Ça ne loupe jamais. Publiez un article qui parle de cyclistes ou de vélo en général et les petits canards sont de sortie et se mettent à piailler bien en choeur.
Après plusieurs accidents de cyclistes, la police valaisanne s’est fendue d’un communiqué avec des conseils de prudence à leur égard (en gros c’est « faites attention ») et d’autres pour les automobilistes.
Comme souvent, malheureusement, on y mélange les aspects obligatoires et ceux qui ne le sont pas (« portez des habits clairs ou rétro-réfléchissants », pas obligatoire; « ne remontez pas de file (par la droite) en mouvement », ce qui est autorisé; « circulez les uns derrière les autres », alors que la circulation de front est autorisée selon les circonstances (routes secondaires balisées comme itinéraire vélo, groupe dès 10 personnes)). C’est dommage, mais je ne m’y attarde pas, parce que ce sont bien sûr les réactions de certaines personnes qui m’attristent, au-delà de l’énervement initial.
Le communiqué et les articles publiés précisent que ces personnes se sont blessées seules pour la plupart. Sans que l’on ne sache rien des circonstances, ou de l’état de la chaussée par exemple, qui est souvent déplorable et qui le reste souvent longtemps, même après avoir signalé les lieux dangereux aux autorités, par exemple sur Bikeable).
Ces personnes se sont donc blessées, parfois gravement, en pratiquant leur loisir, comme d’autres ont choisi la randonnée pédestre, le foot ou la natation. J’en connais une et ça me touche.
Mais si on a choisi le vélo et que l’on se blesse, ça en fait rire certains.
Et pour d’autres, qui n’en rient pas ouvertement, mais qui « likent », si tu tombes à vélo en descendant d’un col ou d’un barrage, c’est bien fait pour ta gueule parce qu’un jour ils ont vu un cycliste « griller » un feu rouge. Je ne vois bien sûr pas le rapport, mais c’est comme ça.
Je mets des guillemets à « griller » parce que des feux rouges, il n’y en a pas des masses en Valais et parmi ces derniers il y en a encore une bonne série où les personnes à vélo sont autorisées à les considérer comme un cédez-le-passage.
Au-delà du feu rouge, il y a bien sûr tous les « arguments » et poncifs habituels. Grand classique, les berges du Rhône sur lesquelles il faudrait faire des allers-retours à longueur de journée. Un peu comme au ski, ou tout le monde reste dans sa station et sur la même piste, hein? Ou la randonnée pédestre sur un stade d’athlétisme. Pratique et attractif.
Le casque, ça manquait, en effet. Pas obligatoire et parmi les cyclistes « sportifs » je n’en vois de toute manière pas beaucoup sans.
Lui, par contre, il a des horaires bizarres. Pour ne voir aucun cycliste sur les berges du Rhône entre Conthey et Sion en quatre ans, il faut être aveugle ou de mauvaise foi. J’ai mon idée… Et une extrapolation qui m’indique quelque 100’000 passages à la hauteur du camping Sedunum en 2023.
L’argument évidemment implacable selon lequel les personnes à vélo ne respectent plus rien dès qu’elles montent sur leur bécane. Heureusement que les automobilistes montrent l’exemple.
N’est-ce pas? Deux contrôles: 47 infractions.
Mais revenons aux cyclistes, qui roulent parfois de front, en effet. Parfois ils en ont le droit et je ne vois pas le problème de vouloir discuter avec son voisin, un peu comme en voiture. Pour doubler? Tourner suffisamment l’engin rond en face du conducteur pour aller de l’autre côté de la route. Voilà.
Alors les grands axes routiers sont déjà interdits aux vélos, ça s’appelle une autoroute. Et il y en a malheureusement d’autres aussi, déjà, comme l’Axenstrasse entre Schwyz et Uri… Sinon, on peut aussi interdire voitures et camions sur les petits axes routiers du coup? Ou leur dire de rester sur l’autoroute? C’est absurde, je sais. Mais pas davantage que de demander, comme certains ci-dessus, aux cyclistes de rester sur les berges du Rhône.
Bon, au bout du compte, le problème réside surtout dans le fait que certains motorisés pensent exactement ce qu’ils pensent que les personnes à vélo pensent (vous suivez): que la route leur appartient. Souvent parce qu’ils croient qu’ils la paient tout seuls. Mais non et encore non.
Bref, ça ne loupe jamais. Et il ne faudrait pas aller lire les commentaires des canards. Je le sais. C’est donner trop d’importance à des gens qui se réjouissent du malheur des autres et j’ai pris un trop long article pour le dire: c’est juste triste.
Trouvez-vous une vie pendant qu’on vit la nôtre.
Et comme les canards sont des oiseaux, riez un peu, ça vous détendra.