Sans rire, c’est le titre d’un article de Marcel Delasoie, secrétaire générale de l’Union valaisanne des arts et métiers (UVAM) dans le journal «Tribune économique», qui n’est autre que le magazine de la même UVAM.
48000 heures d’attente dans les bouchons, multipliées par des centaines de personnes qui sont juste en train d’essayer de faire au mieux et au plus vite leur travail, ça représente un coût estimé pour l’économie de notre pays de 1,2 milliard de francs.
Des chiffres moins spectaculaires si on les ramène à ce qui est espéré des 5,3 milliards pour agrandir les autoroutes et déjà contestés, comme le relève l’ATE.
L’OFROU, l’Office fédéral responsable des routes nationales, a calculé le coût des embouteillages sur les autoroutes. Il est parvenu à la conclusion que le bénéfice de l’extension des autoroutes pour l’économie publique était de 184 millions de francs par année.
Cet été, la NZZ am Sonntag a révélé que ces chiffres étaient problématiques. En plus d’être imprécis, ils sont dépassés. L’OFROU en a pleinement conscience.
Il avance toutefois que les nouvelles bases de calcul ne sont pas encore reconnues par la branche et qu’elles n’ont donc pas été utilisées. Fait intéressant, la nouvelle méthode de calcul montre aussi que l’économie publique profite d’autoroutes plus larges. Par contre, le bénéfice n’est plus que de 65 millions, un chiffre moins spectaculaire que les 184 millions de départ.
Marcel Delasoie souligne que pour certains des solutions alternatives à la voiture sont possibles.
Si dans le domaine des loisirs ou des gens qui ont le temps, ces alternatives sont possibles, nos ouvriers n’ont pas le choix pour se rendre sur le chantier avec matériel et outils, que d’utiliser la route.
Ça tombe bien, «en Suisse, les autoroutes servent davantage aux loisirs qu’au travail», lit-on dans Le Temps
«Deux tiers des Suisses roulent quotidiennement pour se déplacer. Parmi les motifs, les loisirs supplantent largement le travail. C’est encore plus vrai entre Genève et Lausanne, axe qui est plus utilisé le dimanche qu’en semaine».
Il suffit donc de convaincre ces gens-là de faire autrement et la voie est libre pour tous les travailleurs obligés de prendre leur camionnette. Mais il est plus facile de faire les ouin ouin que d’agir vraiment pour des politiques et des aménagements réduisant l’usage de l’automobile. Surtout lorsque l’on essaie de faire croire que l’on a déjà fait beaucoup, notamment pour les personnes à vélo…
Nos politiques, après une vague de tout aux vélos et aux bus dans nos villes, doivent absolument trouver des solutions pour les gens qui ont un besoin impératif de se déplacer sur nos routes.
«Une vague de tout aux vélos», je ne sais s’il faut en rire ou en pleurer. Sans parler de la traque aux automobilistes.
De plus avec les nuées de contractuel(le)s qui arpentent nos rues, en jouant de leur smartphone et collant à chaque clic les automobilistes traqués, la vie des utilisateurs de véhicules est de plus en plus semée d’embûches. Difficile de circuler et impossible de s’arrêter sans risque d’être amendé.
Astuce: les amendes ne sont que pour les conducteurs et conductrices en infraction. Alors oui, il faut se porter au secours des usagers de la route, mais pas forcément ceux auxquels pense M. Delasoie.