Comme je ne recule devant aucun sacrifice pour tester mes vélos dans toutes les conditions, je suis allé faire un petit tour dans mon coin préféré en cette saison de froidure: le coteau de Fully et la zone des Follatères. On peut y rouler au sec et au chaud presque toute l’année. La preuve? Des cactus sauvages qui semblent se plaire entre le village de Mazembroz et chez moi.
Ça, c’est pour les «vrais» cactus, plutôt plaisants à condition de ne pas les toucher, faute de quoi de minuscules mais très solides épines viendront traverser vos gants et se planter dans votre épiderme trop fragile. Cela m’est déjà arrivé, car à cet endroit le choix se limite à toucher le cactus ou basculer dans le vide pour atterrir dans une vigne quinze mètres plus bas…
Mais après, il y a les cactus « abstraits ». Ceux de Jacques Dutronc par exemple.
Ces «cactus», comme autant de mauvaises nouvelles ou d’aberrations que nous réserve le quotidien.
Aujourd’hui, cela n’a pas manqué. En début d’après-midi j’étais sur mon vélo et c’était bien.
Au retour, je tombe sur ça.
Le Conseil fédéral veut étendre les autoroutes à six voies – rts.ch – Suisse
«Cela amène de la sécurité et de la fluidité, ainsi qu’une meilleure qualité routière par rapport au trafic de marchandise qui ne cesse d’augmenter sur nos routes».
Voilà la réaction d’un élu: des bouchons? Élargissons la route!
Que du bon sens penseront la plupart des auditeurs et lecteurs.
Sauf que ça ne marche pas comme ça. Cela a déjà été essayé un peu partout dans le monde. Sans succès. Le record étant détenu par le Texas, avec 26 pistes pour une autoroute.
La plus large autoroute du monde est déjà bouchée
«Si bien que Streetsblog USA a décerné à cette infrastructure démesurée le titre de « pire gabegie » de l’année.»
Ce serait donc pas mal si nos élus pouvaient réfléchir et se documenter un peu avant de lancer leurs fausses bonnes idées. Ou des les appliquer à d’autres secteurs de la mobilité. Au vélo par exemple, massivement soutenu par le peuple en septembre dernier. Cela permettra à bien des gens de renoncer à leur voiture avec nombre d’avantages autres que de désengorger les routes et autoroutes.
Parce que ce qui fonctionne pour l’automobile marche aussi pour le vélo. Construisez des routes pour les vélos et les cyclistes viendront. «Build and they will come», disent les anglophones. Et cela se vérifie partout aussi.
Et les vrais cactus ne s’en porteront que mieux eux aussi.