En quittant Dannike, il me reste un peu plus de 450 kilomètres à parcourir pour arriver chez ma sœur qui vit dans la région d’Uppsala. Je pourrais pédaler comme un dératé, terme cher au journaliste du Matin Jean Ammann (blague perso), et y arriver en deux jours, mais la perpective ne m’enchante guère, surtout s’il faut pédaler vent de face à longueur de journée et arriver complètement détruit. Je suis aussi en vacances, que diable! Je repère donc deux campings, au bord du lac Skagern et à Kungsör, pour une dernière ligne droite en trois étapes.
Dannike-Finnerödja – 180 km
Une belle sortie à la journée, malgré un vent du Nord assez marqué. Pas top avec un cap plein nord… Entre Ulricehamn et Falköping, 46 kilomètres sur une ancienne voie de chemin de fer, qui outre les avantages habituels d’une piste cyclable, offre encore le confort de dénivelés bien lissés. Pas de montée abrupte, pas de descente raide et l’on trouve plus facilement son rythme de croisière au milieu des fermes, plaines et forêts qui se succèdent. Et aucune voiture, bien sûr.
Le long de Göta Kanal
Le clou de la sortie ne s’est pas fiché dans mon pneu, mais s’est présenté comme une piste cyclable gravillonnée le long du fameux Göta Kanal qui relie Göteborg, sur la côte ouest, à la mer Baltique. Quelques kilomètres qui m’ont rappelé le canal du Midi de l’an dernier, en plus roulant.
Pour la fin d’étape, j’avais repéré un camping au bord du lac Skagern, tout proche de l’énorme Vänern. Et heureusement, car ce n’est pas avec le mini panneau en bord de route que je me serais aventuré en direction de ce qui ne semblait qu’une zone le loisirs. Mais le camping s’est avéré être bien fréquenté et très agréable avec une belle plage au soleil couchant. Le vent du Nord était toutefois toujours bien actif et les vagues par moments assez impressionnantes. Pas de baignade donc, mais une douche chaude le temps de recharger batteries du cycliste et de ses appareils électroniques. Et un beau coucher de soleil pour finir la journée.
Finnerödja-Kungsör – 146 km
Une étape un peu contrastée, avec Komoot qui me déniche de magnifiques secteurs « gravel », mais m’envoie aussi par deux fois (la 2e j’ai cherché ailleurs avec Google) sur des semi-autoroutes (100 km/h) à voies de dépassement alternées, entre les barrières qui sont des câbles en l’occurrence. Voitures et camions ne peuvent que vous frôler. Quelques km seulement sur 150, mais ça rend toute la journée un peu moins agréable. Et sur ce coup ce n’est pas moi qui ai mal indiqué quelle pratique j’envisageais. J’ai choisi “gravel” et Komoot m’envoie sur une quasi semi-autoroute. Étrange aussi que la “Trafikverket”, l’équivalent de notre Office fédéral des routes, puisse construire de telles routes sans alternative plus sûre pour les usagers vulnérables (en gros ils élargissent une route existante, la transforment en route 2 1 avec alternance des voies de circulation simples et doubles, le tout entre des barrières câblées). L’idée de leur “vision zéro” est de réduire le nombre d’accidents de voiture, mais en l’occurrence, pour les cyclistes c’est plutôt “zéro vision”…
Ride with GPS fait mieux que Komoot
Pour en finir avec ce sujet, j’aurai pu faire un détour (en anticipant ce tronçon, mais comment savoir qu’il n’y aurait aucun aménagement cyclable comme c’était le cas sur d’autre tronçons similaires plus au sud?) d’environ 25 km. Après coup, j’ai vérifié si Ride with GPS me proposait une meilleure trace et la réponses est clairement oui. Un itinéraire différent, évitant les grands axes et à peine plus long que celui de Komoot. Pour la dernière étape, je ferais donc confiance à RWGPS plutôt que Komoot et on verra bien.
Sinon de bien belles pistes cyclables à l’approche des villes, dont la traversée est toujours bien indiquée et simple, comme à Örebro. En fin de journée, Komoot me propose à nouveau d’emprunter la nationale en direction de Stockholm, mais non merci. Il reste à peine une dizaine de kilomètres. Avec Google Maps, je repère une fin de parcours différente arrive en fin d’après-midi à Kungsör, une petite ville au bord du lac Mälar (Mälaren), ce géant tentaculaire qui s’étend jusqu’à Stockholm et la mer.
Le camping est charmant et la pizzeria locale à un petit kilomètre seulement. Un repas un peu plus “normal” et me voilà tout requinqué pour la dernier étape qui s’annonce assez facile jusqu’à Uppsala. Et, comme de coutume, un beau coucher de soleil avant d’aller se coucher 😉
Kungsör – Gräna (Uppsala) – 129 km
Une dernière étape un peu plus courte que les précédentes, mais qui présente près de 130 bornes tout de même, avec la fatigue accumulée qui se fait un peu sentir. Mais, le vent est plutôt favorable et la trace de Ride with GPS évite soigneusement les grands axes dès le départ, qui consiste en un chemin gravillonné très sympa.
De retour sur le goudron, on passe le pont levis de Kvicksund, qui permet le passage du train, des voitures, des vélos et des piétons sur leur propre voie, piste ou trottoir. Grande classe.
A mesure que j’avance en direction de la région de l’Uppland, le terrain se fait un peu plus vallonné au milieu de cultures de blé qui affichent les couleurs de la Suède avec le ciel d’un bleu immaculé pour cette dernière journée de voyage, qui se finira à la plage en compagnie des habitants du coin. A la plage, mais sans coucher de soleil…