Quand on vous dit que les bandes cyclables ne servent à rien, ce n’est pas tout à fait vrai. C’est très utile pour déposer la neige. Mais si la chaussée est trop large pour être entièrement nettoyée, on pourrait peut-être réduire sa largeur et en profiter pour créer des pistes cyclable, des vraies. Sans oublier de les déneiger comme on le sait le faire dans les pays où le vélo a une vraie place dans la politique des transports.
Trois fois le même jour. Deux voitures et un camion m’ont serré aujourd’hui alors que je circulais normalement sur une bande cyclable à Sion et Martigny. Je précise « normalement », car je n’étais pas en train de faire du sport, mais en déplacement pour quitter le travail à midi et y revenir en début d’après-midi. Trois fois aujourd’hui qui s’ajoutent à la voiture de police qui après avoir m’avoir dépassé a fait bien peu de cas de ma présence — toujours sur une bande cyclable — en obliquant à droite juste devant moi. C’était la semaine dernière. J’ose prétendre que je suis plutôt à l’aise sur un vélo et je m’en suis tiré sans mal à chaque fois.
Resqte que pour moi, un aménagement cyclable doit permettre à chacun de se déplacer en toute sécurité. Même les cyclistes les moins à l’aise dans le trafic. Force est de constater que de la peinture jaune sur la chaussée n’a jamais protégé personne de la distraction — ou le jemenfoutisme complet — des autres usagers de la route. Les bandes de peinture jaune servent juste à donner bonne conscience aux autorités qui peuvent mettre en avant les prétendus efforts qu’ils font en faveur de la mobilité douce.
Alors oui, une bande cyclable est nettement plus économique qu’une véritable piste cyclable séparée qui protège les plus faibles — enfants, personnes âgées, cyclistes débutants — de la circulation motorisée. Mais autant ne rien faire et ne pas donner un faux sentiment de sécurité aux cyclistes. Pour économique qu’elle soit, la bande cyclable reste trop chère pour son utilité réelle : nulle.
«Ce qui est malsain dans ce texte, c’est qu’il cherche à favoriser la mobilité douce en lui donnant la priorité». Évidemment il faut savoir ce que l’on veut dans la vie… La phrase est du député au Grand Conseil (parlement) genevois Alain Meylan (libéral), a propos de l’initiative qui veut augmenter le nombre et surtout raccorder les pistes cyclables à Genève. Le parlement a refusé (http://www.tdg.ch/node/305721). Trop cher, trop extrémiste, trop anti-bagnole au pays du salon de l’auto.
Feu rouge à Stockholm, sauf pour les vélos…
C’est étonnant comme ce qui est possible ailleurs, comme au Danemark ou aux Pays-Bas, depuis de longues années semble tout à fait impossible chez nous. L’exemple de Montréal semble aussi démontrer que lorsque l’on aménage l’espace public en faveur des cyclistes, leur nombre augmente. Mais ce doit bien être ça qui effraie tous ces mecs en SUV en ville avec la clim à fond.
Mais enfin, dans une ville de Genève où le magistrat en charge du Département de l’environnement urbain et de la sécurité en Ville de Genève, Pierre Maudet, parle lui-même de « cycloterroristes », on se dit que ce n’est pas gagné.
C’est pas que je n’aime pas la neige, non. J’adore la neige, mais avec les outils appropriés: ski de piste, de freeride, de rando, de fond, snowboard, luge, bob… peu importe, je m’amuserai comme un fou. Même en VTT, tiens, depuis l’invention des freins à disque (le frein sur jante dans la neige, je ne sais pas si vous avez essayé un jour, mais normalement vous vous êtes fait très peur).
Alors quoi? Alors il se trouve qu’il a neigé depuis plus de deux semaines (et encore, neigeotté) et qu’il fait beau depuis. Les routes sont bien dégagées, les trottoirs aussi, les pistes cyclables, par contre, c’est souvent la cata. Comme sur la photo ci-dessus, entre Sierre et Bramois, sur les berges du Rhône, interdites au trafic motorisé. Plaques de neige succèdent au goudron et à la glace vive. Bon pour l’équilibre, mais on se fait tout de même un peu peur.
Quelques jours plus tôt, je circulais à Martigny (photos ci-dessous). Je passe sur la piste cyclable qui rétrécit vers le passage piéton, puis disparaît à l’entrée du giratoire suivant (c’est bien connu, les cyclistes disparaissent aussi à l’entrée des giratoires). Mais si on pouvait juste éviter de m’obliger à rouler dans un flaque ou de foncer dans un tas de neige, je dirais merci. Là, c’est un autre mot, qui commence aussi par m qui me vient à l’esprit.
Ouch, bientôt un mois sans post. Mon activité sur ce blog est à l’aune de mon activité cycliste ces temps: proche du néant. Un petit mot tout de même pour signaler la sélection d’une image par le site du Guardian sur une page consacrée aux pires pistes cyclables dénichées par les lecteurs.
Et ce n’est pas la qualité de ma photo, issue d’un téléphone pommé, qui lui a permis de figurer dans cette sélection, mais bien le haut niveau de débilité de cet aménagement dont j’ai déjà parlé (ici et ici). Du coup, cette image a fait péter mon compteur sur Flick’r, puisqu’avec 1248 vues à l’heure ou j’écris, aucune autre photo n’arrive à la cheville de ce cliché. Comme quoi, le document compte souvent davantage que l’esthétique.
Et si des aménagements disons… tordus, vous amusent, il y en a tout un tas à voir sur ce site.
Durant la Foire du Valais, circuler en voiture n’est pas forcément la meilleure idée. J’ai donc préféré enfourcher ma bicyclette pour la petite demi-heure entre mon domicile et mon bureau temporaire à Martigny, au cœur de la fête. Certains diront que, passé un certain nombre de ballons de blanc, le vélo n’est pas forcément une bonne idée non plus. Je suis d’accord, mais je ne mets au-moins en danger que moi- même.
C’est d’autant plus vrai lorsqu’il nous est offert de circuler sur une piste cyclable grand luxe, totalement séparée du reste du trafic (il y a même un canal entre la route et la piste cyclable), comme entre Branson et Martigny. Dommage que cela se gâte dès que l’on entre en ville. Dommage aussi que certains panneaux ridicules rappellent aux cyclistes que les automobiles sont encore une priorité dans certains esprits.
Pour le reste, bravo pour ces quelques centaines de mètres entièrement réserves aux deux-roues. Pour peu, je me serais presque cru en Suède ou au Danemark 😉
Dans son édition du 17 août 2009, le quotidien Le Temps revient sur la problématique des piste cyclables en Suisse romande. L’article «Pistes cyclables, un chantier pour l’avenir» est à lire en ligne (gratuit mais inscription peut-être nécessaire). «Le réseau de pistes cyclables reste globalement dangereux et peu attrayant en Suisse romande», rappelle le journal. «Une pétition demandant son élargissement sera remise en septembre aux parlements concernés.»
Trouvée via le site jepedale.com, cette vidéo consacrée à Lightlane, un système d’éclairage qui permet de se créer sa propre piste cyclable. « Les pistes cyclables sont un moyen très effectif pour améliorer la sécurité des cyclistes », rappellent les créateurs du système.
« Mais en raison des coûts d’installation, ces pistes ne sont pas toujours très répandues. Et plutôt que d’obliger le cycliste à s’adapter aux infrastructures existantes (ou inexistantes plutôt… ndj), la piste cyclable devrait s’adapter au cycliste. »
Ceci dit, le principal inconvénient de la chose, c’est qu’elle ne fonctionne que de nuit…
Et comme quelques images valent mieux qu’un long discours, une petite vidéo.