Bonjour, bonjour…

Petite sortie à vélo sur mes chemins habituels ce matin. Le beau temps avait incité pas mal de monde à sortir en balade et le nombre de marcheurs était inhabituellement élevé sur les sentiers du coteau de Fully. Déjà les effet d’une double page sur cette région dans Le Matin Dimanche du jour?

En croisant le premier promeneur, je m’arrête et me mets de côté pour laisser passer le monsieur, la dame et les deux chiens. Je leur lance un « bonjour » au passage. Pas de réponse. « Bonjour » encore. Rien. « Bonjour » encore. Rien. « Bonjour » une quatrième fois. Là, le type me lance « je ne suis pas obligé de vous répondre, non? »

– Non, je lui réponds, mais j’ai le droit de vous dire bonjour quatre fois si cela me fait plaisir, non?

– Je ne parle pas aux gens qui ne respectent pas la nature et détruisent les chemins.

– Je suis venu à vélo depuis chez moi, contrairement à vous avec votre auto, je n’ai encore rien pollué, ni détruit, mais c’est peut-être ma tenue qui gêne votre vision…

Le type revient en arrière et s’ensuit un discussion de près de dix minutes où il m’explique qu’il n’est pas écolo, des gens qu’il faut pendre aux arbres pendant qu’il en reste (tout en finesse), mais que les hordes de cyclistes sont partout et qu’on ne peut plus se promener tranquille nulle part, tellement les cyclistes vous foncent dessus. Tout un blabla pour admettre finalement qu’il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Peut-être même qu’il dira bonjour la prochaine fois. Mais j’ai un doute…

Davantage de problèmes sur les chemins faciles d’accès

Ce qui est assez étonnant, et un constat tout à fait empirique et subjectif après plus de 20 ans de mountain bike par monts et par vaux, c’est que les plus grincheux des marcheurs face au VTT sont souvent ceux qui marchent le moins. Ou le moins loin. Plus les chemins sont accessibles, proches de la plaine, d’une route, d’une remontée mécanique, plus violentes seront les réactions. Peu ou pas de problème au sommet de la montagne où les touristes sont souvent plus admiratifs que critiques.

Les « hooligans » à vélo

A l’inverse, plus on s’approche de la « civilisation » urbanisée, plus les réactions anti-cyclistes sont violentes. Et ce ne sont pas les deux reportages du jors sur la RTS qui me feront penser le contraire. Au TJ, on apprend ainsi qu’un conseiller national Bâlois veut introduire une immatriculation des vélos pour lutter contre les « hooligans » à bicyclette.

Et dans « Mise au point » des non-cyclistes affirment sans ciller que les vélos sont des dangers pour les autos. Ou alors que les cyclistes pensent à tort que la bande cyclable est un espace protégé… Il faudra peut-être songer introduire une journée obligatoire à vélo pour obtenir son permis de conduire.

L’émission par ici: http://www.rts.ch/emissions/mise-au-point/6167316-mise-au-point.html

2 réflexions au sujet de “Bonjour, bonjour…”

  1. Merci pour ce très bon commentaire…
    Oui et il ne faut pas oublier de rappeler aux cyclistes « qu’ils n’ont pas la priorité dans les rond-points » comme le précisait l’automobiliste du reportage qui devrait revoir son code…
    Il ne faut pas attendre beaucoup de souplesse dans la nuque de ce type d’usagers de la route pour vérifier l’angle-mort quand ils démontrent une souplesse d’esprit aussi étroite.

    Qui a besoin de 20 mètres carrés pour se déplacer déjà?

  2. Salut Joakim, la cohabitation sur les chemins reste et restera encore longtemps problématique. Je partage entièrement ton constat que je résumerai ainsi (à quelques exceptions et nuances près) : les promeneurs (de conjoint ou de chiens) sont râleurs, les randonneurs sont partagés, les (vrais) marcheurs sont partageurs. Ceci dit, je suis bien conscient que le comportoment de certains bikers écervelés ne contribue pas à aplanir les tensions ni à inciter les « propriétaires autoproclamés » des chemins à partager leurs rubans de terre chéris. Je pense qu’il faudra encore de longues années, voire peut-être une génération, avant que l’idée que les chemins appartiennent à tout le monde entre dans les moeurs. C’est un travail de longue haleine auquel chaque biker peut, et doit, contribuer, par un comportement exemplaire et un dialogue (ou monologue comme dans ton cas) courtois et constructif.
    En attendant, on va déjà profiter que la neige les recouvre pendant quelques mois, pour ne plus être obligé de les suivre et, du coup, d’y croiser des râleurs. 😉

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