Specialized Levo SL, un «électrique» sportif

Cette semaine, moi qui ne suis pas vraiment un assidu de la discipline, j’ai pu rouler par deux fois avec un VTT à assistance électrique. Et par deux fois avec un Specialized Turbo Levo. Un « normal » d’abord, mercredi dans la région de Verbier, puis deux jours plus tard avec le tout nouveau « Turbo Levo SL » (SL Expert Carbon), plus léger mais au moteur moins puissant, vendredi soir.

Le premier délivre jusqu’à 565 watts de puissance et dispose d’une batterie de 700 Wh. Le moteur, plus petit, du second vous assiste de 240 watts, avec une batterie de 320 Wh (il est possible de lui adjoindre une seconde batterie pour obtenir un « réservoir » de 480 Wh). Cela permet de réduire le poids de l’ensemble à 17 kg pour le «SL» dans sa livrée «S-Works» (très) haut de gamme à 13’999 CHF tout de même, le premier prix Levo SL Comp s’affichant à 6’499 CHF.

Sur les hauts de la cabane Brunet, dans le val de Bagnes.

Voilà pour les principaux chiffres, que vous retrouverez facilement sur le web, ce vélo ayant été présenté en février dernier. Mais les chiffres «bruts» m’importent assez peu en général et je préfère rouler un peu avant de m’y intéresser, mais toujours assez peu.

En route

En route avec le Turbo Levo «normal» donc, le mercredi 1er juillet, entre Verbier, la cabane Brunet et Le Châble. Ce vélo reste une vraie valeur sûre du VTT à assistance électrique, avec une intégration poussée des différents composants (moteur, batterie et application «compagnon» pour régler l’ensemble à sa convenance). Le moteur «engage» de manière souple et progressive et sa puissance maximale vous fait «grimper des murs», avec la sensation d’avoir une petite moto entre vos mains. Pareil à la descente, à condition de la «tenir», cette machine chaussée de pneumatiques de bonnes dimensions (2,6 pouces en l’occurrence) vous fera passer par les chemins les plus défoncés sans sourciller.

Le Specialized Turbo Levo devant le Petit Combin.

De la « petite moto » au vélo

La principale différence avec le Levo SL réside à mon avis dans cette sensation «petite moto» absente du modèle plus «light». Là où le Levo semble parfois vouloir aller plus vite que le pilote, le SL exigera que vous appuyiez davantage sur les pédales. Il vous permettra aussi de «grimper des murs», mais il faudra tout de même bien payer de votre personne. Avec le SL, malgré les trois niveaux d’assistance disponible, la modulation «fine» de l’effort dépend davantage des jambes du pilote que du moteur. Cela évite aussi d’être surpris par la «giclette» soudaine du vélo et les «cabrages» intempestifs en terrain très raide, comme cela peut parfois se produire avec le Levo standard.

L’assistance électrique rend la sortie du soir plus accessible et agréable…

L’assistance rend bien sûr l’effort plus supportable, mais l’on reste sur un engin très proche d’un VTT «traditionnel» dont les autres caractéristiques (pneumatiques de 2,3-2,4’’ notamment) permettent ensuite de bien «ouvrir» à la descente tout de même. Là, il reste plus facile à «placer» que son grand-frère plus costaud, l’assistance se révélant parfaite pour les petites relances et autres «coups de cul» rencontrés çà et là.

… mais cela reste du sport.

Atteindre la barre des 2000m de dénivelé?

L’ensemble «moteur-batterie» semble bien optimisé avec une autonomie qui devrait suffire à la plupart des ascensions. Vendredi dernier, avec un peu plus de 800m de dénivelé positif, par des chemins parfois très pentus et avec l’assistance souvent à son plus haut niveau, j’ai consommé la moitié de la batterie. Malgré mes 78 kg, un usage «conservateur» sur des chemins moins raides devrait me permettre de titiller la barre de 2000m de dénivelé. Et en cas de panne sèche, le fonctionnement sans friction du moteur découplé, permet de limiter les dégâts, le Levo SL se transformant juste en un gros vélo un peu lourd, mais pas trop.

Le Specialized Turbo Levo SL nous a emmenés au Christ Roi de Lens sans sourciller, mais pas sans transpirer.

En résumé, le Levo SL rendra vos sorties plus «douces», ou plus lointaines. Mais il reste un vélo, pour les cyclistes qui craindraient de ne pas faire assez de sport.

Votre serviteur en plein effort. (Photo Serge Gration)