Secrétaire de Pro Vélo Valais, Philippe Jansen étrait sur les ondes de Radio Chablais en ce 10 janvier 2024 pour un état des lieux du vélo dans le canton.
On voit que des cantons dont la physionomie et la typologie est plus ou moins identique au Valais comme Uri ou les Grisons, ont une part modale qui est bien plus élevée que le Valais. Donc on avoisine les 8 à 10% entre ces deux autres cantons. Donc nous, on arrive à la conclusion suivante, c’est que c’est simplement un manque de volonté politique en Valais par rapport aux autres cantons.
Philippe Jansen, secrétaire de Pro Vélo Valais
Et de rappeler que non, ce n’est pas culturel. Les infrastructures permettent de créer une culture. Et c’est bien le cœur du problème. Dans notre canton, le vélo est tout juste toléré avec quelques petits efforts destinés à endormir les attentes. Très loin du nécessaire engagement pour l’avenir.
On rappelle toujours qu’Amsterdam, Outre-Est, Paris, Copenhague, c’était des villes qui n’étaient pas du tout cyclophiles à la base. C’était rempli de voitures à Amsterdam dans les années 60-70. Et qu’un jour on a décidé par des raisons politiques, par des stratégies politiques de changer cela et puis de créer des pistes cyclables. Et c’est comme ça que cette culture vélo est née. Et c’est ce qui manque actuellement en Valais, c’est cette vision politique, cette envie, ce courage politique de mener ces révisions de lois, ces stratégies complètes qui mènent à cette culture vélo qu’on connaît aujourd’hui dans d’autres villes.
Philippe Jansen
On parle de courage alors qu’il ne s’agit que de bon sens et de pragmatisme. Le vélo ne résout pas tous les problèmes de mobilité, mais il y participe tout en étant bénéfique dans de nombreux autres domaines (finances, santé, santé publique, respect de l’environnement…) à un coût dérisoire (couvert par les bénéfices précités. Ce n’est même pas courageux de vouloir le favoriser et ce devrait être facile.
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On est d’accord, une fois qu’on a ouvert les yeux sur les problèmes causés par les politiques favorisant le tout voiture et les solutions apportées par le vélo, développer les mobilités douces et actives ne devrait être qu’une seule question de bon sens et de pragmatisme. Un exemple frappant : les Pays-Bas investissent chaque année 500 millions d’euros dans leur infrastructures cyclables, et estiment que cette politiques leur permet d’économiser 19 milliards (vous avez bien lu) au niveau des frais de santé ! (donc les coûts sont largement couverts.)
Le problème en Valais, c’est que la culture voiture est très ancrée dans la tête des gens, du fait d’une longue politique de mobilité uniquement basée sur la voiture, en place depuis plus de 50 ans. La conséquence, c’est que ça demande un certain effort pour nos politiques d’imaginer une mobilité dans laquelle la voiture perd de son prestige, et un certain courage pour défendre ces nouvelles idées.