Lorsque je me suis mis au vélo, au tout début des années 1990, c’était en partie parce qu’après une sortie « on a bien faim et bien soif », avions-nous constaté avec quelques amis. Bien faim et bien soif de tout. C’est toujours vrai. Parfois, on fait « tout faux », mais cela nous fait bien plaisir.
Pour des cyclistes ambitieux, ou des professionnels, mieux vaut pourtant faire «juste». Ainsi, depuis ses débuts l’équipe IAM Cycling travaille avec une diététicienne, Anne-Catherine Morend. Elle livre ses conseils avant le GP E3 (211 km), prévu le vendredi 22 mars, et de Gand-Wevelgem (235 km) fixé au dimanche 24. «Trop souvent la récupération est négligée au niveau de l’alimentation. Pourtant, son importance est prouvée et beaucoup se joue dans l’heure qui suit l’arrivée. Les muscles sont plus avides que d’habitude et souhaitent se recharger. Raison pour laquelle il n’y a pas une minute à perdre à l’arrivée dans le bus. Les muscles doivent à la fois éliminer leurs déchets, remplir leur réserve énergétique de glycogène, rééquilibrer le pH, mais aussi réparer la casse.»
Tout se précipite pour IAM Cycling et de la plus belle des façons. « Après avoir signé des contrats pour participer à la Flèche Wallonne (17 avril) et à Liège-Bastogne-Liège (21 avril), l’équipe professionnelle suisse vient de recevoir encore une prestigieuse invitation », se réjouit l’équipe dans un communiqué. Déjà engagés à Paris-Roubaix (7 avril), les spécialistes des classiques d’IAM Cycling disposeront encore d’une autre belle opportunité pour s’illustrer et remercier les organisateurs de la confiance accordée pour le Tour des Flandres (31 mars).
Et si j’en parle ici, c’est que j’aime bien le Tour des Flandres pour y être allé en 2010, année de la victoire de Cancellara (que l’on voit passer au sommet du Bosberg, dernier mont avant l’arrivée), que j’aime bien Liège pour y être allé en 2012. Bref, parce que j’aime bien la Belgique et aussi parce que IAM est un peu l’équipe des Valaisans, jeunes de surcroît.
De Garmin Connect à Strava, en passant par Runkeeper, Endomondo ou Training Peaks, petit tour d’horizon subjectif de différents services en ligne pour stocker, analyser, exploiter et partager vos données d’entraînement.
J’utilise un GPS Garmin Edge 500 pour enregistrer les données de mes sorties d’entraînement. Parfois aussi mon iPhone pour des activités autres que du vélo, comme le ski de fond par exemple. Le principal avantage d’un GPS par rapport à un compteur traditionnel réside à mon avis dans la souplesse d’utilisation. Passer d’un vélo à un autre se fait sans souci de calibrage du diamètre des roues, son montage ne nécessite aucun câble ni capteur supplémentaire pour les fonctions de base (distance, durée, dénivelé, vitesse moyenne, fréquence cardiaque…)
De retour à la maison, le transfert sur l’ordinateur, ou plutôt sur le web en l’occurrence (pour être indépendant de la plateforme, Mac ou PC) permet d’afficher une belle carte de votre sortie, d’analyser vos données et de les partager avec le monde entier si vous le souhaitez. Le seul hic: une fois vos données téléchargées vers le service de votre choix vous êtes assez fortement lié à votre prestataire. Tous permettent d’exporter facilement vos fichiers un à un, au format TCX ou GPX. Mais lorsque vous avez trois ans de sorties, à raison de 150 activités par année, l’export manuel peut être un peu long… L’absence d’export “en vrac”, sous forme d’un fichier csv, par exemple, est à mon avis rédhibitoire.
J’avais ainsi dit que Strava ne passerait plus par moi, notamment parce que chaque sortie d’entraînement se transformait en compétition. Mais aussi parce qu’il est difficile d’en extraire des données en série plutôt qu’un fichier après l’autre. Une particularité malheureusement partagée par passablement de services en ligne. J’ai de la peine à confier mes données à un site que je ne pourrai pas quitter facilement lorsque je le veux. Pour faire bref, un service qui enferme mes données et moi avec, je n’y vais pas.
Garmin Connect: import facile, export perfectible
C’est aussi vrai pour Garmin Connect, le service du géant du GPS, vers lequel je me suis tourné assez naturellement, étant l’heureux propriétaire de l’excellent Edge 500. La fonction d’export de fichier csv fonctionne enfin, aussi en français. Mais uniquement sur 20 fichiers à la fois, pas idéal si vous avez plusieurs années d’activités à exporter. Pour mémoire, le fichier csv peut être exploité facilement dans n’importe quel tableur.
Avec Garmin Connect, outre la limitation à 20 fichiers, un bête paramètre complique encore le tout: le format de la date d’activité. Cette date est indiquée sous la forme “dim, 2013 janvier 06”. Il ne s’agit certes que d’un problème lié au format de la date, mais cela complique le traitement immédiat du fichiert. Bon point toutefois pour Garmin: on peut sélectionner son type d’activité et/ou une plage de dates avant l’exportation.
L’aspect “social” est bien présent avec des possibilités de partager des vos parcours et d’en trouver d’autres. Mais les membres semblent moins “partageurs” que ceux des autres sites. Impossible par exemple de trouver un parcours autour de Båstad, en Suède, où j’ai pu rouler en juillet 2012.
En résumé: rien à dire pour l’importation de données directement depuis le GPS de votre vélo: les activités non présentes en ligne sont importées quasi automatiquement. Mais uniquement depuis un appareil Garmin à ma connaissance. Une application iOS existe aussi (Garmin Fit), mais elle est payante et franchement pas terrible, pour rester poli. Et l’export depuis la plateforme est certes disponible, mais peu pratique et le fichier fourni n’est exploitable qu’après une série de manipulations manuelles.
Runkeeper, séduisant mais (momentanément?) inutilisable avec un Garmin
Runkeeper est un autre service de même genre, assez séduisant dans la forme et dans ses interactions avec de nombreuses applications.
Runkeeper dispose d’une «app» iOS (je parle de ce que je connais) qui est plutôt pas mal, mais l’import de données, même une à une, depuis un Garmin est problématique depuis plusieurs mois. Impossible pour moi de la faire fonctionner ces derniers jours. Le bug est connu, mais sa résolution semble prendre beaucoup de temps. Dommage, car l’export d’un fichier csv est plutôt bien fait, avec la possibilité de sélectionner une plage de dates et un fichier bien structuré à la sortie. Le plus facile du lot à exploiter directement dans un tableur sans trop de manipulations. Le service cultive aussi un aspect social assez important en affichant les activités de vos “amis” et en permettant de trouver facilement des parcours.
En résumé: rien à dire pour l’export des données, mais faute de pouvoir les introduire facilement, il n’y a pas vraiment besoin de les exporter…
Endomondo: trop moche
Endomondo: je n’en veux pas, tellement il est moche. Cet avis n’engage évidemment que moi, mais l’interface web est vraiment rebutante. Peu lisible, bourrée de pubs clignotantes. La version payante permet de désactiver ces publicités, et franchement, je préfère payer que de devoir subir cette vue. Le site semble plein de fonctions et certains y trouveront leur compte. Je m’y intéresserai peut-être de plus près un de ces jours. Sinon, pas d’export de fichier csv possible. A son crédit: un import impeccable des données depuis un Garmin Edge 500. Comme quoi, c’est possible. N’est-ce pas Runkeeper?
Strava: import nickel, export néant
Strava, c’est un peu le petit dernier, turbulent et charmeur. Import indolore des données d’activité depuis un Garmin, belle application iPhone, interface web soignée et aspect social bien développé. Strava fait la différence avec ses “segments”. Le site est capable d’extraire certains tronçons, une montée de col par exemple, de vos données et de les comparer aux mêmes tronçons d’autres utilisateurs du service. Strava établit ainsi un classement des meilleurs temps sur ce même segment en désignant les King et Queen of the mountain, les KOM.
Il est également possible de délimiter manuellement les segments, la sélection automatique étant parfois quelque peu étrange. On pourra ainsi sélectionne son parcours d’entraînement préféré, Strava se charge de l’historique et des comparaisons de séances. Le service est un peu le “Facebook” du vélo et vous serez averti si un utilisateur vous “pique” votre KOM. Il offre aussi la possibilité de trouver facilement des parcours déjà réalisés par d’autres. Sympa lorsque l’on est loin de chez soi.
En résumé: Strava a tout pour lui. Malheureusement, comme certains de ces concurrents, il préfère enfermer les usagers dans son système et ne propose pas d’export simple et, surtout, en série de vos données d’entraînement. Quand est-ce que tous ces gens comprendront que c’est justement cette liberté qui nous donnerait envie de rester chez eux? Pas l’ambiance “prison”.
Training Peaks: pour les sportifs exigeants
Je l’avoue volontiers, j’utilise surtout ces sites pour conserver mes données d’entraînement, afficher les cartes des parcours et, dans une moindre mesure, tenir une petite statistique de mes activités et retrouver quelques marques de référence de temps à autre. Tous ces sites ne sont finalement que de sympathiques gadgets, parfois à même de stimuler quelque peu une motivation défaillante.
Pour les sportifs plus ambitieux qui veulent travailler juste pour progresser, et qui sont prêts à y consacrer le temps nécessaire, mon spécialiste de frère me signale le site Training Peaks. Sous une interface, disons moins avenante que ses concurrents, se cache apparemment une puissance peu commune. Je dis “apparemment” car je n’ai pas encore vraiment testé cette plate-forme et je ne suis pas certain de vouloir y consacrer le temps nécessaire. On relèvera tout de même que l’import depuis mon Garmin s’est fait comme une fleur. L’export d’un fichier csv est bien disponible. À condition de disposer d’un compte payant (environ 20$ par mois). Comme je ne recule devant aucun sacrifice, j’ai pris cette option pour tester l’export. Il fonctionne, mais les champs sont vraiment très nombreux et, dans mon cas, celui des dates souffrait d’un petit bug. Toutes les dates ne sont pas affichées de manière identique, ce qui rend le tri automatique impossible. Pas top.
En résumé: un produit très complet, destiné aussi bien aux sportifs ambitieux qu’aux entraîneurs, avec des plans d’entraînement, la fixation d’objectifs et des relevés nutritionnels. On peut même y quantifier et qualifier son sommeil! L’interface mériterait un lifting et une ergonomie améliorée, mais le service est efficace, pour autant que l’on y consacre le temps nécessaire.
Au final… think global, act local
Cette longue réflexion “à voix haute” étant achevée, je me dessine une petite procédure toute personnelle: importation des données dans Garmin Connect (peut-être en attendant que Runkeeper veuille bien fonctionner correctement avec mon Edge 500 – son app iPhone étant bien plus aboutie que la Garmin Fit). Éventuellement importation aussi dans Strava, pour l’aspect communautaire et motivant. Mais, surtout, intégration manuelle des principales informations dans un programme de base de données. En l’occurrence, Bentó pour Mac.
Synchronisation parfaite entre Mac, iPad et iPhone, ce dernier pouvant servir pour introduire les données rapidement et facilement. Le tout me sera toujours accessible en local, sans besoin de connexion internet. Et certains parcours resteront secrets…