500 kilomètres et 5000 mètres de dénivelé entre Oberried (Berne) et Loano en Ligurie, tel était le menu du «24h Tour» 2025 de Thömus, cette marque bernoise née en 1991 dans une ferme, sous l’impulsion de Thomas «Thömu» Bingelli, 17 ans à l’époque… Sous un soleil radieux et des températures estivales (le mot est faible) nous étions 150 à franchir le Grand-Saint-Bernard avant de traverser la Vallée d’Aoste de nuit, puis le Piémont par la région d’Alba.
Une «rando» inoubliable pour le 10e anniversaire de l’événement, avec de nouvelles amitiés cyclistes et des images plein la tête. Nous avons souffert ensemble et fait la fête ensemble: «Zäme schwitze, zäme liede, zäme fiere», comme aime à le rappeler Thömu.
Au soleil retrouvé
Tout ne fut bien sûr pas facile, mais le soleil avait remplacé le déluge de l’an dernier en direction de Kitzbühel et si certains ont avoué avoir davantage souffert cette année sous le cagnard, j’avoue que ce ne fut pas mon cas. Bien au contraire ! En effet, l’an dernier, une gastro-entérite m’avait terrassé à 100 km de l’arrivée. Heureusement, cela s’était déjà mieux passé lors de ma première participation (Caroline en est à cinq) au Lac de Garde.



Rien de tout cela non plus en 2025 et c’est en direction de Martigny que s’élance la première étape, avec assez rapidement des routes et des paysages connus, qui permettent de faire un brin de causette tout en menant le groupe par moments, sans devoir surveiller une trace sur le GPS. Notre groupe profite ainsi de notre connaissance locale pour un léger détour «trempette» dans les gouilles du Rosel, avant le ravitaillement à Martigny.




Martigny – Sembrancher, pire tronçon des 24 heures
Arrive ensuite le tronçon le plus honteux de ces 24 heures à vélo, la route du Saint-Bernard entre Martigny et Sembrancher où seul le passage par le village de Bovernier offre un court répit face à l’agression constante du trafic automobile. Certains automobilistes valaisans, comme celui qui nous klaxonne de manière agressive juste après Orsières alors qu’il roule en sens inverse, sur la voie opposée, ne font malheureusement pas mentir leur réputation et nous devons presque nous excuser de nos origines.


Heureusement, nous sommes en fin d’après-midi et le reste de l’ascension, très belle dès la sortie de la galerie, du Saint-Bernard se passe sans encombre. Nous avons déjà mangé à Martigny, mais la route a tout de même été longue et le plat de pâtes à l’hospice est des plus bienvenus avant que notre groupe (il y avait une dizaine de petits pelotons avec une ou deux voitures suiveuses) ne se remette en action vers 22h30. Une action douce, vu que nous repartons en descente, mais superbe avec ce cortège de lumières blanches et rouges qui file vers Aoste et sa vallée que nous avalons toujours de nuit. Les fêtards encore attablés aux terrasses nous encouragent au passage. Plus loin, ce seront les promeneurs de chien au petit matin.







Avant le jour, nous nous arrêtons encore pour 90 minutes à San Mauro Torinese, juste avant Turin. Repas et «turbo sieste» pour certain·e·s et c’est reparti sur le coup de 5h30.

Nous avons 330 kilomètres au compteur, le plus gros est fait. Mai peut-être pas le plus dur, avec la fatigue, la chaleur et les routes, disons peu roulantes… Après la plaine, nous suivons la vallée du fleuve Tanaro, très belle, mais aussi très plate et les ascensions nous manquent pour changer un peu de rythme et de position sur le vélo.






Mais voilà Ceva et le dernier «gros» ravitaillement, de ceux où tous les groupes s’arrêtent pour 1h30 de pause (d’autres ravitaillements sont improvisés le long du parcours par les suiveuses et suiveurs, toujours remarquables de serviabilité, encore merci, merci, merci, selon les besoins et envies de chaque groupe). Et après Ceva, le dernier col de ces 24 heures 2025: le «Colle dei Giovetti». Une très belle route depuis Massimino, au km 450 environ, pas trop longue ni pentue, avec ses quelque 8,5 kilomètres, pour un dénivelé positif de 438 mètres. Il nous emmène à plus de 900 mètres d’altitude et nous allons à la mer… Autant dire que la descente devrait être belle.
Sauf que ce n’est pas tout à fait fini. D’abord, la descente du Colle dei Giovetti, sur une route que l’on peut qualifier de défoncée et où nous n’avons aucune envie de crever, sous la chaleur et en présence de mouches agressives dès que la vitesse passe sous les 15 km/h… Prudence, donc. Puis viennent un plat et faux plat, de plus en plus montant, sur une quinzaine de kilomètres. Mais après cela, mes amis, la récompense avec la descente du Giogo di Toirano vers Loano. Une quinzaine de kilomètres d’une route superbe avec juste ce qu’il faut de lacets avec vue sur la mer…


Quelques derniers kilomètres faciles et bienvenus pour retrouver suffisamment de forces pour la baignade et la fête aussi sympathique qu’intense que les heures passées sur le vélo. Le moment de «zäme fiere», fêter ensemble, au-delà de l’aspect sportif, cette petite aventure humaine partagée, parfois dans un peu de souffrance, mais toujours dans la bonne humeur.



Merci les amis, merci Thömu, Märku et toute votre équipe. Et à l’année prochaine, destination München. Il y aura de l’ambiance, comme toujours. Vous venez?