C’est l’histoire d’un coureur américain qui participe à son premier Tour de France, Edward King. Entamé lors de la première étape, son cauchemar atteindra le point culminant lors de la quatrième.
Lors de la première étape de ce tour 2013, la gabegie règne sur la ligne d’arrivée. Le bus de l’équipe Orica GreenEdge a du retard et se pointe une vingtaine de minutes avant l’heure d’arrivée prévue. On le fait passer par le chemin normal, qui franchit la ligne d’arrivée. Manque de bol, il reste coincé sous l’arche, trop basse. Il n’avance plus, ni ne recule.
La direction de course décide donc de déplacer l’arrivée sous la banderole des 3km. Là, les transpondeurs permettront d’établir un classement. Reste que la banderole en question est située à la sortie d’un giratoire… Il va y avoir du sport.
Les équipes de sprinters « mettent en route », ça roule vite et ça frotte. L’inévitable chute se produit au moment où l’on annonce que le bus est dégagé et que l’arrivée sera finalement jugée sur la ligne initialement prévue. La confusion est totale et de nombreux coureurs ont déjà payé un lourd tribut à ce cirque pas drôle. Ted King en fait partie et rejoint l’arrivée avec une épaule démise. Rafistolé, il termine courageusement les deux étapes suivantes dans le « gruppetto ».
Mardi 2 juillet, lors du contre-la-montre par équipes, ce sera plus compliqué. Impossible de s’appuyer sur le guidon de son vélo de contre-la-montre. Il part avec son vélo « normal », juste équipé de prolongateurs et se fait distancer par ses coéquipiers après quelques centaines de mètres. Il finira hors-délai pour… 7 secondes. Et encore, une mini-polémique éclate, personne n’étant certain de son temps exact.
Malgré une importante mobilisation des fans, notamment sur Twitter avec le hashtag #LetTedRide, le jury restera sourd aux appels pour le repêchage de Ted King. Cela s’est déjà vu par le passé et personne n’aurait été choqué si le cycliste américain avait été autorisé à prendre le départ en ce mercredi 3 juillet.
Au Tour de France et pour l’Union cycliste internationale (UCI), le règlement c’est le règlement. Mais les sanctions ne s’appliquent qu’aux autres. Ou différemment, selon que vous soyez puissant ou misérable (remplacez Ted King par Cavendish, Froome ou Contador, juste pour voir)… Après le « petchi » de la première étape, on aurait pu attendre un signe de bonne volonté et d’esprit sportif de ces deux instances empêtrées dans les scandales de dopage. Mais ce sera « non » et une belle occasion manquée de redorer leur blason.
Honteux, petit et mesquin. Je pensais que le vélo c’était du sport. J’avais tort.