J’ai un petit côté saint Thomas qui sommeille en moi. Pas pour le saint évidemment, je n’ai pas cette prétention, mais bien pour celui qui ne croit que ce qu’il voit. C’est pourquoi, lorsque BMC a présenté son nouveau Speedfox (j’aimais beaucoup l’ancien), avec son système Trailsync, qui ajuste la suspension en même temps que la hauteur de selle, j’étais plutôt sceptique, c’est le moins que l’on puisse dire.
Gérer un levier pour la hauteur de selle et un autre pour la suspension arrière, ce n’est pas la mer à boire, surtout que l’avènement du mono plateau nous a ôté le souci du dérailleur avant. Et pourtant…
Transmission et freinage: que du bon
Le poste de pilotage est des plus dépouillés et je m’y suis tout de suite senti à l’aise. Les commandes de dérailleur à droite, en Sram XO monoplateau de 32 dents et une cassette de 10-50, suffisante pour rouler à plus de 40km/h sans pédaler dans la semoule et, à l’autre extrême, grimper aux murs ou presque.
A gauche, outre les excellents freins Sram Guide Ultimate où l’on peut régler facilement et à la main tant la garde du levier que l’attaque, un seul petit levier qui commande donc la tige de selle télescopique et, simultanément, la suspension arrière.
Venons-en, à cette fameuse suspension associée à la hauteur de selle. Si vous êtes un adepte des larges routes forestières et des accélérations en danseuse, vous pouvez passer votre chemin, ce vélo n’est à priori pas pour vous. Non pas qu’il soit « mou » de l’arrière, mais il n’aura jamais la « giclette » d’un semi-rigide (mais à ce taux, de nos jours, prenez plutôt un gravel), ou la vivacité (je parle de la montée) de son petit frère l’Agonist.
Un amortisseur jamais bloqué
L’amortisseur arrière connaît ainsi deux modes de fonctionnement: « trail », avec la selle haute, et « ouvert », avec une selle abaissée au premier cran (3 cm) ou au fond. L’amortisseur n’est jamais totalement bloqué et cela fait vraiment sens sur ce genre de vélo appelé à « bouffer » du sentier plus ou moins lisse. Un vrai vélo de montagne. La plateforme est toutefois très bien stabilisée et avec un bon réglage ce Speedfox grimpe vraiment très bien en restant assis sur la selle.
Il est même carrément bluffant dans les montées raides et cassantes. On garde facilement le cap et tant que vos jambes vous le permettent, le vélo va avancer sans glisser, rebondir ou déraper. La traction est juste incroyable et si les pneumatiques (Maxxis Forecaster en 2,2 et 2,35) y sont aussi pour quelque chose, la stabilité générale du vélo est assez remarquable.
Rapide, stable, maniable
Lorsque la pente s’inverse, même un tout petit peu, on baisse un poil, ou complètement selon la pente, la selle. La supension travaille alors en mode « ouvert » et la stabilité ressentie à la montée se confirme à la descente. Ce vélo est collé au sol, mais juste ce qu’il faut pour permettre d’enchainer facilement enfilades à haute vitesse et épingles plus serrées, le tout avec une impression de sécurité des plus agréables. Rapide, stable et maniable à la fois, n’en jetez plus, ce vélo vous fait aller plus vite.
A l’usage, il y a bien quelques moment où l’on aimerait essayer de bloquer la suspsension arrière (à l’avant je ne le fais jamais, ou très rarement) ou, à l’inverse, de rouler « selle haute » avec la suspension totalement « ouverte ». Pas possible, mais ces situations sont rares et les avantage du système le reste du temps l’emportent largement sur ces menus inconvénients. Le système « Trailsync », comme le monoplateau d’ailleurs, permet d’éliminer un souci et de se concentrer sur le reste, dont son pilotage et le choix des trajectoires. Et les choix prédéfinis de hauteur de selle sont à mon avis plutôt bons. Selle haute pour le pédalage « efficace », premier cran pour « glisser » sur les sentiers tout en donnant quelques coups de pédale et « au fond » pour attaquer dans le pentu.
Réglages simples
Le reste du vélo, avec des passage de câbles dans le cadre, des protections disposées aux endroits sensibles et d’autres détails bien pensés, s’inscrit bien dans cette volonté de simplification.
Le réglage de base de la suspension arrière et de la fourche sont facilités par des indications précises de pression et/ou des repères visuels qui permettent de s’assurer d’une bonne base de départ avant des ajustements plus personnels.
C’est aussi un côté rassurant de ce vélo qui l’est vraiment dans son ensemble, au-delà d’être efficace, ce que me essais chronométriques m’ont confirmé sur mes parcours fétiches.
« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer », a écrit Antoine de Saint-Exupery. Ce Speedfox, mouture 2018 n’est est pas très loin.
Quand un bon vélo est essayé par un bon gars.. Et aussi un excellent cycliste on ne peut qu’apprécier cet assemblage ou l’envie prend tout son essort de s’évader dans le plaisir.
Et ausdi de lui dire merci…… Pat
Merci Pat! Tant mieux si ça donne l’envie et peut te servir 😉
Super vélo, fantastique même … s’il ne se fissurait pas sur le top tube en regard de la trappe d’accès au système de blocage de la tige de selle (et je ne suis pas le seul dans ce cas).
Je négocie avec BMC car la version tout carbone n’existe plus … ni le TrailSync et sa trappe d’accès … étonnant non ?