slowUp ou la route aux personnes à vélo

Ils étaient venus de Genève, en train, pour participer à la slowUp Valais, 17e du nom, en ce dimanche 1er juin 2025. Au bord du lac de Géronde, à Sierre, nos voisins de table expliquaient les faire toutes, dans le Jura, la Broye ou autour du lac de Morat pour le plaisir de découvrir une région sans voiture.

Certainement venus de moins loin, nous étions des milliers (18000 selon les organisateurs!) à partager ce plaisir de la découverte à une allure modérée, sans crainte de nous faire emboutir ou mettre en danger par le premier automobiliste distrait, voire mal intentionné. On pouvait rouler au «milieu de la route» ou à deux, trois, de front, pour mieux discuter et échanger. Le vélo, c’est aussi un truc social et en papotant, les kilomètres défilent plus vite, l’effort est moins intense et les discussions souvent stimulantes.

La recette des slowUp est aussi simple que convaincante: choisir des larges routes dans une contrée attrayante, les fermer pour une journée à tout trafic motorisé et prévoir un programme d’activités diverses le long du parcours.

Pour une fois cyclistes, marcheurs ou adaptes du roller ont de la place, celle qu’on leur refuse ou que l’on a oublié de leur faire le reste de l’année, me suis-je dit en voyant ces milliers de personnes à vélo, de bien moins de 7 à bien plus de 77 ans. Une foule hétéroclite chevauchant des vélos rutilants, d’autres biens souffrants. Des grandes roues et des plus petites, des performants et des zigzaguants, des électriques et des musculaires, des monocycles, des pliants et des tricycles pour les équilibres défaillants, preuve s’il en est que les personnes à mobilité réduite bénéficient aussi de cheminements à l’écart du trafic motorisé.

Slow Up Valais 2025 entre Sion et Sierre.

Autant de gens formant un cortège d’une fluidité remarquable. À vélo, comme à pied, point besoin de règles contraignantes, de stops ou de feux rouges. La circulation se règle comme à pied. Naturellement. On passe, se dépasse, s’évite, se croise, ralentit accélère, freine ou décélère sans que cela en accident ne dégénère.

La route aux vélos un jour par an, c’est bien mais pas suffisant

Dès la fin de la manifestation, la furie de l’orage coïncide avec le retour à la réalité. Les voitures sont partout et les groupes avec enfants roulent sur les trottoirs pour rejoindre le centre-ville sierrois. Les monstres d’acier peuvent refaire la loi pour les 364 prochaines journées de l’an (370 même, car la prochaine slowUp Valais aura lieu 6 juin 2026).

On se dit alors que les milliers de cyclistes de ce 1er juin méritent et ont droit à mieux pour circuler à vélo le reste de l’année. Entre les villages de plaine, au centre des villes, pour se rendre à l’école, au travail, faire les courses ou rejoindre une zone de loisirs comme le lac de Géronde, les gouilles de Martigny ou les Îles à Sion. Même pour le Jardin des vins à l’Ascension, ça aurait une autre gueule de s’y rendre à vélo. Et nos amis des autres cantons n’auraient pas besoin d’attendre la prochaine slowUp pour parcourir tranquillement notre «Vieux-Pays».

Mais merci déjà pour cette belle organisation. Surtout à toutes les équipes de sécurité, aux bénévoles et tous ceux qui œuvrent dans l’ombre pour faire de cet événement un succès.

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