J’aime beaucoup les itinéraires de Suisse mobile – La Suisse à vélo (ou à VTT), dont les concepteurs se donnent beaucoup de peine pour proposer des chemins agréable, souvent bucoliques, à l’écart du trafic motorisé.
Dernière expérience en date: mon retour de Zurich en Valais avec un « traçage » tout ce qu’il y a de plus automatique sur le site Suisse mobile Plus (c’est payant, mais à 35 francs par année et un accès à la carte au 25’000e de tout le pays, entre autres services, je trouve ça correct). Au départ d’Opfikon, où j’avais mon hôtel, Suisse mobile m’a ainsi tout de suite fait faire un détour dans la campagne d’Affoltern plutôt que de prendre le chemin le plus direct en direction du centre ville de Zurich. Certainement une bonne chose, car la capitale économique du pays est vraiment assez mal dotée en aménagements cyclables, la plupart d’ailleurs mal réalisés et dangereux.
Je me suis ensuite laissé guider le long de la Sihl, dans un agréable petit vallon en direction de Schwyz. De nombreux kilomètres parcourus sur de la route forestière, très rarement asphaltée. J’y étais certes avec mon vélo à tout faire, mais chaussé de pneus « route » de 30 mm (mes roues à « gros » pneus sont en réparation). Avec le poids des bagages en plus du mien, j’ai parfois craint la crevaison tant le « gravel » était de gros calibre. Et quand il était plus fin, les trajectoires devenaient parfois un peu aléatoires…
Plus loin, dans le canton d’Uri, de longs kilomètres se parcourent aussi sur du gravier, malgré le balisage « national » de la route à vélo. C’est peut-être le seul reproche que je puisse faire à Suisse mobile: il manque un filtrage du type de revêtement lorsque l’on trace son itinéraire et il n’est clairement pas possible, ou conseillé, de parcourir intégralement les itinéraires de la Suisse à vélo en vélo de route. Je m’étais déjà fait cette réflexion voilà quelques années, mais nous étions alors partis en « gravel », donc problème réglé. En affichant les itinéraires sur la carte Suisse mobile, on dispose certes de photos à différents endroits du parcours, ce qui donne une idée de ce qui nous attend, mais pas vraiment de solution pour passer ailleurs sans risquer sa peau sur la route.
Le vélo de gravel prend ainsi vraiment tout son sens en voyage, en Suisse et ailleurs, un point de désaccord avec Thierry Crouzet dont j’aime beaucoup les chroniques. Pour lui, le gravel est un vélo pour voyage organisé. Je dirais plutôt le contraire en ce sens qu’il permet d’aller n’importe où ou presque sans organisation préalable. Le gravel me permet d’aller là où le goudron s’arrête, mais sans être trop ralenti sur… le goudron.
Entre Zurich et Brigue, j’aurais sans doute été légèrement pénalisé par des roues un peu plus lourdes dans le col de la Furka. Mais j’aurais certainement été plus tranquille sur les dizaines de kilomètres de gravel à la qualité variable entre la grande ville et le pied de la montée. Sans parler du passage en ville de Zurich entre rails de tram et bordures en béton un peu partout.
Le gravel (ou tout vélo avec des pneus un peu plus volumineux, sans être un VTT, que je réserve aux parcours vraiment plus techniques ou montagneux) est à mon avis vivement conseillé pour les itinéraires, même ceux plutôt typés « route » de Suisse mobile. Et il reste mon premier choix pour le voyage, surtout si l’on souhaite s’éloigner des routes principales et que l’on est amené à parfois circuler en ville.