Trente-quatre ans après, le Grand Raid me redonne la banane

C’était l’été 1990 (et pas 69, comme Brian Adams). J’avais reçu quelques mois plus tôt un mountain bike (on ne disait pas encore VTT à l’époque) de mes parents, pour mes vingt ans, et lisais un article annonçant une nouvelle course de mountain bike, entre Verbier et Grimentz. Quelque 125 km pour 4300 mètres de dénivelé positif, une paille. «Si vous hésitez entre deux chemins, prenez celui qui monte», plaisantait le journaliste qui avait reconnu une partie du parcours.

Après cet article, il y eut bien sûr des reportages sur cet événement un peu fou, comme celui de la RTS et avec quelques amis, nous eûmes tôt fait de nous inscrire pour la 2e édition (sur le «petit» parcours depuis Hérémence), parmi 1400 autres concurrents. Par la suite, les places devinrent chères, limitées à 4000, et il fallait s’inscrire tôt, ou patienter sur une liste d’attente.

Le vélo utilisé en 1991, entre Hérémence et Grimentz.
L’année suivante, au départ de Verbier, dans la montée de L’A Vieille.

Cette année, en 2025, j’avais décidé de m’inscrire encore une fois, pour afficher vingt passages de l’arrivée à Grimentz. J’avais en effet pris vingt fois l’un des départs à VTT (et une fois en gravel, mais le parcours ne passe pas par le fameux Pas de Lona et je rechigne à considérer cela comme un «Grand Raid»), mais abandonné une fois, en 1998. Un abandon assez épique, au départ de Verbier.

Dans la montée de Mandelon j’étais trop fatigué pour envisager d’aller jusqu’à Grimentz (sûrement un peu déçu aussi de temps de passage en deçà de mes attentes) et avais décidé d’abandonner à Evolène. Seulement, famille et amis m’attendaient à L’A Vieille. Point de téléphones portables à l’époque et j’avais effectué l’ascension pour aller leur annoncer que j’avais abandonné à Evolène…

Mais bref, avant cette édition 2025, j’avais donc pris vingt fois le départ, mais étais arrivé dix-neuf fois seulement à Grimentz. Je voulais arrondir, en me disant que ce serait mon dernier Grand Raid (il ne faut jamais dire jamais, alors on verra bien). De plus, c’était l’occasion de courir le jour des championnats du monde de marathon VTT et sur le même tracé.

Quelques jours avant la course, je suis tombé sur un autre reportage de la RTS, consacré à l’édition 1991, où, surprise, je figure à l’écran en train de manger une banane à Mandelon. Doublement surpris, car je ne suis pas un grand fan de ce fruit, même si j’en déguste à l’occasion.

Une banane à Mandelon, en 1991. Capture d’écran RTS.

Je me suis alors dit que, pour marquer le coup de cette vingtième arrivée, j’allais, à nouveau m’arrêter pour manger une banane à Mandelon. Ce que je fis. Et je fus à nouveau surpris par une caméra. Celle de Lucien Barrras en l’occurrence qui m’a immortalisé en train de mâcher.

A Mandelon, 34 ans plus tard, encore en train de manger. (Photo Lucien Barras)

D’une édition du Grand Raid, à Grimentz et Mandelon, j’ai ainsi bouclé la boucle 34 ans plus tard. Toujours avec la banane.

Mandelon: pas le plus simple, mais assurément l’un des plus beaux passages du Grand Raid. (Photo et photo de titre kuva.swiss)

2 réflexions au sujet de “Trente-quatre ans après, le Grand Raid me redonne la banane”

  1. Voilà pour la version édulcorée mais une toute autre lecture de cette édition
    Avec un peu plus de 1200 coureurs classées , cette édition à connu sa plus faible participation depuis sa création et ce pour essentiellement 2 raisons
    1. Le changement de date pas en adéquation avec le calendrier scolaire malgré une météo parfaite.
    2. Une édition a des années lumières des buts de l’association du GR avec gross modo en faire un outil de promotion touristique et en faire la promotion de la pratique populaire du Velo de montage et quid d’un championnat du monde.
    Bref on voit le résultat année après année.
    Rubrique on ne nous dit pas tout

    Répondre
  2. Voilà pour la version édulcorée mais une toute autre lecture de cette édition
    Avec un peu plus de 1200 coureurs classées , cette édition à connu sa plus faible participation depuis sa création et ce pour essentiellement 2 raisons
    1. Le changement de date pas en adéquation avec le calendrier scolaire malgré une météo parfaite.
    2. Une édition a des années lumières des buts de l’association du GR avec gross modo en faire un outil de promotion touristique et en faire la promotion de la pratique populaire du Velo de montage et quid d’un championnat du monde.
    Bref on voit le résultat année après année.
    Rubrique on ne nous dit pas tout

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