Depuis le 1er juillet 2025, des vélos cargos – vélos électriques «lourds» – jusqu’à 450 kg sont autorisés en Suisse, avec de nouvelles règles et possibilités pour les différentes catégories de vélos et cyclomoteurs. Illustration de titre : idée pour un complément de signalisation sur les berges du Rhône.
Attention, ce n’était déjà pas tout simple entre les vélos «musculaires», les électriques «lents» (< 25 km/h) officiellement appelés « cyclomoteurs légers » et les électriques rapides (< 45 km/h) dénommés « cyclomoteurs » et nécessitant une immatriculation, et cela ne va pas s’arranger. Des signalisations plus claires seront toutefois disponibles et pourront amener un peu de souplesse dans ce qui est autorisé et interdit.
Une nouvelle catégorie de cyclomoteurs
Il y aura désormais quatre catégories de vélos et cyclomoteurs:
- Les vélos, sans assistance
- Les cyclomoteurs légers, vélos électriques «lents», jusqu’à 25 km/h
- Les cyclomoteurs rapides, vélos électriques rapides, jusqu’à 45 km/h
- Les cyclomoteurs lourds, vélos électriques «lents», jusqu’à 25 km/h, constituent une nouvelle catégorie de véhicules; ils peuvent peser jusqu’à 450 kg, atteindre une vitesse de 25 km/h et être équipés de trois ou quatre roues.
Les nouvelles règles
L’introduction de la nouvelle catégorie de cyclomoteurs s’accompagne d’un changement de certaines règles.
- Les vélos ainsi que les vélos électriques lents et lourds peuvent désormais transporter – en plus du conducteur ou de la conductrice – une personne adulte ou jusqu’à quatre enfants.
- Le symbole du vélo est désormais valable pour tous les vélos, les vélos électriques, légers et lourds, et aussi les cyclomoteurs à essence.
- Ces véhicules peuvent circuler sur tous les trottoirs partagés et signalés, ainsi que dans les rues à sens unique ouvertes.
- Le panneau «piste cyclable», avec le vélo dans un rond bleu, s’applique à tous les vélos et cyclomoteurs. Sans panneau complémentaire, la circulation y est obligatoire (aussi pour les cyclomoteurs à essence, mais c’était déjà le cas).
- Les autorités peuvent toutefois dispenser les cyclomoteurs de cette obligation en apposant la plaque complémentaire «cyclomoteur facultatif». Il est aussi possible de les interdire avec la plaque complémentaire «cyclomoteur interdit».
- Le symbole du cyclomoteur ne s’applique par contre qu’aux vélos électriques rapides et lourds (ces derniers sont donc à la fois des vélos et des cyclomoteurs…).
- En cas d’interdiction des cyclomoteurs, les vélos électriques 45 ne peuvent donc plus passer, même si le moteur est éteint. Les autorités peuvent toutefois autoriser la circulation des vélos électriques en apposant la plaque complémentaire «vélo électrique autorisé».
Les obligations
- Vélos
- Catadioptres
- Feux avant et arrière montés et allumés la nuit, au crépuscule et dans les tunnels. Les feux clignotants sont autorisés en complément.
- Cyclomoteurs légers
- Catadioptres
- Éclairage fixe
- Éclairage de jour
- Sonnette ou avertisseur
- Dès 14 ans, permis catégorie M de 14 à 16 ans
- Cyclomoteurs rapides
- Catadioptres
- Éclairage fixe
- Éclairage de jour
- Sonnette ou avertisseur
- Tachymètre
- Dès 14 ans, permis catégorie M pour tous
- Vignette
- Casque vélo
- Cyclomoteurs lourds
- Catadioptres
- Éclairage fixe
- Éclairage de jour
- Sonnette ou avertisseur
- Dès 14 ans, permis catégorie M de 14 à 16 ans
- Vignette
En image

Les opportunités pour le Valais
Si l’on peut s’inquiéter de voir encore davantage de véhicules, lourds, circuler sur les trottoirs (où les autorités ont tendance à les pousser plutôt que d’aménager de vraies voies cyclables en rognant sur la place accordée aux voitures) ou les pistes cyclables (comme s’en inquiète à juste titre l’ATE), les plaques complémentaires devraient permettre davantage de souplesse locale et de finesse dans les autorisations (et interdictions) de circulation.
Sur les berges du Rhône, à défaut d’en faire une vraie piste cyclable (ce qui reste une option pas totalement insensée), les panneaux d’interdiction de circulation aux autos, motos et cyclomoteurs pourraient être assortis de la plaque «vélos électriques autorisés». Cela permettrait, enfin, de créer cette «autoroute à vélos» structurante pour les trajets de longue distance entre les villes valaisannes. La route des berges est certes aujourd’hui déjà utilisée par les cyclistes en vélos électriques rapides, mais ils sont dans l’illégalité, ce qui est bien dommage.
De nombreuses autres routes, résidentielles ou de campagne, interdites aux cyclomoteurs à essence pour des raisons de nuisances sonores et olfactives, pourraient également bénéficier d’une plaque «vélos électriques autorisés».
Alors oui. Tout ceci est un peu compliqué pour qui veut se conformer strictement à la loi. Mais cela témoigne aussi de la place grandissante que prend le vélo, électrique ou non, dans notre mobilité quotidienne est c’est plutôt réjouissant. Le vélo et sa pratique se développent. Ils sont là pour rester, pour le bien de tous.
Ressources
- PRO VELO Suisse a édité un tableau synoptique très complet sur les règles et les signaux.
- Sur la RTS, tour d’horizon des modifications avec Marina Kaempf, porte-parole de l’OFROU, l’Office fédéral des routes.
- Brochure « À vélo en toute sécurité » de l’Office fédéral des routes