«Il faut dépasser le cycliste!»

Je ne sais pas vous, mais quand je circule à vélo, j’ai l’impression que mon cerveau turbine presque aussi vite que me jambes. Les idées affluent, le seul problème étant de m’en souvenir lorsque je descends de ma bécane. Ce matin je pense presque avoir réussi et la police cantonale m’a bien aidé en lançant aujourd’hui sa campagne de prévention pour le respect des distances en dépassant les cyclistes.

Ce matin donc, sous la pluie, entre Fully et Sion, je suis d’abord arrivé à la hauteur du pont entre Saillon et Saxon, que j’ai emprunté à plusieurs reprises ces derniers temps. L’an dernier, ce dernier a été doté d’un trottoir autorisé aux cyclistes sur une longueur de 147 mètres. Le problème, c’est qu’il n’est guère utile aux cyclistes et que les automobilistes ont l’impression qu’il est obligatoire. En venant de Fully par les berges du Rhône ou depuis Saillon, le ou la cycliste doit en effet traverser deux fois la chaussée pour être en sécurité sur 147 mètres. Bref, c’est nul, surtout qu’il faut bien avoir l’habitude de regarder par dessus son épaule pour rejoindre la route sans devoir s’arrêter.

D’abord, il faut traverser la route pour rejoindre le trottoir autorisé aux vélos (à ne pas confondre avec une piste cyclable). Premier gros danger.
Après 147 mètres de circulation protégée, il faut à nouveau traverser la chaussée pour retourner circuler à droite. Gros danger une deuxième fois.

Dans l’autre sens, c’est à peine mieux. Il est plus facile de rejoindre le « trottoir » cyclable, mais on perd la priorité à son terme. Pour tourner à gauche sur les berges du Rhône, il faut par exemple laisser passer les automobilistes derrière soi alors qu’ils resteraient derrière sur la chaussée principale. On perd aussi la priorité par rapport aux cyclistes sur les berges alors que les automobilistes la conservent. Cherchez la logique.

Ici, si je veux tourner à gauche, sur la berge du Rhône en direction de Fully, j’ai intérêt à rester sur la chaussée principale… Remarquez que je perds aussi la priorité face aux usagers des Berges, ce qui n’est pas le cas des automobilistes. Logique?

Au delà de cela, on constate surtout que cet aménagement qui ne débouche sur rien illustre bien le fait qu’une infrastructure cyclable doit être continue pour servir à quelque chose. La suite des travaux sur le pont avait été annoncée pour cette année, mais pour l’instant rien ne semble bouger.

La peinture, ça glisse

Cette réflexion a fait place, la pluie aidant, à celle sur la couleur de la route… Je n’étais pas certain que les zones peintes en rouge à Sion, entre autres endroits, soient glissantes en temps de pluie. Maintenant je sais, car l’autre jour j’ai glissé au démarrage après avoir laissé passer un piéton à la hauteur du pont du Rhône à Sion. Donc oui, la peinture jaune, rouge, blanche, ça glisse. Et ce n’est pas pour rien que les pistes cyclables des Pays-Bas ne sont pas peintes en rouge, mais bien réalisée avec du « goudron » rouge. Et c’est ça qu’on veut, aussi chez nous. Pas que les marquages destinés à notre sécurité deviennent dangereux à la moindre averse.

Un automobiliste m’a tiré de mes réflexions juste avant le passage sous l’autoroute à Conthey. A moins de 50 mètres du virage à 90 degrés il a décidé qu’il fallait absolument me doubler avant bien sûr de se mettre debout sur les freins pour prendre le virage. J’ai vérifié: je roulais à 41 km/h, à quelques dizaines de mètres d’un virage serré. Mais il fallait doubler le cycliste.

A cet endroit, un automobiliste a jugé urgent de me dépasser, avant de « planter » sur les freins pour réussir à prendre son virage. Pas une première…
C’est sûr qu’ici il faut absolument doubler un cycliste qui roule à plus de 40 km/h…

Ça tombe bien, la Police cantonale valaisanne lance aujourd’hui sa campagne de sensibilisation et de prévention consacrée à la distance latérale lorsque l’on double une cycliste. C’est 1,5 mètre. Voilà. On peut évidement passer plus loin, ce n’est pas interdit. Et on peut aussi renoncer aux dépassement inutiles. Et dans tous les cas, s’il n’y a pas la place, on attend.

Et ce qu’il y a de bien avec les messages de prévention qui demandent à ceux qui prennent toute la place en roulant trop vite, c’est que ça ne manque jamais: « Oui, mais les cyclistes, gneuneugneu… » Ne pas aller voir sur Facebook, ne pas aller voir sur Facebook…

Ce qui est dommage, c’est bien sûr que le ou la cycliste, ce n’est personne. Pas quelqu’un. Alors que c’est forcément quelqu’un. Un père ou une mère, un fils, une fille, un élève, un patron, un client, un vendeur. Juste une PERSONNE qui a choisi de se déplacer ou de s’aérer sur un vélo.

Enfin, de manière plus anecdotique, j’ai apprécié ma pochette étanche « Explorer » de PRO, qui a bien tenu au sec téléphone et quelques accessoires. J’ai testé quelques sacoches plus grandes pour Vélo Romand, sans évoquer cette petite pochette. Très bien réalisée, avec un petit « mesh » intérieur, elle abritera téléphone, carte de crédit, billets de banque et quelques autres petits accessoires au besoin. Et le tout passe très bien dans une poche de maillot. Pas le truc le plus compliqué à fabriquer, mais il est bien fait. Et je m’en suis souvenu après être descendu du vélo. Forcément. En sortant la pochette du maillot.