Durant l’été, je suis parti à la découverte de la Catalogne, loin des plages touristiques. Enfin loin, quelques dizaines de kilomètres, pas davantage. Mais bien assez pour que ma mémoire vieillissante peine à retenir l’ordre, le nom et la distance qui séparait les villages mémorisés la veille au soir sur la carte routière.
L’astuce de l’itinéraire collé sur le cadre a bien fonctionné et je ne me suis jamais perdu, même si quelques hésitations m’ont obligé à sortir le téléphone portable de la poche et à consulter mon application GPS que j’utilise en auto (Navigon) pour me remettre sur le droit chemin sans ruiner mon crédit de données à l’étranger (la carte du pays est préchargée sur le téléphone).
De retour au pays, lorsque Strava a annoncé la mise à jour de son application (version 4.5) pour iOS, je me suis intéressé au contenu: “Votre iPhone est désormais un ordinateur de course à pied et de cyclisme. La nouvelle option d’affichage permanent optimisée pour prolonger l’autonomie de la batterie, affiche un retour sur les performances en direct. Les athlètes Premium peuvent aussi consulter la vitesse en direct et des données des appareils jumelés.”
Je ne m’étais jamais vraiment intéressé aux itinéraires (la fonction est disponible depuis mai 2014), que l’on peut créer soi-même ou emprunter à d’autres cyclistes avant de les afficher et les suivre sur son smartphone. Mais je me suis dit que cette optimisation promise de l’autonomie méritait un petit essai. D’autant plus que je venais de lire un test très favorable au support de téléphone Topeak Ride case sur le site anglophone Bicycling.com.
D’où la question? Une fixation efficace et une application pour smartphone pouvaient-ils remplacer mon compteur habituel (un Garmin Edge 510), voire faire mieux?
Pour la faire courte: oui, mais ça dépend.
Quand je roule dans ma région, je dirais que non. Je connais les routes et les itinéraires. Les fonctions “live” de Strava, comme de connaître en temps réel mes temps sur les différents “segments”, m’importent assez peu. Par contre, et même si je roule sans capteur de puissance, ni capteur de cadence ou cardiofréquencemètre, je suis assez curieux du reste: pourcentage de la pente, vitesse ascensionnelle (quand tout va bien…), altitude ou température ambiante. Autant de données que Strava ne peut me fournir.
Par contre, il est des fois où j’utiliserai à coup sur l’application Strava à la place de mon Garmin (ou en plus, mais ça commence à faire un peu ridicule comme poste de pilotage). Par exemple lorsque je partirai à la découverte d’itinéraires inconnus, en Suisse et à l’étranger. De ce que j’ai pu constater lors de quelques brefs essais, le suivi d’itinéraire fonctionne plutôt bien. On ne dispose certes pas des informations vocales comme sur un “vrai” GPS de voiture, mais c’est plutôt tant mieux.
La bonne nouvelle, c’est que Strava met l’itinéraire en cache lorsque l’on dispose d’une connexion, ce qui est appréciable à l’étranger. Vous chargez l’itinéraire avec le wi-fi de l’hôtel et c’est parti, même en mode “avion” avec la localisation activée. Quant à la batterie, je n’ai pas procédé à un essai prolongé, mais sur un iPhone 5s chargé à 100%, il semble que l’on puisse réaliser une sortie de plusieurs heures sans trop de mal, surtout si les données cellulaires, wi-fi et autres fonctions énergivores sont désactivées.
La fixation du téléphone
La fixation Topeak se compose d’une coque pour le téléphone et d’une pièce qui se fixe directement sur la colonne de direction en remplaçant le bouchon original, sur la potence ou le cintre selon via un petit adaptateur. La pièce, métallique, inspire confiance et l’inclinaison est réglable. La coque se glisse très simplement et solidement sur le support.
En route: un écran confortable
Vous disposez ainsi d’un écran bien plus lisible que celui d’un compteur traditionnel, surtout si vous vous contentez des infos de base: carte, durée de l’exercice, kilomètres parcourus et vitesse moyenne (il faut un compte “premium” pour la vitesse instantanée).
Au final
Avec la possibilité de récupérer les parcours de ses “amis” sur le site web de Strava, ou d’en créer soi-même (avec un outil en ligne plutôt bien fait), Strava fait à mon avis assez fort pour qui souhaite découvrir de nouveaux horizons. Ne reste plus qu’à proposer tout cela directement depuis le smartphone et ce sera parfait. L’utilisateur pourrait ainsi définir ses souhaits, de kilométrage et de dénivelé et l’application définirait l’itinéraire. Cela existe chez Garmin, avec l’Edge 1000, mais Strava, fort de son impressionnante base de données, pourrait également intégrer la popularité des parcours pour proposer des itinéraires déjà appréciés par d’autres cyclistes.
A suivre, et pour l’instant les sorties “au pif” gardent aussi tout leur charme.