En auto ou transport public à la gare: pourquoi « oublier » le vélo?

« Une étude intercantonale propose de réaliser des parkings relais dans les lieux de domicile des pendulaires. Les 65% des places actuelles à Aigle et à Bex seraient supprimés », écrit Le Nouvelliste dans son édition du 17 avril (abonnés).

Prendre sa voiture jusqu’au parking relais (P+R) de la gare d’Aigle, puis poursuivre vers sa destination en train: plusieurs pendulaires font ce choix au quotidien depuis le Chablais valaisan. Et si demain, ces mêmes personnes se parquaient dans leur propre commune, ou mieux encore: laissaient leur auto directement chez elles, et utilisaient un, voire deux autres transports publics, avant d’arriver à la gare aiglonne pour prendre leur correspondance CFF?

Le Nouvelliste

Sans surprise, des élus, PLR en l’occurrence, montent au front.

Mais cette potentielle suppression fait bondir le Parti libéral-radical qui a multiplié les interpellations, à l’échelon national, cantonal et communal. Pour lui, l’étude va trop vite: la desserte en transports publics doit d’abord être améliorée côté valaisan avant d’envisager une réduction des P+R de plaine.

Le Nouvelliste

Le PLR (sans surprise) et Le Nouvelliste oublient ici un moyen de transport imbattable sur les courtes distances: le vélo. Pour info, voici quelques distances des localités de plaine du Chablais valaisan aux gares CFF de la ligne du Simplon les plus proches:

  • Massongex – Gare de Bex: 1,8 km
  • Monthey – Bex: 5,5 km
  • Vionnaz – Aigle: 4,3 km
  • Vouvry – Roche: 5,6 km

A vélo, à 20 km/h, ce qui est très raisonnable, cela donne des temps de parcours de 5’24 » pour le trajet le plus court à 16’48 » pour le plus long.

A 25 km/h (avec un vélo électrique « lent », utilisable sans immatriculation ni casque), la fourchette se réduit de 4’19 » à 13’26 ».

Et avec un vélo électrique « rapide » de 2’24 » à 7’28″… Il va être difficile de faire mieux en auto, surtout s’il faut perdre du temps à dénicher un stationnement libre.

Des itinéraires cyclables pour accéder aux gares

Avec les transport publics, nos autorités pourraient (doivent) aussi envisager de créer des itinéraires cyclables rapide, sécurisés (c’est à dire séparés du trafic automobile) et exigés par la LAT depuis 1979 (!). Elles faciliteraient ainsi l’accès aux gares de la ligne du Simplon à vélo pour qui souhaite le faire, libérant ainsi de la places dans les parkings pour les automobilistes vraiment « contraints » à voyager en auto jusqu’à la gare.

Et là, la balle est dans le camp des cantons et surtout des communes concernées, qui ont beau jeu de dire qu’elles ne feront rien tant que la cadence des transports publics n’est pas améliorée. C’est aussi parce qu’elles n’ont rien fait pour faciliter et encourager l’usage du vélo que leurs citoyens sont aussi « dépendants » de leur voiture qui encombre les parkings-relais des gares.

Le vélo peut aussi être emmené dans le tain et servir à destination.

Sans oublier non plus que sur un stationnement automobile, on peut facilement prévoir une dizaine de places pour les vélos. Mais la il y a encore du boulot, et pas seulement dans le Chablais…

2 réflexions au sujet de “En auto ou transport public à la gare: pourquoi « oublier » le vélo?”

  1. Bien vu. Oui, le vélo est incroyablement efficient, encore plus s’il y avait des bandes cyclables ou mieux des pistes cyclables continues. Utilisons le vélo. En vélo de route en plaine, 30 -35 km/h facilement, nettement mieux qu’en vélo à assistance électrique lent qui plafonne à 25-30 km/h (j’ai essayé, pas pour moi en plaine). Pro Vélo Valais / Wallis se bat pour que le vélo au quotidien soit reconnu en Valais.

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