Un dernier jour qui s’annonce plus tranquille, Google nous promettant un parcours inférieur à 50 km. Ça tombe bien, nous devons prendre le train à Lucerne à 14h au plus tard si nous voulons être de retour en Valais à temps pour le match de foot du fiston, chose plus ou moins promise quelques jours plus tôt, avant le départ.
Mais Google ne connaît, semble-t-il, pas toutes les variantes de la Suisse à vélo, même s’il en intègre certaines. Et nous, vous l’avez peut-être compris, nous aimons bien les variantes sur les chemins de traverse…
Nous commençons par nous éloigner de l’itinéraire principal dès la sortie d’Einsiedeln. Nous laissons le stade de saut et ses tremplins sur la droite pour entamer la montée la plus raide de la semaine, avec un passage à 20%. Pas de cordon bleu hier soir au restaurant Walhalla, mais un excellent menu de chasse, pas forcément plus léger et qui se fait peut-être aussi sentir.
Mais la montée est courte et nous évitons la route principale avant de plonger sur la plaine de Rothenthurm et ses fameux marais, préservés des velléités d’expansion de la place d’armes militaire par une initiative fédérale en 1987. Une sage décision du peuple suisse se dit-on en traversant la zone sur un petit chemin gravilloneux.
Sage décision également de partir avec des vélos de gravel adaptés à ce genre de revêtement, assez fréquent dans les cantons de Schwyz, Zoug et Lucerne découvrirons-nous un peu plus loin. Et cela même sur les itinéraires nationaux balisés en bleu pour les vélos, pas les VTT au balisage jaune.
Après avoir passé par Morgarten, haut lieu de la mythologie suisse, et longé le lac d’Aegeri, nous prenons encore un itinéraire « bis », le « Herzweg » (le chemin du cœur), peut-être baptisé ainsi pour sa propension à activer le système cardio-vasculaire. Ça monte, ça descend, ça tourne gauche sur un chemin en gravier, à droite, ça remonte et ça redescend… Puis cela descend bien, jusqu’à la charmante bourgade de Zoug, où nous prenons le café.
Le voyage se poursuit sur un itinéraire cyclable en tous points remarquable, bien balisé, à l’écart du trafic, jusqu’à Cham, puis Rotkreuz où une balise manquée nous ramène au bord de la Reuss, que nous avons quittée deux jours plus tôt, dans le canton d’Uri. Notre petit erreur nous « oblige » à emprunter un superbe sentier au bord de l’eau, quel dommage…
Fin de parcours sans histoire, toujours sur des chemin à l’écart du trafic automobile, presque jusqu’au pont de la Chapelle de Lucerne, où il est presque plus difficile de naviguer parmi les piétons qu’au milieu des autos. Un monde fou et presqu’une oppression après quatre journées à pédaler presque seuls dans une nature souvent sauvage.
Arrivée à Lucerne à 13h15, train à 14h. Mission accomplie, même en rajoutant plus de 20 km de chemins de traverse au parcours proposé par Google. On n’est peut-être pas plus fort que lui, mais on se marre mieux en se perdant 😉