La Suisse pour les cyclistes: un pays même pas en développement

La Suisse serait-elle le tiers-monde des cyclistes? Allez, on exagère à peine. La volonté du gouvernement de réduire le nombre de décès et de blessés sur les routes est certes louable, mais pour le coup on joue un peut petit.

En résumé il ne faut pas engager plus de moyens, mais interdire et punir davantage. C’est particulièrement criant pour les cyclistes. Obligation du casque jusqu’à 14 ans – pas une mauvaise idée – et interdiction pour les enfant de moins de 7 ans de circuler sur une route publique (au moins c’est clair cette fois, cela ne l’a pas toujours été). Comme encouragement à la pratique cycliste, on a vu mieux.

Interdire aux enfant de 7 ans de circuler sur une route publique, je pourrais à la limite y souscrire. Mais si, et seulement si, on leur propose autre chose (parce qu’en passant, j’aurais dans ce cas deux enfants qui seraient passibles d’une amende pour faire du vélo devant la maison, sur une route de campagne). Comme des pistes cyclables pour aller à l’école, au village voisin. Enfin bref, un vrai réseau de circulation à l’écart du trafic automobile. Et pas quelques bidons de peinture jaune sur nos routes principales pour désigner des bandes cyclables qui donnent bonne conscience mais qui s’interrompent là où elles seraient le plus utile, comme dans les carrefours.

Alors oui, penser et construire un vrai réseau cyclable, cela coûte de l’argent. Pour sauver Swissair et la banques, il y en a toujours assez. Mais pour développer et encourager une mobilité respectueuse de l’environnement, il n’y en a plus. Comment font-ils au Danemark. Même en rase campagne, les voies de circulation sont séparées. Ce qui est possible là-bas ne l’est-il pas ici? Mais c’est peut-être la différence entre un pays développé et un autre en voie de développement. Enfin, même pas.

Cyclistes, parents pauvres du déneigement des routes?

C’est pas que je n’aime pas la neige, non. J’adore la neige, mais avec les outils appropriés: ski de piste, de freeride, de rando, de fond, snowboard, luge, bob… peu importe, je m’amuserai comme un fou. Même en VTT, tiens, depuis l’invention des freins à disque (le frein sur jante dans la neige, je ne sais pas si vous avez essayé un jour, mais normalement vous vous êtes fait très peur).

Entre Sierre et Bramois: tout ce qui brille n’est pas de l’or… et ça glisse.

 

Alors quoi? Alors il se trouve qu’il a neigé depuis plus de deux semaines (et encore, neigeotté) et qu’il fait beau depuis. Les routes sont bien dégagées, les trottoirs aussi, les pistes cyclables, par contre, c’est souvent la cata. Comme sur la photo ci-dessus, entre Sierre et Bramois, sur les berges du Rhône, interdites au trafic motorisé. Plaques de neige succèdent au goudron et à la glace vive. Bon pour l’équilibre, mais on se fait tout de même un peu peur.

Quelques jours plus tôt, je circulais à Martigny (photos ci-dessous). Je passe sur la piste cyclable qui rétrécit vers le passage piéton, puis disparaît à l’entrée du giratoire suivant (c’est bien connu, les cyclistes disparaissent aussi à l’entrée des giratoires). Mais si on pouvait juste éviter de m’obliger à rouler dans un flaque ou de foncer dans un tas de neige, je dirais merci. Là, c’est un autre mot, qui commence aussi par m qui me vient à l’esprit.

Le sport, la santé et… le fric

Aujourd’hui mon quotidien publie un article consacré au cyclocross de Sion. « International » jusqu’à l’an dernier, il perd son appellation car cela coûte trop cher (le prize money à offrir est plus important, notamment). Soit.

Là où cela devient comique, enfin ça le serait si l’avenir de la manifestation n’était pas en jeu, c’est que cela pourrait bien être le dernier cyclo-cross de Sion. La raison: « Il (l’avenir) n’est pas garanti puisque la Confédération ne mettra plus ses installations des Casernes à disposition pour des manifestations qui ne sont pas internationales », lit-on dans Le Nouvelliste.

Je résume: pour avoir le terrain, il faut que la manifestation soit internationale, mais cela coûte trop cher. Donc allez voir ailleurs que sur un site de la Confédération. Et ça lui coûte quoi à la Confédération que l’on utilise son terrain deux jours?

Là où je commence gentiment à m’échauffer, c’est quand la Confédération, via le Département de la défense et du sport (DDPS) investit très gros (600’000 francs) pour faire sa pub lors de la dernière Foire du Valais, à Martigny.

Pendant ce temps, le service Jeunesse et Sport (J+S), qui dépend de la même Confédération helvétique, corrigez-moi si je me trompe, revoit ses critères d’attribution et diminue les subsides à des sociétés qui en ont bien besoin. Un exemple? Le mouvement OJ du ski club Chavalard de Fully , qui a vu sa subvention annuelle passer de quelque 3500 francs à moins de 1000 francs. Pourquoi? L’OJ de Fully n’a mis sur pied que 59 heures d’activités (entraînements de condition physique, sorties et camp de ski) pour plus de 120 jeunes de 8 à 16 ans, au lieu des 60 nécessaires pour bénéficier d’un meilleur barême.

Et pendant ce temps (je sais, c’est un peu décousu, mais c’est à l’image de la promotion du sport dans ce pays), on met sur pied chaque année des opérations comme la Suisse Bouge car les Suisses ne bougent justement plus assez, mangent mal, engraissent et posent un problème de santé publique.

C’est pourtant simple, non? Avant de créer des manifestationss de toutes pièces qui font du bien à l’image des sponsors, commencez peut-être par aider les associations, groupement et autres organisateurs qui œuvrent au quotidien et à longueur d’année en faveur de la promotion du sport auprès des jeunes, et même des moins jeunes. Certainement trop simple. Mais on pourrait commencer par laisser un terrain confédéral à disposition des organisateurs de cyclocross, international ou pas. Ça ne coûte pas un rond.

Le sport, la santé et… le fric

Aujourd’hui mon quotidien publie un article consacré au cyclocross de Sion. “International” jusqu’à l’an dernier, il perd son appellation car cela … lire la suite

Un aménagement ridicule et le début de la gloire…

Un aménagement ridicule, même pour les Anglais.
Un aménagement ridicule, même pour les Anglais.

Ouch, bientôt un mois sans post. Mon activité sur ce blog est à l’aune de mon activité cycliste ces temps: proche du néant. Un petit mot tout de même pour signaler la sélection d’une image par le site du Guardian sur une page consacrée aux pires pistes cyclables dénichées par les lecteurs.

Et ce n’est pas la qualité de ma photo, issue d’un téléphone pommé, qui lui a permis de figurer dans cette sélection, mais bien le haut niveau de débilité de cet aménagement dont j’ai déjà parlé (ici et ici). Du coup, cette image a fait péter mon compteur sur Flick’r, puisqu’avec 1248 vues à l’heure ou j’écris, aucune autre photo n’arrive à la cheville de ce cliché. Comme quoi, le document compte souvent davantage que l’esthétique.

Et si des aménagements disons… tordus, vous amusent, il y en a tout un tas à voir sur ce site.

Julien Absalon: « J’ai explosé mais l’essentiel est sauf »

Le Français Julien Absalon a longtemps mené la course lors de la manche de Coupe du Monde de Mountain-Bike de Champéry. Jusqu’au dernier kilomètre en fait, où il s’est fait dépasser par le Sud-Africain Burry Stander. Absalon s’adjuge toutefois le classement général du cross-country, une semaine avant la dernière épreuve, à Schladming. Ses explications en vidéo.

Burry Stander: « J’ai adoré le parcours de Champéry »

Au terme d’une course incroyable de rebondissement, le Sud Africain Burry Stander a remporté à Champéry pour la première fois une étape de la Coupe du Monde. Absalon, deuxième, s’assure définitivement le général.

Il se souviendra longtemps des dix derniers jours. Le 4 septembre en Australie, Burry Stander ne trouvait pas de rival sur la route de son premier titre mondial en moins de 23 ans. A Canberra, le pilote Specialized avait signé de meilleurs temps que ses ainés en élites. Et aujourd’hui il est à nouveau rentré dans l’histoire de son sport en s’imposant sur cette avant dernière étape du circuit mondial. Depuis la victoire de Julien Absalon en 2001, aucun espoir ne s’était imposé à ce niveau.

A Champéry Burry Stander a peut-être bénéficié d’un gros coup de fatigue d’Absalon dans le dernier kilomètre. Mais il a surtout mené un course très intelligente, à commencer par le choix de son vélo, un tout suspendu qu’il a particulièrement apprécié sur les racines et pierres glissante du Grand-Paradis. Ses explications en vidéo.

Marielle Saner: malade mais contente – Vidéo

Une semaine après son abandon lors des championnats du monde de Canberra, en Australie, Marielle Saner Guinchard voulait faire bonne figure à domicile. Elle finit 13e d’une course difficile pour elle, notamment en raison d’une bronchite.

Champéry: un tracé permanent pour le cross-country?

Champéry vit à l’heure de la Coup du Monde de VTT ce week-end. L’occasion, lors de cette avant-dernière manche de la saison de cross-country, de voir à l’oeuvre et de côtoyer les « stars » d’une discipline restée accessible.

L’occasion aussi, pour les participants aux courses populaires du samedi matin, de rouler sur le même parcours – juste amputé des pires difficultés technique, qu’eux. L’échauffement dans la roue de la poupée canadienne Emily Battty, ce n’est pas rien tout de même…

Dommage dès lors que les vététistes valaisans et romands ne se soient pas déplacés plus nombreux pour participer à ces courses. Peur d’un parcours trop technique? Peut-être. Mais les vélos ont tout de même évolué depuis 20 ans. On peut se risquer sur un parcours un peu plus technique que la Papival de Nax…

La bonne nouvelle, c’est qu’une partie du parcours pourrait rester permanente. Les membre du comité d’organisation avec qui j’en ai discuté n’y étaient en tout cas pas opposés. Ce serait l’occasion de rouler durant toute la belle saison sur le tracé des « pros ». Et de mieux se rendre compte de leur incroyable niveau. Technique et physique. Parce que, deux heures dans ce terrain, c’est vraiment du sport. Du VTT quoi…

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