Vélos, pantalons et protections: bref retour sur le bike test de Gryon

Parmi les traditions de l’automne, outre les vendanges et la brisolée, il y a le Bike Test Gryon. L’occasion de revoir des amis, les représentants de marque de vélo (qui sont parfois les mêmes d’ailleurs) et de rouler quelques bécanes qui nous font envie ou qui ont piqué notre curiosité.

Le millésime 2021 ne fait pas exception et j’y ai fait un bref passage le vendredi, profitant d’une belle journée ensoleillée et d’un fœhn bienvenu pour rejoindre Gryon au guidon de mon vélo à tout faire, le Specialized Crux, aussi à l’aise sur un cyclocross (sa spécialité de base), une course de gravel comme la Nova Eroica Switzerland ou des sorties sur route (sans chrono, car la polyvalence du monoplateau de 40 dents atteint ses limites à 45 km/h).

Santa Cruz Blur, le crosseur qui aime descendre

A Gryon je me suis d’abord intéressé au Santa Cruz Blur, car je suis déjà l’heureux propriétaire d’un Tallboy, parfait en montagne, mais peut-être un poil «encombrant» pour la sortie « vite fait » en soirée. Sans surprise, je me suis immédiatement senti «à la maison» à son guidon sur le parcours de cross-country de Gryon et me suis empressé de prendre la cabine pour voir ce qu’il avait dans le ventre à la descente. Je m’attendais à du bon, j’ai trouvé du très bon. Malgré les pneumatiques à petit profil (le terrain était heureusement largement sec) je n’ai jamais été en difficulté sur la descente (pas trop difficile il est vrai) de Gryon, m’amusant même à doubler certains «gros vélos» avec leurs pilotes en combinaisons intégrales. Le Blur rend joueur et à chacun ses petits plaisirs… Je suis donc fixé, le Blur ira très bien autour de chez moi et même autour du Grand Chavalard avec des pneus un peu plus costauds.

BMC URS LT, le gravel de course

Place au gravel pour les deux vélos suivants. Tout récemment présenté, le BMC URS LT tenait la vedette sur le stand de la marque. Avec son petit centimètre de suspension à l’arrière et le double à l’avant, avec l’amortisseur intégré à la colonne de direction (à la «Headshock» de certains Cannondale d’avant), il a une allure fière et racée. En prononçant « racée » à l’anglaise, le «race» ressort bien et ce vélo se pose bien là comme un «gravel de course». Plus on accélère et le bouscule et mieux il se porte. Vraiment bluffant d’accroche et de confort, tout en répondant au moindre coup de pédale. J’ai été sévère en pensant un instant que BMC était en train de réinventer le VTT semi-rigide des années 1990, mais comme me l’a fait remarquer l’ami Amaël Donnet, c’est beaucoup mieux qu’un VTT des années 1990 (même si j’avais 40mm de débattement sur ma Manitou I à élastomères). Et il a raison.

J’ai juste regretté le petit claquement lorsque l’avant est délesté et que le débattement résiduel (le sag) n’est pas amorti (typiquement en soulevant la roue avant dans une montée). Rien de gênant en pratique, juste un petit bruit et une sensation parasite dans les mains.

J’ajouterai encore la polyvalence à ses qualités, car en «petits» pneus de 28, 30 ou 33mm (c’est semble-t-il devenu acceptable même chez les pros depuis le Paris-Roubaix 2021…) il ne sera pas ridicule sur la route.

Cannondale Topstone Lefty

J’ai également pu essayer le Cannondale Topstone Lefty, mais ne m’étalerai pas ici sur cet essai. Le modèle en question aurait mérité un meilleure ajustement à mes cotes pour un test plus honnête de ma part. Même avec un centimètre de débattement en plus que le BMC, il était moins «tranquille» alors que je m’attendais au contraire à une vélo plus «confort». Et après des années à rouler en VTT 29 pouces, le passage à des roues de 650 m’a paru étrange. Et pour être tout à fait transparent, à mon retour au stand et après mon feed-back (potence trop longue, poste de pilotage trop haut, suspension un peu dure et rebond trop sec) on m’a proposé quelques réglages avant de repartir pour un tour. Fatigué, j’ai décliné, mais essayerai de rouler une des ces vélos « test » disponibles (peut-être) en magasin.

Rouler en pantalION…

J’avoue que j’avais ce jeu de mots en tête depuis assez longtemps… Depuis, je pense, que Jean-Michel Colson, représentant de la marque ION, entre autres, m’avait fourni un pantalon de la marque pour l’essayer. Et comme je l’ai bien sûr croisé à Gryon, c’est l’occasion d’en parler.

Je mentirais si je disais que je roule souvent en pantalon plutôt qu’en cuissard ou en short. Mais je l’apprécie à chaque fois que je le fais à VTT, notamment en automne ou en hiver, lorsque les températures exigeraient un collant, mais que je trouve que cela fait un peu « guignol » avec le gros vélo et les protections…

Alors oui, rouler en « pantalION » c’est cool. Il tient chaud, mais pas trop avec ses « aérations » que l’on ouvre à la demande (1), est assez élastique pour ne pas gêner les mouvements, assez ample pour abriter des protections et assez serré (fermeture éclair sur le mollet (2)) pour ne pas se prendre dans le pédalier. A la taille, des velcros solides (4) permettent d’ajuster le maintien selon ses préférences. La fabrication est solide, renforcée là où il faut et les détails soignés, comme en témoigne le petit «pad» de protection de votre téléphone dans la poche droite (3).

… et avec des protectIONs

J’en profite pour toucher un mot des protections, que je n’emploie pas non plus assez souvent. Ou alors quand c’est un peu tard, les semaines suivant un genou amoché sur un sentier de montagne.

Pourtant, à moins de 300 grammes la paire, mes protecs qui ressemblent aux actuelles K-Pact de la marque devraient plus régulièrement faire partie de mon équipement de base. Surtout qu’elles sont assez respirantes pour se faire oublier (au pire on les descend sur les chevilles) à la montée, tout en offrant une protection appréciable aux genoux particulièrement exposés lors des chutes en descente. Expérience faite bien sûr, et plusieurs fois. Car si je chute parfois sans protections, je chute presque plus souvent avec, alors que j’en porte rarement. Cherchez l’erreur, mais ceci est une autre histoire…