Autant le dire tout de suite, j’ai un a priori assez favorable en évoquant Pearl iZumi, même s’il ne reste que la consonance asiatique pour évoquer les origines japonaises de cette marque aujourd’hui américaine.
Ce qui n’a pas changé à mes yeux, ce sont les produits, qui brillent davantage par leur qualités que par une image qui serait construite et surfaite. Fonctionnels et discrets, tout ce qui me plaît. Me sentir bien en oubliant ce que je porte, il n’en faut pas davantage à mon bonheur. Je possède deux cuissards Pearl Izumi, deux paires de gants, une paire de collants et une (épaisse) veste d’hiver… Jamais déçu. Au point que je ne peux me résoudre à jeter l’une des deux paires de gants, pourtant trouée.
Voilà, tout cela pour dire que je me réjouissais de recevoir un colis avec veste, sous-vêtement et collant pour un petit test. Avec l’automne et sa météo un peu plus maussade qui s’installe, le timing était parfait.
Et, pour la faire courte, je n’ai pas non plus été déçu.
PEARL iZUMi Merino Baselayer Phantom
Je commence par le sous-vêtement Merino Baselayer Phantom, qui associe la laine et du polyester obtenu à partir de bouteilles en plastique recyclées. Les avantages de la laine mérino sont connus: absence d’odeurs et maintien de la chaleur, même lorsque le vêtement est humide. Selon le fabricant, l’ajout de polyester sur la face intérieure améliore le transport d’humidité à l’extérieur tout en conservant une excellente régulation thermique.
L’effet de transport d’humidité est évidemment difficile à juger, mais le fait est que l’ajout de la fibre synthétique rend ce sous-vêtement, testé en manches longues, très agréable à porter. Aucune irritation à signaler et quelques détails bien pensés, comme les petites boucles en bout de manches, très utiles pour enfiler le sous-vêtement et le maintenir sous une veste comme la PRO AmFIB (lire ci-dessous).
Le sous-vêtement taille plutôt petit et est assez court sur le devant. Attention si vous aimez bien avoir un sous-vêtement qui descend loin sous le ventre, la sensation de cette taille « haute » peut surprendre, même si elle s’associe très bien avec le collant PRO Pursuit C. Bib Tight évoqué plus bas.
Veste PRO AmFIB
Une veste que le prix (280.-) place dans le haut de gamme et qui n’est… pas vraiment une veste, mais peut-être mieux que cela. Les vestes sont souvent « ecombrantes », pas toujours bien taillées et aérodynamiques, un mal nécessaire par temps froid. Avec sa PRO AmFIB, le fabricant propose un « maillot-veste » qui remplit ces deux fonctions à la fois et qui associe des fonctions coupe-vent et déperlantes au confort du Softshell.
Associée au sous-vêtement mérino (lire ci-dessus), j’ai pu rouler avec un excellent confort thermique à des températures de 2 degrés environ. Et tant que vous restez en mouvement, il devrait être possible d’affronter des températures inférieures sans trop de crainte.
Dans le dos, la poche zippée au centre et les deux poches « normales » sont facilement accessibles et permettent d’emporter le matériel habituel, comme avec un maillot normal. Sur l’avant, la fermeture éclair imperméable et de bonne taille est également très accessible et facile à manipuler, même avec des gants. Elle est d’ailleurs « bidirectionnelle » avec une ouverture possible depuis le bas, à même d’améliorer la ventilation au besoin.
À l’usage, ce vêtement mi-maillot, mi-veste se fait oublier. On roule avec la « clim », manches et col ne sont ni trop serrés, ni trop lâches. On n’a jamais l’impression d’avoir un vêtement qui flotte ou qui nous encombre. Les discrets (mais bien placés) éléments réfléchissants offrent en outre une visibilité accrue dans des conditions de faible luminosité. Une autre forme de confort efficace.
PRO Pursuit C. Bib Tight
La dernière pièce du « puzzle » hivernal, et pas de moindres. À première vue, ce collant ne « paie pas de mine » et n’a pas grand-chose de spectaculaire à proposer, mais tout est dans le soin du détail.
Déjà, l’usage d’un tissu type « polaire » apporte confort et chaleur dans le dos et sur l’extérieur des cuisses. Sur le dessus de ces dernières, les genoux et les fesses, on a droit à un tissu « thermique avec imperméabilisant PI Dry™ Technologie » qui offre une protection renforcée au vent et à l’humidité. À la cheville, pas de fermeture éclair, mais un « manchon » assez élastique pour enfiler ce collant sans chaussures et assurer une jonction sans point dur sous des couvre-chaussures.
Mon élément préféré de ce collant reste la partie « cuissard ». Celle-ci fait appel au « Premium P.R.O. Pursuit 1:1™ Chamois« , d’apparence très simple, sans couture ni surépaisseur apparente, mais dont les différentes densités de mousse en font, et de loin, mon cuissard préféré. Je possède un cuissard court muni de cet insert plusieurs années et le seul défaut que je lui trouve est une couleur noire qui a viré au gris au fil des lavages. Je le porte en priorité lors de longues, très longues sorties à VTT, sous un short plus ample.
La présence de cette peau de chamois de qualité dans le collant « PRO Pursuit C. Bib Tight » en fera à coup sûr un choix facile pour mes sorties hivernales à venir. Trop souvent, les « peaux » des collants d’hiver sont soit inexistantes, soit trop fines, ce qui nous oblige à les enfiler sur un cuissard complet. Et, en général, cela rend la chose trop « serrée » et peu confortable.
Du confort, encore, avec des bretelles sans coutures, très larges, qui « font le job » discrètement et sans fioritures. On signalera encore que, contrairement au sous-vêtement, le collant taille plutôt grand. Essayez avant d’acheter…
En conclusion
À un peu plus de 600.-, l’ensemble sous-vêtement, veste et collant représente un investissement important. Mais si vous aimez rouler dans des conditions qui peuvent sembler difficiles vous ne devriez pas le regretter et pourriez même trouver la pluie, le vent et, pourquoi pas, la neige, finalement assez agréables. Confortables, efficaces et solides (en apparence et d’expérience), ces vêtements sont faits pour durer sans vous laisser tomber.
Pas d’esbroufe ni de frime, juste des vêtements de vélo, pour les cyclistes, ce qui est déjà beaucoup.