Il y avait déjà l’histoire des passages piétons en Valais. Pour faire court, plusieurs centaines de passages piétons avaient été jugés dangereux (mal signalés ou éclairés) et surtout empêchaient les automobilistes de foncer comme bon leur semblait, l’Office fédéral des routes estimant qu’il y en avait tout simplement trop (forcément, les routes c’est pour les bagnoles).
Plutôt que de sécuriser les passages dangereux, on procéda à un tour de passe-passe sacrifiant les piétons sur l’autel de la bagnole. Lesdits passages ont été tout simplement supprimés. Plus de passage piéton = plus de passage piéton dangereux, c’est pourtant simple!
Aujourd’hui, on procède de même avec les bandes cyclables sur la route cantonale. J’ai déjà écrit tout le mal que je pensais de la peinture jaune pour protéger les cyclistes, mais elle a le mérite de montrer qu’ils ont une place sur la route.
On se rend malheureusement compte que cette place leur est juste prêtée à condition de ne RIEN enlever à la bagnole, qui a besoin d’une présélection immense pour obliquer sur une route de campagne (sinon les automobilistes suivants risquent de devoir ralentir quelques secondes).
Voilà ce qu’il y a avait cet été encore entre Uvrier et Sion. Ce n’était déjà pas terrible.
Comme ailleurs en Valais, à Charrat, entre Saxon et Riddes, à Martigny (la liste est longue), nos autorités ont décidé que c’était décidément trop étroit. Et qu’il valait mieux tout enlever.
Plus de peinture, plus de bande cyclable, fini la bande cyclable dangereuse. Encore un tour de passe-passe.
Le problème avec tout cela, c’est que l’on encourage les cyclistes à emprunter la bande cyclable avant de les abandonner là où ils auraient le plus besoin de protection, précisément là où les autos sont le plus susceptibles de se rapprocher dangereusement.
Alors arrêtez de faire semblant et effacez tout! A l’image d’une chaîne, la bande cyclable est aussi valable que son maillon le plus faible. Ici il est inexistant et l’aménagement vaut exactement cela. Rien. Nul. Zéro.