Le voyage date un peu, d’octobre 2017 pour être précis, quelques semaines après mon embole pulmonaire du mois d’août, ce qui fait que je m’en souviens assez bien, mais le récit attendait toujours. J’ai d’ailleurs déjà écrit au sujet du second « gravel trip » dans le même genre en promettant de revenir au premier… Alors voilà, à l’heure où se profilent de nouvelles vacances en Suisse, coronavirus oblige, il peut être bon de se souvenir que nous habitons un sacré beau pays…
Je l’ai déjà écrit ici, je ne pensais vraiment pas avoir besoin, peut-être même pas l’envie, d’un vélo de gravel, cet engin hybride qui ne me semblait qu’une astuce de quelques marchandiseurs pour nous refiler encore un vélo. Au bout du compte, honnêtement, s’il ne fallait en garder qu’un seul, ce serait certainement ce petit dernier… Voici pourquoi.
Après quelques brefs tours de roue pour tester et prendre en main ce Specialized, nous nous sommes lancés, mon épouse Caroline et moi, dans un petit « road trip » en direction des Grisons, de Vals et ses magnifiques bains thermaux pour être plus précis.
Bien aidés dans la planification par l’excellent site de Suisse Mobile, nous avons suivi le balisage de la Suisse à vélo. Vraiment bien fait, mais pas toujours adapté au vélo de route équipé de petits pneu trop fragiles. Mieux vaut le savoir avant de partir plutôt que d’être surpris en cours de route.
Pour les Grisons, cap sur le Pillon…
Équipés de deux vélos prénommés Diverge, il nous fallait forcément choisir un chemin plus compliqué que la ligne droite entre Fully et Ilanz avant de rejoindre la vallée de la fameuse eau minérale. Nous avons donc mis le cap à l’ouest, direction Martigny, puis Bex, Villars, le col de la Croix et celui du Pillon, avant d’entamer la longue descente du Simmental en direction de Spiez et Interlaken, lieu de la première étape, après quelque 150 kilomètres de route.
Une première journée passée sous un éclatant soleil d’automne, en fuyant la Fête de la châtaigne de notre village. Premier constat: les vélos roulent bien et les sacoches (derrière la selle et dans le cadre pour environ 6 kilos de bagages) ne nous pénalisent qu’en montée.
Après les premiers kilomètres en terrain connu (jusqu’à Gsteig on dira, pour les habitués du Sanetsch), on poursuit en direction de Gstaad la cossue, avant de la traverser et se demander ce que tous ces touristes peuvent bien lui trouver. La descente du Simmental sera la première excellente surprise de ce voyage.
L’itinéraire officiel nous tient à l’écart de l’axe principal, privilégiant les petites routes à travers les prairies verdoyantes et les magnifiques fermes traditionnelles, souvent sur des chemins non revêtus, au prix de quelques sévères raidards ajoutant un peu de dénivelé à un tracé censé être en descente… Le “gravel” prend tout son sens: lorsque le bitume prend fin, l’aventure continue. Et peut-être ne fait-elle que de commencer.
C’est donc bien fatigués que nous atteignons notre étape du soir, à quelques kilomètres d’Interlaken, après plus de 150 kilomètres et 2800 m de dénivelé positif, avec une superbe vue sur le Mönch et la Jungfrau au soleil couchant. Une dernière difficulté nous attendait tout de même avec un bon kilomètre d’ascension jusqu’au Bed & Brekfast… Double difficulté d’ailleurs puisqu’il a fallu redescendre au village pour trouver un restaurant, avant de remonter après le repas…