Le 9 février prochain, le peuple suisse est appelé aux urnes pour, entres autres, se prononcer sur le projet de Financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire (FAIF)
Un volet du projet prévoit de plafonner à 3000 francs la déduction fiscale pour les frais de déplacement en matière d’impôt fédéral direct (IFD). Dans le Nouvelliste du 8 janvier (article malheureusement réservé aux abonnés), le député UDC Grégory Logean a fait le calcul: “L’habitant d’Orsières qui se rend quotidiennement à Monthey pour travailler verra ses frais déductibles passer de 13 500 francs à 3000 francs.” On parle ici de l’IFD, le canton ayant déjà promis de ne pas toucher aux déductions pour l’impôt cantonal. “Les cantons vont-ils emboîter le pas de la Confédération?”, se demandait Le Temps en décembre dernier. «Clairement non. Le gouvernement cantonal est pour le statu quo», répondait le conseiller d’Etat valaisan Jacques Melly.
Des 13’500 à 3000 francs de déductions de frais pour l’IFD, donc. Certes. Mais cet habitant d’Orsières peut aussi prendre le train (entre 53 minutes et environ une heure de trajet contre 37 en auto selon l’horaire des CFF et Google Maps) et ses frais se limiteront aux 2151 francs que coûte un abonnement annuel pour ce trajet. Sans parler du temps pour lire le journal dans le train et le fait de rejeter 29 fois moins de CO2 qu’en effectuant le même trajet en voiture.
Si on ne veut pas plafonner les déductions à 3000 francs, on peut aussi décider d’autoriser une déduction de 13’500 francs pour l’usagers des transports publics qui, aujourd’hui, ne peut déduire que 2151 francs. Par son impôt ainsi plus élevé il finance aussi la route de celui qui déduit 13’500 francs en circulant en voiture. Sans parler des cyclistes, piétons et autres travailleurs qui choisissent d’habiter sur leur lieu de travail et qui ne déduisent ainsi que pouic ou presque tout en finançant les infrastructures des automobilistes pendulaires.