chauve d’Aspremont le vendredi en fin d’après-midi. Avec Jean-Yves Vassali, Rémi Rosique, Adrien Sabatier et votre serviteur (de gauche à droite).

En 2014, c’était mon sixième départ sur la TransV. Au début des années 2000, il m’avait fallu trois tentatives pour terminer une fois. Depuis, le ratio s’est amélioré avec des stickers de «finisher» en 2010, 2013 et 2014 pour autant de départs. La TransV reste une course qui s’apprivoise et le premier contact peut être difficile.

Petits risques à prendre…

En chemin, dans la descente vers Utelle. (Photo www.artreflex-photo.fr)
En chemin, dans la descente vers Utelle. (Photo www.artreflex-photo.fr)

En 2010, j’avais beaucoup souffert. Nettement moins l’an dernier (38e scratch, 8e de ma catégorie des 40–44 ans) et avec la forme du printemps 2014, je me disais que je pourrais peut-être me permettre quelques «risques» supplémentaires cette année, pour peut-être accrocher un top 30. Par «risques» j’entendais quelques choix de matériel légèrement plus audacieux (comme les pneumatiques Hans Dampf en gomme PaceStar plutôt que TrailStar, une gomme moins tendre pour rouler plus vite, mais accrocher un peu moins sur les racines et les rochers) et une gestion de course un poil plus agressive avec un rythme plus élevé dans les bosses. Bref, pour une fois je partais avec le curseur sur « course » plutôt que sur « finisher ». Et advienne que pourra.

Sur l'un des nouveaux tronçons après Utelle, dans un paysage somptueux. (Photo www.artreflex-photo.fr)
Sur l’un des nouveaux tronçons après Utelle, dans un paysage somptueux. (Photo www.artreflex-photo.fr)

Autant le dire de suite, tout s’est déroulé comme dans un rêve. Après un départ prudent (à 44 ans, le moteur met davantage de temps à se mettre en route) je me retrouve 21e à Utelle. Puis ce ne sera que dépassements de concurrents devant moi. On me signale 19e, 17e, 12e, 10e… J’ai de la peine à y croire, mais les jambes sont toujours là, elles répondent à l’alimentation régulière et je ne vois pas trop ce qui pourrait m’arriver.

Sur le Mont Chauve, l'arrivée n'est plus très loin, même si ce serait une erreur de se réjouir trop vite... (Photo www.artreflex-photo.fr)
Sur le Mont Chauve, l’arrivée n’est plus très loin, même si ce serait une erreur de se réjouir trop vite… (Photo www.artreflex-photo.fr)

À peine ralenti par deux chutes (dont une vraiment très stupide en me remettant en selle), je franchis l’arrivée en 9e position du scratch et en remportant ma catégorie. Je n’y crois toujours pas. Mais quelques instants plus tard, l’émotion et les larmes – de joie, de satisfaction et de soulagement, un peu – qui me montent aux yeux me rappellent que c’est bien moi qui ai vécu cette journée paradisiaque dans cet enfer de caillasse.

Cette fois c'est fait, la plage est bien là, et le fameux sticker "finisher" bien en place sur la plaque de cadre.
Cette fois c’est fait, la plage est bien là, et le fameux sticker « finisher » bien en place sur la plaque de cadre.

Un enfer de caillasse qui n’en est d’ailleurs pas vraiment un non plus, tant les paysages traversés sont somptueux, les chemins superbes et le parcours, rallongé à 95 km cette année, exceptionnel. Plus long, certes, mais aussi plus « reposant » par moments avec quelques courtes portions asphaltées ou des chemins 4×4 qui permettent de se « refaire la cerise » plus facilement que sur des sentiers cahoteux. La TransV se réinvente sans cesse et on ne peut que remercier des organisateurs au top comme George Edwards de remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier pour nous proposer ce genre d’épreuve exceptionnelle avec des chemins, des paysages, des aventures et des émotions toujours aussi incroyables et renouvelés. Merci.

La très, très, très grosse cerise sur le gâteau, la plus haute marche du podium des 40-44 ans pour ma dernière année dans cette catégorie et une inespérée et même pas rêvée 9e place du classement scratch.
La très, très, très grosse cerise sur le gâteau, la plus haute marche du podium des 40-44 ans pour ma dernière année dans cette catégorie et une inespérée et même pas rêvée 9e place du classement scratch.

Mon vélo et matériel sur la TransV 2014

  • Thoemus Lightrider 120/120 en 29 pouces. Vélo de 2012. 13 kg, prêt à rouler, sans la sacoche, mais avec les pédales XTR.
  • Pneus Schwalbe Hans Dampf, 29″ x 2,35, Snakeskin, gomme Pacestar. 850g par pneu (un minimum sur la TV), montage Tubeless. 170 km de Transvésubienne entre 2013 et 2014, sans crevaison.
  • Roues DT XM 1501 Spline ONE 29.
  • Tige de selle télescopique Kindshock LEV, qui en est à sa 2e saison sans problème particulier.
  • Selle Pro Griffon (un modèle femme qui n’est apparemment plus disponible, mais que je trouve confortable et bien arrondi pour passer derrière la selle et revenir, ce qui est assez utile sur la TransV…)
  • Sac à dos Osprey Raptor 10. Choisi, entre autres, pour ses poches sur la ceinture abdominale, faciles d’accès et idéale pour attraper gels ou autre nourriture en roulant.
  • Chaussures Mavic à semelle Vibram. Modèle inconnu et plus en vente… Meilleures pour la marche que mes chaussures de XC habituelle et d’un rendement tout de même excellent grâce à une semelle très rigide.
  • Je roule en cuissard, par habitude du XC et aussi parce qu’en short je reste toujours croché une fois derrière la selle (voire au guidon lorsque je me mets en danseuse, même si c’est rare sur ce vélo) et ça, ça m’énerve…
  • Résultats: Transvésubienne 2014 (1398 téléchargements )
Le prix qui va bien de retour à la maison: la bouteille d'huile d'olive des collines de Nice avec le slogan de la TransV.
Le prix qui va bien de retour à la maison: la bouteille d’huile d’olive des collines de Nice avec le slogan de la TransV.

Et encore une ou deux petites vidéos pour faire envie aux absents…

Avec votre serviteur en noir et blanc à 1’42 » au passage de la rivière.

Une reconnaissance du Brec d’Utelle en caméra embarquée.

La vidéo officielle de l’organisation.

 

 

6 réflexions au sujet de “Transvésubienne 2014: merci pour une journée paradisiaque en «enfer»”

    • Merci! Vraiment une belle journée, malgré quelques raies sur la « carrosserie ». C’est rare d’autant apprécier une sortie où l’on tombe deux fois 😉

  1. Félicitations ! Énorme performance … 2 ans que je n’y retourne plus (tiens c’est l’âge de ma fille ;-)). Tu me rassures … j’y retournerai un jour !!!!

    • Aha, les enfants petits sont presque derrière chez moi. Je profite avant les petits enfants 😉 Merci et ne t’inquiète pas, la forme revient sur l’âge semble-t-il…

  2. Bravo et merci!
    Moi un mec avec trois mouflets, qui roule tous les ans plus vite après la 40aine ça me donne la pêche!
    D’ailleurs, je n’avais pas touché un bike depuis 2011(tiens c’est l’année de naissance de notre 2ème)et je viens de m’en recommander un.
    A mon fils qui dit « quand j’s’ra grand j’s’ra cosmonaute », je réponds désormais « quand j’s’ra vieux j’s’ra Joakim Faiss ».
    Diesel Stinks
    TransV Hurts

    • Haha, tu me fais trop d’honneur là 😉 PS, les mouflets c’est quatre, mieux pour jouer ensemble pendant que je pars rouler…

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