Trop fort, mais surtout trop con

Selon l’agence italienne Ansa, qui a dévoilé mardi 5 août l’information, confirmée quelques instants plus tard par la fédération italienne, Emanuele Sella (CSF) a été contrôlé positif à l’EPO le 23 juillet lors d’un contrôle «hors compétition, inopiné et ciblé». Des traces de CERA, un dérivé de l’EPO avec un effet retard, auraient en fait été trouvées dans l’organisme du coureur italien, vainqueur cette année de trois étapes sur le Giro, et sixième du classement général à l’issue de l’épreuve.

L’article complet est à lire sur le site de L’Equipe

Décidément, il y en a toujours qui n’ont rien compris. Et comme disait David Millar (!) cet été encore: «Si quelque chose semble incroyable, c’est que ce n’est pas vrai…»

Vacances catalanes


Voilà, les vacances sont finies. L’occasion de pédaler en bord de mer, tout au nord de la Costa Brava, non loin de Cadaquès, le village d’adoption de Dali. Là où les Pyrénnées commencent à se plisser, les pieds dans l’eau… L’occasion de découvrir aussi que les Catalans ont aussi une petit longueur d’avance sur la Suisse romande dans certains domaines. Comme celui des parcs naturels. Il y en a deux, superbes, dans la région. Les marécages de l’Empordà, une zone miraculeusement préservé des constructions qui balafrent la côte par ailleurs. Et le parc, plus sauvage encore du Cap de Creus, entre Cadaquès et El Port de la Selva. Ce dernier n’est accessible qu’à pied ou en VTT et recèle de magnifiques criques entourées de rochers.

L’occasion de découvrir aussi que les Catalans envisagent le vélo comme mode de transport, au point de réserver des chemins goudronnés dans ces réserves aux seuls marcheurs et cyclistes (photo entre Ampuriabrava et Roses). Ça change des “pistes cyclables » valaisannes qui se résument le plus souvent à de la peinture jaune en bordure de route cantonale, parsemées de bouches d’égout et autres détritus en tous genres. J’oublie les berges du Rhône évidemment, mais ce n’est pas forcément le meilleur chemin pour se rendre d’un village à un autre.

Du goudron partout

L’autre jour j’ai repris mon bike pour me rendre sur l’alpage de Randonne, dans le Valais suisse. Il faisait beau et plein de gens ont eu la même idée que moi: sortir se promener. Je roulais sur les sentiers et j’ai croisé des marcheurs absolument partout. Et je me disais que je pourrais en ce jour particulier rouler davantage sur les chemins 4×4 et les route forestières, histoire de soigner les relations entre vététistes et marcheurs.

Raté pour la première route non goudronnée: le bitume et les bétonneuses étaient passés par là. Seconde tentative, même chose. Un beau ruban de goudron tout neuf. Du coup je me suis dit que ces routes jadis non goudronnées ne servaient désormais plus qu’à amener les marcheurs au départ de leurs sentiers dans un meilleur confort. Tant pis pour eux. Ils n’auront qu’à me supporter à vélo sur ces mêmes sentiers.
Joakim

A quand des ingénieurs cyclistes?

L’autre jour je lisais le bouquin de Guillaume Prébois, « L’autre tour », où ce journaliste raconte son tour de France à l’eau claire, un jour avant les pros, sur le même parcours. Un bouquin dont je ne peux que conseiller la lecture et que vous pouvez commander sur son site (http://www.guillaumeprebois.com). A un moment, il écrit que ceux qui tracent les étapes n’ont jamais dû poser les fesses sur un vélo.

Je me suis fait la même réflexion en arrivant à la hauteur du pont sur le Rhône à Branson. Un nouveau pont a été construit, l’ancien va être démoli. Avant la construction du nouveau pont, il fallait s’arrêter pour laisser passer la circulation lorsque l’on longeait le Rhône, un parcours apprécié des cyclistes. Normal. Aujourd’hui, cette route le long du fleuve passe DESSOUS le nouveau pont. On peut donc tirer tout droit, facile…

Minute papillon. Un ingénieur, qui n’a jamais dû faire de vélo, a estimé que c’était trop simple: le goudron a été supprimé et il faut faire un détour d’une dizaine de mètres, avec une épingle à la clé pour poursuivre sa route. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Le pire, c’est que ce n’est rien comparé à l’accès à la piste cyclable situé sur le nouveau pont. Prochain épisode…

Route barrée


Il y a des gens qui n’ont rien de mieux à faire que d’emmerder les autres. Pathétique. Un joli petit sentier, certes en bordure de vigne, pour piétons et cyclistes, barré par un grillage de deux mètres de haut. Rien à dire, y a encore du chemin à faire pour un mode plus tolérant…

L'homme invisible

C’est dingue, il y a des fois où je suis l’homme invisible. En général, c’est sur un vélo. Je vous jure, certains automobilistes ne me voient pas. Ou alors, et c’est pire, ils font comme si je n’étais pas là.
Au début, c’était pas facile. Je savais pas que j’étais invisible. Donc je faisais pas gaffe. J’étais tout surpris quand les voitures me coupaient la route dans les giratoires, me doublaient à dix centimètres des pédales avant de tourner à droite devant ma roue, ou sortaient de leur place de parc devant mon guidon. Comme l’autre jour dans mon village: un type déboîte tranquillement de sa place alors que je me pointe à quelques mètres. Coup de guidon, coup de frein. Déjà que la rue est en pente, ça énerve. Puis engueulade – ça tombait bien, sa fenêtre était ouverte – du genre «tu peux pas regarder avant de sortir de ta place? Rogntudju!» Réponse du type, énervé: «T’as qu’à freiner aussi».
Sur le coup ça m’a encore fâché davantage, évidemment. Je pensais avoir droit aux même priorités que les autres usager de la route. Mais passons. Parce que la bonne nouvelle, c’est qu’il m’avait vu. Je ne suis pas invisible! Alors s’il vous plaît, la prochaine fois, quand vous me voyez, faites comme si j’étais là.

Un vélo de 40 tonnes?

Il y a des signes qui ne trompent pas. La température s’adoucit, malgré quelques sautes d’humeur de la météo, les journées s’allongent, l’ouverture de la pêche… le printemps approche. Les cyclistes en profitent pour alléger leurs tenues hivernales et se faire plus nombreux sur routes et chemins. Seuls quelques automobilistes, parfois étourdis, souvent irrespectueux des deux roues motorisés ou non, semblent l’ignorer.
Enfermés dans leur caisse tôlée, certains automobilistes semblent en effet atteints d’une forme d’autisme lorsque débouche un véhicule à deux roues. Ils le voient sans le voir. En fait, le cyclise n’existe pas pour l’automobiliste. Comment expliquer sinon qu’il grille une fois sur deux la priorité au deux-roues? Heureusement, les années aidant, le cyclise acquiert une fine connaissance de la psychologie des automobilistes aux carrefours. Son sens de l’anticipation lui permet en général d’éviter l’accident. N’empêche que de temps en temps, je rêve de me transformer, telle la citrouille en carrosse, en chauffeur de 40 tonnes à l’approche des croisements.
Plus simplement, il suffirait que les automobilistes imaginent un 40 tonnes à la place du cycliste. A condition que leur cerveau supporte un tel effort.
Joakim Faiss

Chiennes d'allergies

Il paraît qu’il y a des chiens allergiques aux deux-roues. J’en ai rencontré. « Désolé, mais il est allergique aux cyclistes », sonna la voix de son maître, m’enjoignant de ne point bouger pour ne pas énerver la pauvre bête. Heureusement, il s’agissait d’un tout petit chien qu’une pichenette eût tôt fait de précipiter dans la vigne en contrebas. Tel n’est pas toujours le cas, comme lorsque des piétonnes effrayées par un doberman finissent leurs jours dans la Limmat.
Tel ne fut pas non plus le cas lors d’une autre escapade cycliste lorsqu’un berger allemand me barra la passage sur une route de campagne. Entre lui et moi, le vélo. La scène dura bien deux minutes, le clébard me mordillant le mollet au passage, avant que je ne remonte sur ma bicyclette et m’éloigne à une vitesse qui m’eût permis de pulvériser le record du monde de l’heure en d’autres circonstances. Le maître du berger allemand était pour sa part bien trop occupé à tailler ses arbres pour intervenir.
De toute manière, les propriétaire de chiens ont des réponses toutes prêtes. Du genre « il n’est pas méchant, il veut juste s’amuser » ou « ne vous inquiétez pas, il est gentil. » Désolé mais je ne partage pas les mêmes jeux que ces animaux et ils n’ont pas « gentil » imprimé sur le front. Dans le même genre: « Je ne comprends pas, il n’a jamais mordu personne avant. » Ça c’est certain. Avant la première fois, il n’avait jamais mordu personne.
Joakim Faiss

Deux-roues méprisés

« Les routiers sont sympas », clament-ils. Au gré des quelques milliers de kilomètres parcourus à bicyclette en Suisse et ailleurs chaque année, le constat est plus nuancé. D’accord les cyclistes sont lents, relativement du moins puisque souvent plus rapides que ces pauvres vélomoteurs d’aujourd’hui qui ne sont plus que l’ombre de leurs aînés. La lenteur a toutefois son charme et il n’est point besoin de mépriser ces deux-roues ou, pire, de les ignorer.
Avec le temps et l’expérience, on finit par se méfier de tout ce qui circule sur plus de trois roues. Automobiles, poids lourds, tracteurs, même combat. Au début on s’énerve, peste et maudit tous ces inconscients qui, bien protégés dans leur char d’acier, mettent en danger de frêles cyclistes, mal équipé pour s’élancer dans la jungle routière.
Mais, comme on a appris à se méfier, on devine souvent les intentions ou les hésitations du quidam installé derrière son volant. Untel va me brûler la priorité, celui-ci va me dépasser en plein dans le rétrécissement de la chaussée, machin ne va pas se gêner de dépasser alors que j’arrive en face…
Aujourd’hui, afin d’agrémenter mes sorties, j’établis un palmarès des attitudes les plus dangereuses et les moins respectueuses des cyclistes.
En tète, un chauffeur de camion de la Poste suédoise qui, une demi seconde après m’avoir dépassé a écrasé sa pédale de frein pour obliquer. Deuxième, un poids lourd sédunois qui avait tout fait juste: arrêt à la sortie du parking, regard à gauche, il me voit arriver… et s’engage quand même sur la route. Non mais ! Le troisième prix a été attribué depuis belle lurette à l’Etat du Valais. La bande cyclable sur la route cantonale entre Ardon et Vétroz compte presque une bouche d’égout tous les 50 mètres. Etonnez-vous ensuite que les cyclistes roulent au milieu de la route. En usant les nerfs des automobilistes et autres chauffeurs de camions. A énervé, énervé et demi.
Joakim Faiss