Le matériel de mon dernier voyage a vélo

Après mon premier voyage à vélo, l’an dernier en direction de la Catalogne, je disposais d’à peu près tout le matériel nécessaire pour un périple en direction du nord cette fois, entre Hambourg et la Suède. Vélo, bagages, appareil photo et téléphone (un peu vieux) pour la navigation. Petit tour d’horizon.

Le vélo

Si l’an dernier j’avais pu emprunter un magnifique Van Nicholas Skeiron titane, le choix pour cette année était assez vite fait, puisque je souhaitais mettre à l’épreuve mon nouveau vélo à tout faire, le Specialized Crux 2022. Vélo de cyclocross à la base, il accepte aussi bien les petits pneus que les gros, jusqu’à 47mm de large. Comme j’envisageais de parcourir quelques chemins parfois un peu douteux, et à coup sûr des routes gravillonnées en Suède, j’ai opté pour les Specialized Pathfinder d’origine, en 42mm et gonflés à 3 bars. Ils roulent superbement bien sur le goudron et encore mieux sur le gravier, avec un confort irréprochable, notamment dans les traversées de villes où il fallait assez souvent franchir petites bordures et autres éléments de voirie pas toujours très lisses. Et les fois où je me suis aventuré, sans les bagages, sur des sentiers truffés de racines et de rochers, je n’ai jamais eu à m’en plaindre. Ces pneus étaient montés en tubeless et je n’ai eu aucune crevaison à déplorer en près de 1400 kilomètres.

Au bord du lac Skagern, en Suède.

Auncun problème mécanique

Pas grand chose à dire sur le vélo en général, qui n’a pas connu de problème mécanique. Freins à disques sans souci, dérailleurs Di2 électroniques que j’ai rechargé une fois (par précaution, mais j’aurais certainement réussi à faire les quelque 1200 km du voyage sur une charge) avec la batterie portable servant aussi aux autres appareils électroniques. En résumé, ce vélo, en double plateau était un vrai bon choix.

Les sacoches

Cette année, les sacoches principales venaient de chez Ortlieb. J’avais déjà la sacoche arrière «grand volume» (16l) de la marque allemande et j’ai emprunté le «rouleau» de cintre (Handlebar-Pack) à mon fils Tibor. Ce dernier (le rouleau, pas mon fils) contenait une tente une place (Decathlon Forclaz), le matelas gonflable (Sea To Summit), le coussin gonflable (Sea To Summit) et le réchaud (Jetboil) avec sa bonbonne de gaz.

Dans la sacoche arrière, quelques outils au fond, sac de couchage et vêtements divers (duvet, veste de pluie et autres pièces pas utilisées en journée. Cette sacoche arrière se «compacte» vraiment bien, grâce à une soupape qui permet de vider l’air de la sacoche et de la mettre quasiment sous vide. Comme les autres sacoches Ortlieb, il n’y a pas de système de fixation rapide (il y en a une toute nouvelle, mais pas disponible fin juillet 2022) et il faut l’enlever en entier et la remettre chaque matin, mais c’est simple et rapide.

Accessory pack, parfait

Je disposais encore d’une petite sacoche «accessory-pack» Ortlieb, qui s’est avérée assez indispensable. Elle se fixe seule au guidon, ou sur le rouleau de cintre, et donne un accès rapide à ses petites affaires utiles durant la journée: petit coupe-vent, powerbank, porte-monnaie… Après l’avoir transporté dans mon petit sac à dos, j’y ai aussi glissé un iPad, plus confortable pour écrire, notamment ce que vous êtes en train de lire. Il est aussi très simple de retirer cette sacoche lorsque l’on s’éloigne de son vélo (pour aller au restaurant du ferry-boat par exemple).

L’accessory-pack accroché sur le handlebar-pack est facilement accessible et amovible. Avec bien de la place pour la fixation Quadlock du téléphone.

Deux sacoches, l’une dans la partie supérieure du triangle de cadre, pour laisser libre l’accès aux bidons (les porte-bidons avec accès par le côté sont une bonne idée aussi) et une dernière sur le tube supérieur. Leur contenu était assez variable, mais j’y avais toujours un sac étanche pour l’électronique (chargeur, câbles, lampes), une trousse de secours et de quoi manger un peu (bonbons, barres chocolatées, fruits…)

Étanchéité parfaite

Enfin, le petit sac à dos contient surtout la poche à eau (max 3 litres, mais rarement plus de 1,5) et quelques menues bricoles.

Dans l’ensemble, c’était parfait. Les sacoches Ortlieb, sans chichis, sont vraiment solides et étanches et c’est assez rassurant de savoir que l’on pourra compter sur des affaires sèches en arrivant le soir ou en partant le matin. Je n’ai certes eu que peu de pluie, deux ou trois fois durant la nuit ou au petit matin, mais je n’ai jamais craint de plus grosses averses. Le seul bémol restera mon sac de couchage, un peu trop minimaliste pour des températures nocturnes parfois un peu fraîches, sans qu’il n’ait fait froid. A améliorer par un modèle en duvet, surtout que je sais pouvoir le garder sec.

La navigation

L’an dernier j’avais combiné un GPS Garmin (Edge 1000 et montre) avec un téléphone (iPhone 7) à la batterie vieillissante et équipé de Ride with GPS. J’avais eu, et ai toujours, beaucoup de mal à suivre les indications du Garmin, surtout lorsque l’on s’égare un peu, ce qui est vite arrivé, notamment en ville. Je trouve alors, toujours en fait, plus confortable de pouvoir «zoomer et dézoomer» la carte affichée sur le téléphone. Cette fois j’ai donc utilisé exclusivement mon téléphone (doté d’une nouvelle batterie et soutenu par la batterie complémentaire «powerbank» en fin de journée).

Komoot, Strava ou Ride with GPS

Comme logiciel de navigation, j’avais d’abord jeté mon dévolu sur Komoot. J’aime bien sa présentation des itinéraires et sorties, avec un système de collections qui permet de les regrouper de manière simple et attrayante. Il me donne envie de partir, tout simplement. Il est très facile de planifier des itinéraires, en précisant quelle pratique vous privilégiez (route, gravel, VTT, sortie à vélo…) et d’y inclure des points de passage (dont les «incontournables» suggérés par d’autres utilisateurs).

La navigation est aussi très simple et complète à la fois avec un écran plus ou moins chargé d’informations selon vos préférences. Je retiens aussi la facilité pour ajouter des images en cours de route et le bon repérage des bifurcations à venir, ainsi que le bouton de « recentrage » bien en vue. Le « live tracking » ou partage de position en temps réel fonctionne aussi très bien. Mon ami Mats m’attendait devant sa porte lorsque je suis arrivé chez lui…

Deux problèmes toutefois:

  • La consultation des données (sorties réalisées, planifiées, collections) passe semble-t-il par une «vue web» et l’affichage peut être très très lent au démarrage. De trente secondes à près d’une minute, sans savoir ce qui se passe avant que l’on ne puisse voir quelque chose.
  • La trace proposée est parfois assez perfectible, en restant poli. En Suède, après avoir choisi un itinéraire «gravel», je me suis parfois retrouvé sur des routes «2+1» à zones de dépassement alternées et barriérées de tous côtés, avec des automobilistes obligés de vous frôler sur un axe limité à 100 km/h. Très désagréable et dangereux, ce qui a valu à Komoot d’être avantageusement remplacé par Ride with GPS en fin de périple.

Ride with GPS a relevé le défi haut la main, dénichant d’improbables chemins et évitant soigneusement les routes à fort trafic. Ses indications sont tout aussi simples à suivre que celles de Komoot et l’affichage au lancement de l’application est nettement plus rapide et fluide. RWGPS est peut-être juste un peu moins «sexy» que Komoot. Avec un peu d’habitude, il est aussi très facile, aussi sur mobile, de modifier un itinéraire pour forcer certains points de passage, même si l’application ne les propose pas de manière aussi visuelle que Komoot. RWGPS, je le garde, surtout que les options de cartes sont nettement plus nombreuses que chez Komoot, dont les OSM (Open street map) et OSM vélo, qui permettent à mon avis (testé) de s’en sortir plus facilement si l’on est un peu perdu.

Arrivé à destination, j’ai aussi voulu tester les options de planification de parcours et de navigation de Strava. Je vais être bref, ce n’est pas terrible.

Précision: tout ce qui précède est valable pour une utilisation sur téléphone mobile, car c’est l’outil utilisé pour suivre la trace, mais aussi lorsqu’il s’agit d’improviser un nouvel itinéraire pour le lendemain (parce que l’on est allé plus, ou moins, loin que prévu, par exemple) et que l’on ne peut pas trimbaler un ordinateur avec soi.

Avec Strava, sur mobile, impossible d’indiquer un point de départ et une destination, ou alors c’est assez compliqué pour que je ne trouve pas comment faire. Il est par contre possible de recherche des propositions de sorties depuis un point de départ et c’est plutôt bien réalisé. Ma tentative pour une sortie «gravel» autour d’Uppsala m’a toutefois fait découvrir des singles en forêt à la limite du praticable et parfois même au-delà, franchement même à VTT.

Cela peut arriver avec n’importe quel outil, mais c’est pour suivre une trace que Strava montre ses limites. On ne fait que suivre une ligne, avec les autres routes et chemins qui restent difficiles à voir et l’absence d’annonce des bifurcations à venir fait qu’on les rate assez souvent. C’est plutôt énervant à la longue pour un outil censé nous simplifier la vie. De plus, Strava ne propose pas de bouton pour orienter la carte «dans le sens de la marche» et la fonction de recentrage est perfectible. On passe son temps à zoomer, dézoomer et à essayer de faire tourner la carte dans le bon sens. Bref, Strava, OK pour les performances et l’aspect «réseau social», mais non pour la navigation.

J’aurais encore pu tester la fonction de traçage de Garmin, mais comme il faut un appareil de la marque pour suivre l’itinéraire (l’application pour smartphone ne le fait pas, pas fou le fabricant de GPS) et que j’ai choisi de m’en passer, ce sera pour une autre fois. N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaire le cas échéant).

Pour terminer, j’avais fixé mon téléphone au cintre grâce au système Quadlock, qui est franchement irréprochable. Simple, rapide, solide. Je n’ai jamais craint de perdre le téléphone, tout au plus rencontré quelques difficultés pour le remettre en place lorsque cela secouait beaucoup, mais je ne saurais lui imputer mes approximations.

Cela conforte aussi mon choix d’avoir un smartphone au guidon plutôt qu’un GPS classique, ne serait-ce parce qu’il est aujourd’hui difficile de s’en passer lorsque l’on descend du vélo. Le mien abrite ma carte de crédit et pour voyager et payer sans cash (le contraire est extrêmement compliqué en Suède) de manière plus sûre qu’avec une carte sans contact, c’est assez idéal.

Le téléphone me sert évidement aussi d’appareil photo, surtout que le compact que j’avais emmené a rendu l’âme en chemin. Rien à voir avec le vélo, mais mon prochain appareil photo compact sera un smartphone. Juste un peu meilleur que mon iPhone 7…