Magnifiques Chemins du Soleil

Il est des invitations qui ne se refusent pas. Même s’il y a un peu de souffrance en vue… Lorsque Eric Morard me contacte en novembre 2015 pour savoir si je veux faire équipe avec lui sur le Raid VTT des Chemins du Soleil 2016, je lui réponds « oui » aussi sec. Franchement, on est en novembre, il fait nuit à 17h, froid, et le week-end je patauge dans la boue sur les parcours de cyclocross. Alors, «Les Chemins du Soleil», ça sent bon le single provençal dans des odeurs de lavande avec un rosé bien frais à l’arrivée… Comment refuser?

Bien m’en a pris.

Bien sûr, c’était un peu plus difficile que cela et nous n’avons pas tant bu de rosé. Un peu de blanc, de rouge et de bière, mais surtout beaucoup de boisson énergétique pour arriver au bout du prologue et des trois étapes entre Gap et Nyons. C’est que le menu était tout de même assez costaud: un prologue nocturne d’une trentaine de kilomètres pour 700 mètres de dénivelé, puis des étapes de 83, 62 et 63 km environ pour respectivement 3000, 2000 et 2500 m de dénivelé positif.

Voilà pour les chiffres.

Terrain certes cassant, mais magnifique

Photo ACCESSIMAGE, Jérôme Genee
Être dans la même galère, ça crée des liens. Photo ACCESSIMAGE, Jérôme Genee

Pour le reste? Magnifique. Des paysages variés, très peu de bitume, quelques portages, de la route forestière et, surtout des dizaines de kilomètres de « singles » dans la montagne et, parfois, avec des odeurs de lavande. Le terrain est certes cassant et les erreurs se paient parfois cash (une belle gamelle tout de même), mais le vélo (un tout-suspendu 120-100 mm) s’est révélé idéal dans ce milieu difficile. J’avais joué la carte de la sécurité avec des pneumatiques costauds (Schwalbe Nobby Nic Snakeskin 2,25 à l’avant et Racing Ralph Double Defense à l’arrière), certes un peu lourds, mais qui ont vaillamment résisté face au sol caillouteux des Hautes-Alpes et de la Drôme.

Sur le plan sportif, nous formions une paire homogène avec Eric et n’avions pas besoin de l’élastique (ou dérouleur plutôt) que certaines équipes utilisaient pour tracter le binôme qui aurait un coup de mou. Chez nous, les mots d’encouragement et une tête bien dure suffisaient pour s’accrocher… Au final, nous avons décroché une inespérée 8e place du classement scratch. Mais, surtout, nous nous en sommes mis plein les yeux, hésitant parfois à nous arrêter pour quelques photos du paysage. Une autre fois… le retard sur les vainqueurs, Emeric Turcat et Arnaud Rapillard du team Prodi Mountain Tschopp, était déjà assez important comme ça 😉 Tous les résultats ici: www.raid-vtt.fr/elite-raid.html

Un esprit remarquable

L’esprit de la course était aussi absolument remarquable. Pas de coups tordus, toujours un mot sympa des coureurs qui nous doublent ou que l’on dépasse. Être dans la même galère, ça crée des liens. Un esprit encouragé par une organisation et des responsables simples et efficaces, toujours présents, à l’image du directeur de course Hervé Simon que l’on rencontrait au petit-déjeuner, sur la ligne de départ, sur le parcours, à l’arrivée… Bref, proche des coureurs et à leur écoute pour améliorer ce qui peut encore l’être avec l’aide de son armée de bénévoles toujours souriants.

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Un terrain ludique dans des paysages magnifiques. Photo ACCESSIMAGE, Jérôme Genee

Repas compris et superbes

Outre le « plein » de calories pour l’effort, les repas (du jeudi a soir au dimanche soir) compris dans la finance d’inscription de 340€ par équipe (oui, pour quatre jours de course) et fournis par un traiteur de la région offraient bien davantage: du plaisir et du réconfort à base de produits frais.

Les Chemins du Soleil? Une belle découverte, assurément, à faire une fois, en compétition ou en dehors.

Deux itinéraires balisés à l’année entre Genève et la mer

Les Chemins du Soleil  offrent deux itinéraires balisés à l’année et empruntés par endroits par le Raid VTT:

  • De la vallée du Rhône aux Alpes provençales (Valence-Gap-Sisteron)
    Sur les traces du fameux raid VTT des Chemins du Soleil, le « Valence-Gap-Sisteron » vous emmène à travers les vignes du Diois, sous les contreforts du Vercors. Une petite échappée montagnarde du côté du Dévoluy permet de rejoindre les vallées du Gapençais. Puis, cap au Sud, via un petit paradis provençal du VTT : les pays du Buëch, jusqu’à Sisteron, porte de la Provence. Entre Valence et Gap, l’itinéraire évolue dans l’axe de plusieurs vallées lui conférant un côté plus sécurisant.
  • Du lac Léman à la mer Méditerranée (Grenoble-Nice)
    Depuis les balcons du lac Léman, avec vue sur le mont Blanc, les paysages s’enchaînent et ne se ressemblent pas pour rejoindre la Côte d’Azur. Après les deux Savoies, les massifs de la Chartreuse et du Vercors présentent un relief plus tourmenté, couvert de forêts et découpé par des gorges vertigineuses. Côté Préalpes provençales, vignes, terres noires, clues… les passages en balcon se suivent, les sentiers sont progressivement plus techniques. De quoi repartir avec des images plein la tête, en ayant progressé, à coup sûr.

Au total, plus de 1 400 km de sentiers VTT tracés «par des vététistes pour des vététistes». Un itinéraire unique en son genre, jalonné de monotrace et parfaitement balisé, roulant à la montée et ludique (voire technique) à la descente : c’est le principe fondamental des Chemins du Soleil. Et ce principe-là, chez Bikin’Valais, on l’adore!