Entre ceux qui se trompent de chemin et ceux qui font fausse route…

L’autre matin, je suis tombé sur un automobiliste sur les berges du Rhône, entre Saillon et Leytron, où la circulation motorisées n’est pas davantage autorisée qu’ailleurs en bordure du fleuve. Ce jeune homme du coin (à l’accent), m’a avoué s’être « trompé de route », voulant prendre la voie de l’autre côté du petit canalon qui longe les berges à cet endroit. Mais c’est à quel moment, que tu sais que tu t’es « trompé de route ». Quand tu vois le panneau mais que tu décides de t’en foutre? Sinon, comment peux-tu le savoir plus tard?

A gauche, une route interdite à la circulation motorisée. A droite, une route normale. Qu’est-ce qui pourrait bien permettre de ne pas se tromper?

Et quand tu en vois d’autres qui se trompent de chemin, ça peut faire un peu souci. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

C’était déjà mal parti en cette journée de février d’ailleurs, à la lecture du Nouvelliste et sa page hebdomadaire de publicité gratuite pour les voitures.

Vu le manque d’esprit critique du rédacteur, je ne vois pas d’autre terme que « publicité » pour ce genre de production. En l’espèce, M. Robert y vante un SUV hybride « plug-in » de 2,2 tonnes à 100’000 francs (modèle essayé) doté d’un moteur électrique offrant une autonomie maximale de 40 km (données du fabricant, donc à revoir à la baisse). Avantage: une consommation de 2,7 litres au 100 en mode « hybride ». Soit pendant 30 km. Après, eh bien le moteur thermique reprend du service et doit bien emmener ce char d’assaut bien plus lourd que s’il n’embarquait pas de moteur électrique, ni de batterie. Avec une consommation évidement bien plus élevée que ce 2,7 litres qui servent à améliorer le bilan Co2 du fabricant. Sinon, qui fait 30 km seulement avec un SUV de 2,2 tonnes? Un citadin qui a vraiment besoin d’un tank pour circuler en ville? Et à quel moment un « spécialiste » de l’automobile s’aperçoit-il que l’on fait fausse route?

Bref, tout pour bien commencer la journée avec en tête la route qu’il faudra bientôt « partager » avec ces chars d’assaut électrifiés pilotés par des gens peu rassurant, si l’on en croit cette étude finlandaise, relayée par Le Temps.

J’étais donc d’humeur assez « combative », la crevaison matinale de la roue avant n’ayant pas arrangé les choses, pas plus que la camionnette qui veut à tout prix te doubler dans le giratoire. Vous ne voulez pas « partager » la route (ça me fait d’ailleurs toujours rire, jaune, quand on demande aux cyclistes qui roulent « au milieu de la route » de la « partager »: vous avez-vu en bagnole où vous êtes assis (spoiler: au milieu de la route) et la place que vous prenez?) Eh bien moi non plus et je vais défendre le peu d’espace que vous me laissez, même s’il n’est délimité que par de la peinture jaune dont vous n’avez que faire. Non, ce n’est pas négociable, et à défaut de klaxon je continuerai à tapoter votre carrosserie pour signaler ma présence sur un bout de chaussée où vous n’avez pas le droit de circuler en me gênant.

Un beau dépassement bien comme il faut. Bien joué les militaires.
Là, la trajectoire qui coupe la bande cyclable est perfectible, même si ce n’est pas ce que j’ai vu de pire à cet endroit.
La peinture, déjà peu respectée, a disparu (justement car peu respectée) et les automobilistes reprennent toute la place. Même problème sur la Route des Ronquos, totalement catastrophique.

Et comme je ne suis ni meilleur ni pire, bien au contraire comme disait mon prof de philo, qu’un autre automobiliste lorsque je suis derrière le volant je vous prie déjà platement de m’excuser si je devais envahir votre espace cyclable si mal protégé et délimité.