Je ne sais plus exactement quand on m’a donné ce vélo, il y a environ un an, peut-être. Un Peugeot « touring » de route pour enfants. Un de ces modèles que ma maman m’avait interdit, de peur que je devienne bossu. Du coup, j’ai peut-être échappé à la bosse, pas forcément à d’autre défauts, comme la jalousie face à certains enfants qui y avaient eu droit, à ce vélo à guidon « de course ».
Le destin, et peut-être aussi mon enfance, m’ont donc rattrapé lorsque ce petit vélo s’est retrouvé devant ma porte d’entrée, car « je pourrais peut-être en faire quelque chose » plutôt que de le déposer à la déchetterie. De fait, le petit Peugeot s’est retrouvé pendu à un crochet pendant plusieurs mois. Jusqu’à ces quelques soirées de mauvais temps du printemps 2014.
Il a fallu nettoyer le tout, regraisser quelques roulements des axes de roues (bien fait de garder mes clés plates des années nonante…), dégraisser la chaîne et le dérailleur, figés dans de la vieille graisse épaisse, dévoiler les roues, remplacer les chambres à air (pas faciles à trouver ces 22 pouces à valve Dunlop) ajuster les freins, remettre une guidoline « tissu » un poil vintage, régler le tout et… c’est à peu près tout.
Le vélo a beau me ramener en enfance, il est un poil petit pour moi… Mais il a fait le bonheur du fiston qui l’a d’emblée emmené rouler sur les bas-côtés herbeux de notre route de campagne. « Tibor Faiss aux Strade bianche », m’a-t-il lancé au passage. Il connaît déjà ses classiques, le bougre.