Les favoris ne pouvaient pas se cacher éternellement. Pour se défaire d’un Tom Dumoulin (Giant – Alpecin) bien résistant, les prétendants au classement général avaient pour mot d’ordre d’attaquer. Et sur les pentes raides menant au sommet de Sostres, c’est Joaquim Rodriguez (Katusha) qui s’est dévoilé le premier pour aller lever les bras en solitaire. Purito, qui coupe la ligne quatorze secondes devant Fabio Aru (Astana), a laissé tout de même le soin à son principal rival actuel d’aller se présenter à la cérémonie protocolaire, afin de recevoir le maillot rouge de leader du classement général pour une toute petite seconde. Une fois de plus IAM Cycling, qui n’est parvenue à se glisser dans l’échappée du jour malgré des tentatives de Sylvain Chavanel, ni même à figurer dans le groupe de tête lors de la dernière ascension, a passé une journée pénible dans le peloton.
L’apprentissage ne se fait pas toujours dans la douceur. Il faut parfois passer par des moments rudes pour emmagasiner savoir et force. C’est le constat que pourrait tirer Simon Pellaud, qui découvre du haut de ses vingt-trois ans, les routes d’un grand tour national. «Une fois de plus la journée a été très nerveuse expliquait le jeune coureur suisse. Nous avions le vent qui soufflait de trois quart dos ce fait que nous roulions vraiment vite. Je n’ai pas vraiment compris la tactique de Movistar refusant de laisser sortir un groupe de six coureurs dont Sylvain Chavanel mais qui, ensuite, s’est révélée beaucoup plus conciliante permettant à neuf autres hommes de prendre le large. C’est dommageable pour l’équipe de ne pas être représentée à l’avant. Pour ma part, je ne peux pas me permettre de gaspiller trop d’énergie en essayant d’aller dans les échappées car nous avons encore de dures journées en perspective. Mon objectif sur cette quinzième étape était de mettre en maximum de forces de côtés dès le pied du col de façon à me préserver pour l’étape de lundi, qui sera à mon sens, la plus compliquée de cette Vuelta. Mais au final, jusqu’à la formation de l’échappée, c’est là où je souffre le plus, ce qui représente plus ou moins les deux premières heures de course. Une fois dans le col, le rythme est beaucoup plus clément ». Cependant, l’analyse de Simon Pellaud sera dure à vérifier sur les routes qu’empruntera le peloton lundi. Avec pas moins de sept ascensions répertoriées au programme, les pulsations cardiaques risquent de grimper elles aussi malgré le tempo plutôt tranquille que peut imprimer le grupetto. «Les derniers trois kilomètres de l’ultime ascension proposent une pente avoisinant les 30% confiait le directeur sportif Mario Chiesa. Et cela interviendra après que le peloton ait disputé six grand prix de la montagne. Ce qui sera également compliqué à négocier lundi c’est le départ avec une première bosse d’entrée de jeu. Je suis certain que la course va démarrer sur les chapeaux de roues. A mon sens les hommes qui parviendront à s’échapper pourront envisager de couper la ligne d’arrivée sans que le peloton ne les reprennent. Cela va être une course difficile à contrôler. Bien sur ce sera aux Astana et Movistar de rouler, mais ce ne sera pas évident pour eux compte tenu des efforts fournis ces derniers jours. Ce sera sans doute une des étapes les plus compliquées de cette Vuelta. Au passage de la ligne d’arrivée à l’Ermita de Alba nous assisterons, à n’en pas douter, à un bouleversement du classement général et pourquoi pas même au niveau du leader». (Communiqué)