En 2003, nous avions déjà roulé sur différents sentiers valaisans avec une belle brochette de Canadiens et, dans ce reportage de Canal9, on constate que rien n’a vraiment changé. Les sentiers sont toujours aussi beaux, appréciés et peu fréquentés alors que certains veulent faire croire à des conflits avec des marcheurs
Sentiers
Interdire les VTT? Berne en rêvait, Charrat le fait. Mais non.

Ce billet a été mis à jour le 20 juin, avec la position de la commune de Charrat, qui fait finalement machine arrière.
On pensait avoir échappé au pire, certes un peu loin de chez nous, dans le canton de Berne. Les autorités envisageaient d’interdire le VTT sur les sentiers et autres chemins forestiers. Le tollé fut général et même la presse généraliste s’épancha sur la question.
Le canton de Berne a fait machine arrière, mais en Valais, très discrètement pour l’instant, la commune de Charrat vient de décréter les VTT indésirables ailleurs que sur les routes carrossables. Les autorités basent leur décision sur la Loi sur la circulation routière du 19 décembre… 1958. Cette dernière précise en effet que les cycles ne sont pas autorisés sur des chemins manifestement pas prévus à leur effet, comme les chemins pédestres.
C’est oublier un peu vite que les VTT n’existaient pas vraiment en 1958 et ce qui n’était manifestement pas possible à une époque sans bouchons sur l’autoroute, l’est (possible) depuis la fin des années huitante.
Sentier d’automne
Un chouette sentier (si, si, il y en a un) pour une chouette sortie un 1er novembre. Sur le coteau de Fully.
Sentiers pédestres en Valais, que dit la loi ?
Le texte ci-dessous a été publié en partie dans le dossier consacré à la cohabitation entre cyclistes et marcheurs du dernier Vélo Romand, actuellement en kiosque en Suisse romande.

Le Valais abrite un réseau pédestre homologué de quelque 8000 kilomètres. En l’état actuel de la législation, ce réseau est régi par la Loi d’application de la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre (LALCPR). La loi place le réseau pédestre sous la responsabilité des communes et stipule à l’article 11 que la commune garantit […] une libre circulation si possible sans danger sur ces chemins […]. « C’est pourquoi les VTT, qui peuvent constituer un danger pour les marcheurs, sont souvent interdits », souligne Sébastien Métrailler, responsable vélo et VTT chez Valrando, l’association valaisanne de la randonnée. « En cas de problème, la commune devra prouver qu’il n’y avait pas de danger ».
Avant même la LALCPR, Sébastien Métrailler relève que les vététistes doivent se conformer à la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR) dont l’article 43 dit que « Les véhicules automobiles et les cycles n’emprunteront pas les chemins qui ne se prêtent pas ou ne sont manifestement pas destinés à leur circulation, par exemple les chemins réservés aux piétons ou au tourisme pédestre. » En clair, les VTT sont quasiment exclus d’office du réseau officiel de sentiers pédestres. « C’est vrai », admet Sébastien Métrailler. « Il est toutefois possible que le réseau homologué pour les vélos et celui des sentiers se superposent, sous certaines conditions ». La largeur minimale de 2m, nécessaire pour un croisement sans danger, fait par exemple partie des critères.
Les lois en vigueur datent de bien avant l’invention du VTT et peuvent aujourd’hui sembler inadaptées. « Elles ont toutefois été édictées pour le bien commun, afin d’éviter les accidents et non pas pour mettre les bâtons dans les roues de certains », note Sébastien Métrailler. « Dans un monde idéal, si chacun y mettait un peu de bonne volonté, il n’y aurait pas de problème et même pas besoin de lois. Mais la réalité nous montre que ce n’est pas le cas. » Et cela ne devrait guère s’arranger. La nouvelle loi « sur les itinéraires de mobilité de loisirs », qui intégrera marcheurs, cyclistes, amateurs d‘équitation de rollers et autres raquettes à neige « ne sera pas moins restrictive ».
Le Portail de Fully, best-seller de l’automne

Si ça continue comme ça, le Portail de Fully sera bientôt aussi connu que Porcupine Rim, Amasa back ou Slickrock à Moab. Après le Bike allemand, c’est au tour du magazine alémanique Ride, avec les photos toujours superbes de Christophe Margot, de consacrer un sujet à ce parcours sur les hauts de Fully, dans le Valais Suisse.
Le secret a été bien gardé durant de longues années, même si j’en avais parlé dans Vélo Romand voilà quelques temps déjà.
Des secrets, j’espère en avoir encore un ou deux dans ce coin où j’habite. Mais si vous êtes sympas, je partage… Peut-être une trace GPS, si c’est demandé gentiment, uhm…
La connerie ne baisse pas les bras
Voilà une grosse quinzaine d’années, alors que je débutais à VTT, mais aussi en journalisme, on se posait déjà la question de la cohabitation entre cycliste et marcheurs sur les sentiers pédestres. Aujourd’hui, force est de constater que pas grand-chose n’a changé. Sur un vélo, il y aura toujours des abrutis pour rouler à fond, le dimanche, sur des sentiers très fréquentés. A pied, il y aura toujours des bornés qui ne supportent même pas la vue d’un cycliste sur «leur» chemin. Même si ce vététiste ralentit, se met de côté et laisse passer ledit marcheur.

Ce qui me fait réagir aujourd’hui, ce sont ces barrières (photo) mises en places sur les hauts de Charrat, sur un sentier bien connu des vététistes. J’y roule plus de dix fois par année depuis quinze ans.
J’y ai donc passé plus de 150 fois. Croisé des marcheurs deux ou trois fois. Mais la présence de vélos ne semble pas leur plaire, vu qu’ils ont obtenu que des barrières ferment le sentier à intervalles réguliers. Pour qui, pour quoi?
Alors non, rien n’a changé. Un imbécile à la ville, reste un imbécile à la «montagne». Et ça, je l’avais déjà écrit voilà 15 ans.