C’était un peu l’info de la semaine dernière et elle a fait du bruit dans le « milieu » comme on dit. Strava, cette application qui enregistre vos sorties, compare vos parcours avec ceux d’autres sportifs et établit un classement, a décidé de faire payer ce qui a fait son succès: la consultation des classements sur ses « segments », entre autres. Seul l’enregistrement des activités et la consultation des 10 premiers sur les segments restent gratuits. Il fallait tout de même s’y attendre, depuis le temps que l’entreprise semblait chercher un moyen de gagner de l’argent avec ses plus de 50 millions abonnés.
J’avais d’ailleurs souscrit à un compte « premium » il y a quelques années, je ne sais plus trop pourquoi, mais certainement pour pourvoir créer mes itinéraires et les suivre ensuite, notamment sur les routes de Catalogne. Avant de revenir à un compte « normal ». Puis sont arrivés les « packs Summit » pour un suivi plus poussé de l’entraînement ou avec des fonctions de « sécurité » qui permettaient d’alerter vos proches en cas de problème lors d’une de vos sorties.
Avec Ride with GPS depuis quelque temps
A la fin de l’année dernière, publicités et notifications pour souscrire à un compte payant étaient devenus tellement insistants que j’ai failli fermer mon compte. C’est que j’avais une autre application sous le coude: Ride with GPS, chez qui le contrat est clair. Il y a des fonctions de base gratuites et deux niveaux d’abonnement payants. C’est clair dès le départ et je ne pense pas découvrir en route que mes données sont vendues sans mon accord. Là, si aujourd’hui c’est clair chez Strava (on peut demander que nos données ne servent pas alimenter la carte mondiale des parcours, la « heatmap » que Strava fournit à des tiers avec son programme Metro), cela n’a pas toujours été le cas.
Voilà pour l’historique récente et Strava devenu payant, j’ai presque envie de payer à nouveau. Tout simplement parce que le contrat est clair, sans pub ni exploitation cachée des données, et que le service est tout de même bien fichu.
Strava je t’aime, je ne t’aime plus, je t’aime…
J’ai déjà écrit plusieurs petits billets sur Strava et j’y suis depuis 2013, car j’ai toujours aimé suivre ma progression (ou régression avec l’âge, donc j’aime un peu moins…) et je faisais partie de ceux qui notaient dans un carnet, puis une feuille de calcul, leurs meilleurs temps sur certains tronçons, histoire de voir où j’en étais avant certaines compétitions. Est arrivé Strava, qui me permettait d’oublier ce fastidieux « chronométrage » manuel. L’application me fournissait, « gratuitement » mon temps du jour avec la possibilité de le comparer aux plus anciens passages. Mais aussi aux autres. Bon pour la motivation, mais plus embêtant pour d’autres raisons.
Il y a certains tronçons que je regrette avoir publiés sur Strava, participant à la découverte peut-être accélérée de certains sentiers qui souffrent aujourd’hui des nombreux passages, mais surtout à des vitesses qui ne peuvent que nous valoir l’inimitié de certains randonneurs pédestres rencontrés. Et, de manière générale, cette compétition permanente pour le meilleur temps ou la plus longue sortie alors qu’il faudrait surtout se souvenir du plaisir que l’on a eu sur le vélo, me lasse un peu avec le temps. En même temps, la masse fait l’intérêt et de découvrir les sorties des autres nous incite parfois à bouger et à imiter nos amis de Strava.
Bref, et je le rappelle, je n’ai rien contre le fait de payer pour un service qui me convient. Si j’était un concurrent de Strava, j’aurais pu la trouver saumâtre, durant toutes ces années où ce « géant orange », encore un, a pratiqué ce qui pouvait s’apparenter à du dumping en offrant ce que d’autres devaient faire payer. En espérant peut-être tout rafler à la fin et… faire payer. C’est un peu ce qui se produit, mais Strava n’a pas tout raflé, mais fait payer. Ce qui place tout le monde au même niveau, la lutte se jouant sur les services fournis.
L’export de données de Strava? Aujourd’hui royal
Là où Strava a faut un bon énorme, c’est dans l’exportation des données, qui m’avait un peu chagrinée à l’époque. Aujourd’hui vous demandez un export et vous recevez tout. Un fichier CSV avec vos sorties, un autres pour vos commentaires, les photos, les traces gpx, entre autres. C’est remarquable, car je ne ne signe plus pour aucun abonnement qui me ferait tout perdre si je le résilie. Donc, c’est mieux. Beaucoup mieux.
Pour ma part, j’ai déjà un compte payant chez Ride with GPS (RWGPS), que je vous détaillerai peut-être bientôt. Et j’en suis plus que satisfait. Je peux avoir des segments, privés aussi, si je veux, mais les fonctions de navigation sont à mon avis meilleures (et plus anciennes) que celles de Strava. Je paie aussi ma dîme à Suisse mobile et au magazine Ride pour compléter ma panoplie. Pas sûr d’avoir besoin des fonctions payantes de Strava, surtout pour voir ma régression au fil des ans…
Quelques francs par mois, ça le vaut bien
En résumé, si vous êtes du genre sportif intéressé à ses performances, avec la volonté de progresser et un côté social développé, Strava vous conviendra, aucun souci. Et si vous trouvez le service bien, quelques francs par mois ce n’est pas non plus la mer à boire. Deux cafés au plus par mois, pour des gens qui roulent des vélos à plusieurs milliers de francs. En fait, je pense que plus vous êtes énervé que Strava devienne payant, plus vous avez de raison de payer, car vous y tenez et que cela a de la valeur pour vous. Je me trompe?
De mon côté, je pense que cela va accélérer ma transition déjà amorcée vers RWGPS, à l’écoute de ses clients depuis toujours. Je dirais que cette plateforme est davantage orientée « plaisir et découverte », ce qui correspond bien à mon état d’esprit actuel. L’application marche au top et c’est utile si son « Garmin » est à plat. La navigation ne consomme que peu de batterie et il existe une version iPad (Strava et Garmin, je vous parle) bien utile pour préparer ses sorties (j’ai essayé Strava sur un iPhone, dans ce cas c’est à peu près inutilisable).
Voilà. Dans tous les cas, je continue de visiter Strava de temps à autre pour voir ce que vous faites et me motiver un peu. Vous y êtes un peu tous et je préfère encore Strava à Facebook, donc j’y retourne de temps en temps. A bientôt 😉