Samedi dernier, Uvrier accueillait sa première Fête de la mobilité pour une fête conviviale sur le thème d’une mobilité plus durable. Ce fut notamment l’occasion d’échanger sur le thème de la mobilité de demain.
Le Nouvelliste a consacré un article à l’événement.
Les participants au débat semblent surtout avoir parlé de mesures d’incitation, de formation, d’information et de volonté individuelle des usagers pour se mettre à des solutions plus « durables » comme le covoiturage ou le vélo.
C’est évidemment nécessaire, mais on n’arrivera à rien sans des infrastructures dignes de ce nom, accessibles et sécurisantes pour tous.
Je l’ai déjà évoqué dans cet article, mais la répétition des fondamentaux n’est jamais vaine: dans la série de reportages sur la petite reine de la RTS, diffusée l’automne dernier, Morten Kabell, maire adjoint responsable des affaires techniques et environnementales pour la ville de Copenhague, ville cyclable par excellence, a eu ces mots, en substance : « On nous demande parfois comment nous pouvons nous permettre toutes ces infrastructures cyclables. Et je réponds « comment pouvez-vous vous permettre de ne pas le faire? Vous devez être vraiment riches pour ne pas créer d’infrastructures pour le vélo. » Copenhague était une ville pauvre jusqu’à la fin des années 1990 et tout ce qu’on pouvait se permettre, c’était de construire des pistes cyclables. Ce sont les infrastructures les moins chères qui soient. Et une piste cyclable peut transporter cinq fois plus de personnes qu’une route pour les voitures. Ce n’est donc pas une question d’idéologie, mais d’efficacité. »
Et il cite trois raison qui ont fait de Copenhague l’une des « capitales » du vélo: les infrastructures, les infrastructures et les infrastructures.
C’est là que le propos du président de Saint-Léonard m’interpelle. Selon lui, il manque une réflexion centrale, qui serait de savoir si la mobilité fait partie des besoins de base du citoyen que la Confédération devrait couvrir. Il me semble que cela été réalisé depuis belle lurette dans le domaine ferroviaire et du transport individuel motorisé, au détriment des voies piétonnes et, surtout, cyclables. Des décennies d’investissement dans les routes, les autoroutes et pour adapter les villes à l’automobiles. Rien pour le vélo alors que la LAT l’exige depuis… 1979.
Et le droit à une mobilité efficace, non polluante, économique et bénéfique pour l’ensemble de la société devrait encore faire l’objet d’une « réflexion centrale »?
Il est surtout temps d’agir, enfin.