Le mec ne s’en est pas remis. Alors qu’il luttait pour rester sur son vélo dans la dernière descente de la Torgona Bike, je l’ai doublé au moins au triple de sa vitesse. Aucun exploit de ma part, juste la bonne idée de monter des pneumatiques “boue” pour cette course sous la pluie qui s’annonçait très glissante. Des Continental Mud King 29″, étroits (1.8) et très cramponnés pour traverser la boue et s’ancrer dans le terrain. Au pluriel, car si vous avez besoin d’un pneu « spécial boue » à l’avant, il y a des fortes chances qu’il soit également utile à l’arrière.
À entendre les commentaires sur la difficulté de piloter son vélo sur un terrain aussi gras, il fallait être doué d’une technique exceptionnelle pour maîtriser son sujet. Et bien non. Deux bons pneus suffisaient.
Le pneu est l’élément qui relie le cycliste et son vélo au terrain. Traction, tenue latérale, accélération, freinage, tout passe par le pneumatique. Une évidence, c’est certain. Le meilleur vélo ne vaut pas un clou si le pneu n’est pas bon. Et en observant les vélos à plusieurs milliers de francs à la station de lavage, j’avais un peu de mal à comprendre pourquoi si peu de pilotes étaient prêts à en investir quelques dizaines (de francs) dans un pneu plus adapté aux conditions du jour. Pour la vitesse, la sécurité et le plaisir, ce n’est pas cher payé…
Le nom du Continental Mud King donne son programme et il a tenu toutes ses promesses sur le terrain détrempé de Torgon: traction à la montée, freinage appuyés, prise d’angle dans les dévers, passages en racines humides, jamais il ne m’a lâché, me procurant une rare confiance dès que la pente se faisait descendante. J’ai coutume de dire qu’on bon pneu est celui qui se fait oublier. Là, j’ai tout de même eu de la peine à l’oublier tant il « marchait » encore mieux que prévu…