On commence à beaucoup entendre parler de freins à disques pour les vélos de route ces temps, du côté de chez SRAM, Shimano, ou TRP. Bikeradar s’est penché sur le sujet, avec l’avis de l’UCI, qui n’est pas chaud bouillant sur ce coup-là. En tant qu’utilisateur des freins à disques sur les VTT depuis plus de dix ans, je peine un peu à comprendre les réticences.
Parmi les inquiétudes de l’UCI figure notamment la différence de freinage au sein d’un même peloton.
« If some riders used discs and other used rims, the variation in braking performance would be dangerous inside a fast-moving peloton, potentially leading to even more crashes. »
Comme s’il n’y avait aucune différence aujourd’hui entre un coureur qui freine tard et fort et un autre qui anticipe davantage et freine plus longtemps et moins fort. Entre un freinage sur une jante carbone et une jante alu, entre un freinage sur le sec ou le mouillé. Comme si on freinait toujours à fond avec des disques et qu’aucune modulation n’était possible. À ce taux-là, les freins à disques ne seront jamais autorisés sur la route, tant le freinage est différent selon la marque, les plaquettes, les disques et leur diamètre, sans oublier les réglages très personnels possibles aujourd’hui, comme l’attaque plus ou moins agressive (un frein qui freine fort immédiatement ou qui est plus progressif).
Après, il y a d’autres inquiétudes. Comme les brûlures en cas de chute en peloton. Pas impossible en effet. J’ai le souvenir d’un joli tatouage sur le mollet après un contact avec un disque bouillant. Sinon, j’ai même lu sur Facebook le commentaire d’un internaute qui craignait des doigts arrachés ou coupés… Là, je doute davantage, pas sûr que les disques soient plus dangereux que la roue elle-même, et je n’ai pas encore entendu parler de tels accidents.
Autre inconvénient selon certains: les changements de roue seraient plus longs. Pas sûr, mais si c’était le cas cela encouragerait peut-être tout le monde à choisir des pneumatiques ou boyaux pour leur fiabilité plutôt que leur poids plume.
Face à ces possibles inconvénients, les avantages du disque (freinage plus puissant et stable dans toutes les conditions, sous le soleil comme sous la pluie ou dans une tempête de neige printanière entre Milan et San Remo) devraient lui permettre de s’imposer. Sauf si c’est l’UCI qui décide.
Bonjour,
A ce propos, interview intéressante d’une pro ici:
http://www.matosvelo.fr/index.php?post/2013/08/20/Interview-de-Christel-Ferrier-Bruneau-cote-materiel-velo
Question 12 sur l’utilisation des freins à disques sur route.
Merci pour le lien et l’avis intéressant. Même si je ne partage pas totalement son avis. Pour avoir fait une descente sous des trombes d’eau en début d’été – jantes alu et pas carbone – je crois que, même sur route, certaines situations seraient bien moins dangereuses avec des disques. Puissance constante, dosage, faible force nécessaire, entre autres. Au début, même en VTT on ne pensait pas en avoir besoin. Et les arguments contre étaient les mêmes que sur la route aujourd’hui.