Franchement, le vélo de «gravel» je n’y croyais pas vraiment. Avec mon vélo de route, je me suis déjà aventuré sur les «grusvägar» en Suède, mon cyclocross passe à peu près partout et, sinon, j’ai un VTT tout de même.
Et puis, en prévision d’un petit « road trip » en direction des Grisons, un Specialized Diverge s’est pointé à la maison. J’ai une épouse prévenante, voyez-vous, et comme elle tient un magasin de cycles, ça aide aussi…
Un très beau vélo, tout carbone, de 8,7 kg, pédales comprises en taille 56, équipé de «gros» pneu de 38 mm (largeur du pneu, à titre de comparaison, sur route le standard actuel se situe autour de 25 mm et le maximum autorisé en compétition de cyclocross est de 33 mm) et doté d’une géométrie plus «relax» qu’un pur vélo de route ou de cyclocross.
Flextem, le retour? Que nenni!
Et très franchement encore, j’étais des plus sceptiques sur la suspension cachée dans le tube de direction. Je peux comprendre pour le confort, mais pour la tenue «de route», je ne voyais pas. Cela isole certes le pilote et c’est bien là problème: tout à son confort, il ne sent plus que sa roue rebondit dans tous les sens et qu’elle va bientôt le lâcher… La crainte d’un guidon «tout mou» était aussi bien présente. Ceux qui ont connu la brillante époque des Flextem à VTT comprendront.
Mais un très beau vélo, assurément, qui ne demandait qu’à être essayé. Il m’a bien fallu 500 mètres sur le goudron pour me sentir parfaitement à l’aise et me dire que ça roulait vraiment bien, dans le confort total. Et puis, la magie du gravel agit. On se dit: «Tiens, je vais essayer ce chemin le long du Rhône, non praticable en vélo de route, et si peu intéressant en VTT ou en cyclocross, mais parfait pour une liaison entre Sion et Uvrier». Excellente idée.
Confortable et efficace
Un peu plus tard, plutôt que d’emprunter la route goudronnée du vallon de Beulet pour aller chercher le bisse de Clavau, je tente le sentier après un «monstre» raidard. Le développement de 42 X 46 (Sram Force monoplateau) est là pour cela et ça passe. Un peu plus haut, le sentier est tout de même trop escarpé et la mauvaise idée du jour, c’était les chaussures de route… Mais c’était bien la seule et cela faisait longtemps que je n’avais pas eu une telle banane après mon « lunch ride ». Et pourtant je l’ai toujours, ou presque. Mais plus petite 😉
Ce qui est sympa avec le « gravel », c’est qu’au bout de la route, il y a encore un chemin… Avec un vélo qui roule bien sur l’asphalte, confortable sur les chemins 4×4, précis sur les singles pas trop cassants tout de même et doté d’une « suspension » qui a fait mentir mes préjugés en participant au confort générale de ce « turbo pullman » des chemins.
De bon augure pour la petite escapade aux Grisons. Affaire à suivre.