Dimanche 7 avril, j’étais au départ (et même à l’arrivée) de l’Echappée, la course cycliste nationale du VC Excelsior Martigny et région, qu’il ne faut plus appeler Valloton, ce qui risque de prendre un peu de temps, tellement on y était habitués.
Au départ, le peloton de la catégorie des amateurs et masters (plus de 30 ans) se composait d’un peu plus de 80 coureurs. Un peu moins après le premier passage à Chamoson, encore un peu moins après le deuxième.
Sur le retour vers Fully, entre Saxon et Charrat, par un violent vent de face, nous devions être une bonne trentaine encore à lutter tant bien que mal contre éole lorsqu’un abruti (je peux utiliser un autre terme, mais moins joli) se met à klaxonner comme si sa vie en dépendait derrière nous. Je précise que nous n’étions pas en file indienne (évidemment), mais tous du «bon côté» de la ligne continue. Je ne sais pas si vous avez déjà vu, voire vécu, un peloton en course, mais ça bouge, les gens s’évitent, ça fait des «vagues». Bref ça peut prendre un peu de place.
Ceci dit, la traversée Saxon-Charrat nous prenait entre 5 et 6 minutes, une fois par heure, et la circulation pouvait être ralentie (entre 30 et 45 km/h tout de même), mais jamais bloquée.
Non content d’user de son klaxon, notre olibrius s’approche dangereusement des coureurs, dont moi, au point que je parviens sans mal à tambouriner sur sa vitre arrière droite (il est donc à 40-50 cm des cyclistes, les menaçant avec sa tonne et demie de tôle), avant de nous indiquer du doigt la… bande cyclable. Cet espèce de truc jaune, utilisable sur 60 cm de large en raison des grilles d’égout dans lesquelles il voulait nous précipiter.
Evidemment, il n’a pas trop aimé le tapotage sur sa vitre arrière. Plante sur les freins avant de faire vrombir son moteur. «Ça y est, il va faire un carton», me suis-je dit tellement fort que mon voisin a dû m’entendre malgré le vent. Une issue à laquelle l’automobiliste a heureusement renoncé, avant de doubler le peloton en frôlant tout le monde. En face? Personne depuis le début, évidemment.
Alors si c’est ça que certains automobilistes considèrent comme «emmerder tout le monde en roulant au milieu de la route» au point qu’il faille écraser les cyclistes pour les «punir», comme on peut le lire régulièrement sur les réseaux sociaux, on se dire qu’il y a encore vraiment du boulot, malgré tous les efforts de prévention de la Police cantonale dont la page Facebook récolte d’ailleurs le même genre de commentaires.
On n’est pas dehors.