Samedi dernier, au Tessin, un automobiliste a tué un cycliste en le renversant sur une piste cyclable.
Les faits semblent assez clairs et les infos en italien évoquent l’automobiliste.
La dépêche en français de l’ATS, reprise par les journaux romands, semble pourtant parler d’une voiture autonome.
Le titre: « Un cycliste perd la vie après un choc avec une voiture »
Le chapeau: « heurté par une voiture »
Le premier paragraphe: « fait heurter par une voiture »
Deuxième paragraphe: « touché par le véhicule »
Comme souvent dans ce genre d’article, il n’y a pas d’automobiliste dans l’histoire, mais les autos, même autonomes, ne circulent pas (encore) toutes seules. Et le problème, c’est qu’en omettant toujours l’humain qui est au volant d’un auto, cela donne l’impression qu’il y a une sorte de fatalité à ces « accidents », des « crashes » automobiles en fait, à cause d’un conducteur qui fait n’importe quoi.
Merci donc de préciser que c’est un automobiliste qui a causé la mort du cycliste, sinon on peut écrire qu’un vélo est mort après un choc avec une auto. Ou que John Lennon est décédé d’un choc avec une balle de fusil.
Ce crash mortel pose aussi la question des infrastructures dédiées aux cyclistes. Il illustre malheureusement crûment le fait que la peinture jaune ne protège de rien du tout, même lorsque qu’elle est légèrement surélevée comme dans ce fatal carrefour, sur le trottoir.
La configuration de cette piste cyclable illustre encore le fait que la libre circulation des automobilistes est jugée plus importante que celles des cyclistes, que l’on force à quitter l’axe prioritaire, puis à céder le passage (avec un super virage à angle droit) aux autos qui emprunteraient la sortie avant de pouvoir retourner sur la route cantonale.
Les autorités doivent aussi assumer leur part de responsabilité lorsque des aménagements mal foutus ont des conséquences néfastes, directes ou indirectes en empêchant ceux qui voudraient se déplacer autrement qu’en véhicule motorisé de le faire.
En Valais, nous avons un nouveau ministre chargé de la mobilité, dont le parti aime bien parler de sécurité. Alors au boulot, pour tout le monde.