Dimanche dernier, au retour d’une bien belle boucle en montagne avec Caroline, nous nous disions que nous étions bien chanceux avec nos vélos après en avoir utilisé quatre différents la même semaine. Du vélo pliant en Bourgogne (photo de titre) au VTT, en passant par le vélo de route pour aller bosser et un modèle urbain avec remorque pour les courses aux villages, nous enfourchons avec autant de plaisir nos différentes montures.
Certes, un « gravel » eût peut-être été plus indiqué pour des journées de 112 km en voie verte entre Dijon et Lyon. Un VTT plus léger peut-être plus facile à emmener à 2000 mètres d’altitude et un cargo électrique plus adapté qu’une vieille remorque pour faire les courses.

Et alors? « So what », comme disent les anglophones. L’important c’est d’avoir un vélo, pas lequel, et d’en faire, pour plein de bonnes raisons, la principale étant que c’est du plaisir.
Plaisir d’embarquer un vélo dans le train avant de glisser sur une voie verte dans le vignoble, le nez au vent, de s’arrêter sur une terrasse ensoleillée et de garer son véhicule non pas devant le restaurant, mais dedans.
Plaisir d’enfourcher sa bécane pour un vélotaf de 23 km au soleil levant le matin et couchant au retour. Avec le même vélo qui m’accompagne en voyage ou sur une épreuve sportive en gravel.
Plaisir d’accompagner les jeunes vététistes du vélo club pour leur entraînement hebdomadaire, avec le même vélo qui me fait dévaler la montagne avec une banane qui reviendra plus tard rien que d’y penser.

Alors oui, les marques ne manquent pas d’imagination pour introduire l’obsolescence dans nos têtes et créer le « besoin » d’une nouvelle machine.
Mais n’importe quel vélo est déjà nettement plus « capable » que nous ne le croyons. Moi aussi, lors de mes premières sorties à vélo de route sur les « grusvägar« , ces chemins non revêtus de Suède, que l’on ne qualifiait pas encore de « gravel », je pensais que je n’échapperais pas à une crevaison rapide. Et non. Depuis, j’ai aussi participé deux fois à l’Eroica Gaiole et Dieu sait ce que nous y infligeons à nos vieux vélos, qui encaissent sans broncher. Et si vous pensez qu’il vous faut le dernier Trek pour passer partout, allez voir les aventures du Rough~Stuff Fellowship ou cet article (en anglais, mais les images suffisent) sur l’histoire du bikepacking et on en reparle.
Pour le Treck Checkout, je ne résiste pas au petit plaisir de partager l’avis, disons tranché, de Bike Snob NYC.
Trek a vraiment pensé à tout ! Mais n’est-ce pas un peu ridicule ? C’est comme cet enfant à qui les parents ont absolument tout acheté, mais vous n’étiez même pas jaloux, vous aviez surtout pitié de lui parce qu’il était un peu maladroit, probablement parce que ses parents l’obligeaient à porter des genouillères et des coudières juste pour faire du skateboard. (Traduction Deepl)
Bike Snob NYC
Non, nous n’avons pas besoin de tout cela pour faire du vélo. Alors arrêtons de nous prendre la tête pour savoir si un autre vélo serait meilleur que le nôtre. Prenons celui que nous avons sous la main et allons faire un tour!