Ça ne manque jamais et hier, à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne de prévention de la Police cantonale valaisanne, n’a pas fait exception. Mettez « cycliste » dans une phrase lue par un motorisé, il vous répondra « oui, mais les cyclistes, c’est eux qui zont commencé, c’est pas moi madame la maîtresse ». Une vraie cour d’école.
Le propos ici n’est pas d’expliquer ni d’excuser tous les comportements parfois inadéquats des gens à vélo, tout comme il n’est pas possible d’expliquer ni d’excuser tous les comportements parfois inadéquats de tous les personnes en voiture, à moto ou en camion. Il n’empêche que certains sont tout de même plus lourds et rapides, par définition susceptibles de causer davantage de dégâts en cas de problème.
Nous avons donc une police qui demande très gentiment aux plus grands et dangereux de faire attention aux petits en évitant de les écraser ou de les faire tomber. Et ça ne manque pas : « Oui, mais… » et l’on sent poindre un peu de jalousie quant aux sanctions prétendument inexistantes pour les « petits » en cas d’infraction. Comme si chaque excès de vitesse ou conduite en état de légère ébriété était systématiquement puni.
Où sont les infrastructures qui respectent les cyclistes?
Ce qui est dommage, c’est que tout ceci pourrait être largement évité, tout au moins atténué, si nos autorités respectaient aussi les cyclistes et montraient l’exemple. Je ne parle pas ici de la Police, qui fait aussi son travail dans l’environnement qu’on lui impose. Je parle des autorités qui doivent selon la loi sur l’aménagement du territoire et depuis 1979 prévoir des itinéraires pour les cyclistes. Et qui n’ont rien fait. Et qui ne font toujours rien.
Le respect des cyclistes commence aussi par là : des routes adaptées à ce moyen de transport. Quand vous peignez des bandes jaunes sur la route cantonale et qu’elles disparaissent aux carrefours ou au moindre rétrécissement de la chaussée (photo de titre, entre Sion et Uvrier), il est où le respect du cycliste qui pensait pouvoir circuler en sécurité? Où est le respect lorsque les rares infrastructures existantes ne sont pas entretenues (saletés, trous, neige…), que les dangers signalés ne sont pas corrigés ?
Lorsqu’on ne fait aucun cas des cyclistes, ils s’y habituent et font avec. Mais il ne fait pas s’étonner ensuite qu’ils prennent parfois certaines libertés avec les règles que l’on aimerait soudain leur rappeler.