Il y a des signes qui ne trompent pas. La température s’adoucit, malgré quelques sautes d’humeur de la météo, les journées s’allongent, l’ouverture de la pêche… le printemps approche. Les cyclistes en profitent pour alléger leurs tenues hivernales et se faire plus nombreux sur routes et chemins. Seuls quelques automobilistes, parfois étourdis, souvent irrespectueux des deux roues motorisés ou non, semblent l’ignorer.
Enfermés dans leur caisse tôlée, certains automobilistes semblent en effet atteints d’une forme d’autisme lorsque débouche un véhicule à deux roues. Ils le voient sans le voir. En fait, le cyclise n’existe pas pour l’automobiliste. Comment expliquer sinon qu’il grille une fois sur deux la priorité au deux-roues? Heureusement, les années aidant, le cyclise acquiert une fine connaissance de la psychologie des automobilistes aux carrefours. Son sens de l’anticipation lui permet en général d’éviter l’accident. N’empêche que de temps en temps, je rêve de me transformer, telle la citrouille en carrosse, en chauffeur de 40 tonnes à l’approche des croisements.
Plus simplement, il suffirait que les automobilistes imaginent un 40 tonnes à la place du cycliste. A condition que leur cerveau supporte un tel effort.
Joakim Faiss