Enduro dans le Val d’Anniviers: des atouts, mais aussi des menaces

Etudiant à la Hochschule für Technik und Wirtschaft, à Coire, Romain Daniel a réalisé une enquête sur la pratique du VTT enduro dans le cadre d’un travail de Master, en collaboration avec Anniviers tourisme. Plus de 600 personnes ont répondu à cette enquête qui avait pour but de déterminer les besoins des pratiquants de VTT enduro et de définir leurs attentes par rapport à des destinations de VTT, plus particulièrement le val d’Anniviers.

Il en ressort que la région peut faire valoir de nombreux atouts, beauté du paysage et qualité des chemins en tête, à condition toutefois de limiter les menaces que constituent les interdictions du VTT, souvent ressenties comme trop nombreuses ou mal expliquées.

Sentiers de qualité et beauté du paysage

Les résultats indiquent que les adeptes de VTT “enduro” ont sensiblement les mêmes besoins et attentes que les autres vététistes”, explique Romain Daniel. Il apparaît cependant que certains éléments sont plus importants que d’autres pour les “enduristes”. Sans surprise, des sentiers de qualité constituent la principale attente, devant le paysage. Plutôt une bonne nouvelle pour la région étudiée, qui offre les deux avec des itinéraires riches et variés et le paysage unique de la Couronne impériale, entre autres. Les pratiquants ne s’y trompent pas et recommanderaient à 97% un séjour à mountain bike dans le val d’Anniviers.

Trop d’interdictions tuent la destination

Tout serait parfait pour développer la destination si quelques menaces pour la pratique ne venaient pas ternir le tableau. A commencer par des interdictions qui semblent se multiplier pour les VTT sur certains sentiers. “Deux restrictions sont particulièrement problématiques, car elles concernent deux “trails” très populaires de la région pour les enduristes popular enduro trails of the region: le sentier Ponchet-Sierre et celui du col de Cou-Sierre trail (plus connu sous le nom du “Brésilien”)”, détaille Romain Daniel.

Ces interdictions constituent une barrière significative pour développer avec succès l’offre touristique dans le domaine du mountain bike. L’un des critères essentiels lors du choix d’une destination étant de se sentir bienvenu et de pouvoir accéder à des sentier de qualité et intéressants.

Un participant au sondage résume bien le tout: “Excellentes possibilité aux val d’Anniviers mais les interdictions sont vraiment un signal très négatif pour les pratiquants.

Un participant au sondage qualifie cette « barrière » de Ponchet de « mur de la honte ». (Photo Ride the Besso)

Il semblerait toutefois que certains restrictions puissent être relativement bien acceptées, à conditions d’être bien expliquées (et donc avec des arguments solides, note personnelle).

Le manque d’entretien de certains autres entiers constitue une autre “menace” pour le développement de l’activité dans la vallée.

En bref, ce qui est important aux yeux des vététistes:

  • Peu ou pas de sentiers interdits.
  • Des cartes et des balisages clairs, avec des propositions d’itinéraires.
  • Si possible de longues descente avec un important dénivelé.

Un peu comme lorsque l’on va faire du ski en somme… Mais ça va mieux en le disant.

Photo en tête d’article: Anthony Brown – Rock the Besso

3 réflexions au sujet de “Enduro dans le Val d’Anniviers: des atouts, mais aussi des menaces”

  1. La situation du Val d’Anniviers ressemble a ce que l’on constate sur l’entier du territoire cantonal il me semble.
    Récemment je roulais sur le sentier descendant du Christ Roi direction Les Planisses et je constate que des obstacles ont récemment été mis de façon à empêcher le passage des vélos.
    A l’heure ou le caton veut faire du Valais une destination phare du velo ne faudrait-il pas commencer par avoir une planification globale ménageant aussi bien les marcheurs que les cyclistes ?

  2. Je plussoie le commentaire ci-dessus. Sans planification globale, on va se retrouver avec une guerre de tranchées, au propre comme au figuré.
    Il serait intéressant de voir comment d’autres pays ont fait, par exemple l’île de Madère, phare de l’enduro.
    Le plus raisonnable à mon avis, serait des zones dédiées 100% enduro (et interdites aux piétons), des zones interdites aux vélos et des zones de partage où les cyclistes sont tenus de respecter les autres usagers et les chemins. On pourrait aussi imaginer une limitation par affluence, par exemple vélos autorisés la semaine mais pas le week-end en pleine saison.
    J’ai roulé dans les grandes stations en pleine saison touristique et sincèrement, c’est une partie de plaisir pour personne.

  3. Certains sentiers comme celui de Sierre-Zinal ont été interdits car victime de leurs succès et apparemment ouvert par les créateurs de cette même course d’ou une interdiction suite au ravinage du sentier.Le plus gros problème est l’effet mouton du vttiste qui répète les seuls trails qu’il connaît sans chercher plus loin…il n’y qu’à voir avec madère ou on assiste à un effet de mode plus qu’autre chose alors que d’autres endroits identiques ou meilleures existe pas très loin…au Grisons beaucoup de trails sont partagés par randonneurs et vttistes avec des panneaux avertisseurs qui devrait inciter l’un et l’autre au respect, quand je vois l’état de certaines chicanes au Chris roi ou les vttisites choisissent systématiquement l’option coupe et bien lorsque il pleut cela ravine..ou lorsque je constate que peu de bikers s’arrêtent pour laisser passer des piétons et bien cela ne m’étonnes pas…il existe beaucoup de trails ou je ne vois jamais personne, c’est clair que certains parcours sont la création de Guide vtt qui offre des choses différentes et une connaissance du terrain unique…c’est aussi cela la solution et pas uniquement suivre des traces…interdites ou peu intéressante car trop roulée.

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