Specialized Roubaix: le Diverge de route

Après avoir lu l’essai du Specialized Diverge, ce magnifique vélo à tout faire, Michel, un lecteur du site m’a demandé en commentaire ce que je pensais du système Future-Shock (une petite « suspension » logée dans la colonne de direction) qui équipe ce vélo.

Le système Future Shock 2.0 qui équipe le Roubaix. Toutes photos specialized.com

« J’envisage l’achat d’un Specialized Roubaix équipé du même système, mais pour une utilisation exclusivement sur route (je précise que les routes par chez moi sont en gros gravillons et en très mauvais état, couche de gravillons manquantes par moment créant des bosses et des trous) », écrit ce lecteur. « Est-ce vraiment efficace, ou bien d’autre vélos font aussi bien sans ce système qui apparemment subit une modification ou évolution vers la Future-Shock 2.0 (introduction d’une cartouche hydraulique et possibilité de réglage depuis une molette). »

Comme je lui ai répondu de manière assez détaillée, autant en faire profiter tout le monde…

Je ne vous cacherai pas que je n’étais pas vraiment convaincu du système avant de l’essayer sur le Diverge. Il apporte un réel confort, mais aussi de la sécurité, car on risque moins de « perdre » le cintre sur les chocs importants. Sur le Diverge, cette petite suspension est toujours active et les routiers « purs et durs » peuvent ne pas aimer la légère oscillation en danseuse. Pour ma part, j’ai surtout un passé de vététiste et ce petit affaissement (minime si le mouvement de danseuse est correct, en déplaçant le vélo de gauche à droite, et pas le pilote) ne me gène aucunement.

Donc, pour le confort, oui c’est efficace.

J’ai aussi pu tester le nouveau Roubaix fin avril et là aussi c’est vraiment efficace. A tel point que je m’amusais à viser la partie dégradée de la chaussée en descente pour conforter ma sensation d’être sur un tapis volant… Suspension dans la colonne de direction, jantes larges, pneus volumineux, tige de selle qui « flexe » aussi, position confortable, la combinaison étudiée de tous ces éléments semble en faire une machine des plus réussies.

Un beau dégagement pour des pneus jusqu’à 33 mm.

Le vélo est vraiment confortable, sans manquer de tonus par ailleurs. Sur la « bosse de test » ce jour là (700 m de dénivelé), j’ai réalisé mes meilleurs temps de montée hors-compétition. Cela indique certes que j’étais en bonne forme, mais surtout que le vélo ne m’a jamais pénalisé. Et je lorgne désormais sérieusement dessus pour ma prochaine monture 😉

Le temps de relire cet article écrit il y a quelques jours que j’y suis… J’en ai commandé un, dans la version « Expert » testée ce jour-là, et je pourrais vous dire ce qu’il vaut dans la durée.

Future-Shock 2.0

Comme évoqué par Michel, sur le Roubaix 2019, la molette permet en effet de bloquer cette petite suspension si on le souhaite. Cette molette ajuste la compression sur plusieurs crans, de « souple » à « ferme », alors que l’hydraulique interne contrôle le rebond. Il faut toutefois des sens plus développés que les miens pour vraiment sentir la différence sur ces crans intermédiaires. Les deux positions « souple » et « ferme » suffisent amplement à mon avis.

Pour les routes en mauvais état, le Roubaix avec des pneus un peu solides (comme les Pirelli Cinturato Velo testés pour Vélo Romand, mais je me réjouis aussi de rouler avec les gommes d’origine du Specialized) semble tout indiqué. Si les pros peuvent gagner Paris-Roubaix avec, ça devrait le faire pour affronter quelques routes cabossées. Et pas de souci, sur les belles routes bien lisses, ce sera un plaisir aussi. Affaire à suivre!

6 réflexions au sujet de “Specialized Roubaix: le Diverge de route”

  1. Bonjour, Joakim. Pour une pratique mi gravel et mi route avec de temps en temps une cyclo et un triathlon, vers quel modèle de vélo me guiderais tu ? Roubaix ou Diverge ? Merci. François

    • Salut François,

      Difficile à dire sans connaître tes chemins;-)
      Sur le Roubaix on peut monter des pneus de 33mm, ce qui permet de passer sur de très mauvaises routes goudronnées, de la terre et un peu de gravier. Au-delà, dans la vraie caillasse ou du singletrail, cela deviendrait difficile je pense. Mais pour une cyclo ou du triathlon, à la base, il est peut-être plus indiqué.

      Le Diverge est vraiment passe-partout et avec un peu de technique on peut l’emmener assez loin, en descendant certes moins vite qu’avec un VTT. Mais pour de l’exploration au-delà des routes asphaltées, il est assez parfait. Et sur le goudron, avec une bonne paire de roues il est très loin d’être ridicule. Si tu ne vises pas des chronos absolus sur les cyclo ou les triathlons ça devrait le faire. Dans ce cas, je prendrais peut-être un modèle en double plateau, car un mono en 42, ça peut être un peu juste parfois, selon la cassette (si tu gardes une cassette de route sur tes roues de route).

      Personnellement, pour tout faire avec un vélo sans me prendre la tête, je prendrais le Diverge.

      Bonne journée et bonne route!

      Joakim

        • Salut, le Roubaix est quand-même un vélo de route capable de gagner des courses un peu cassantes comme Paris-Roubaix. Performant et confortable, pardonnant les erreurs. Très bien pour un cyclosportif qui veut performer à l’occasion. Le Diverge, je le classerais comme un « sport – découverte », passe-partout, sans prise de tête ni chrono (sauf sur de la route forestière…) Equipé pour recevoir des porte-bagages aussi. Il ressemble beaucoup à nos VTT semi-rigides des années 1990 et sera parfaitement à l’aise sur le réseau VTT homologué par Valrando 😉

  2. Bonjour joakim ! Selon toi on peut monter n’importe quelle type de roue route sur le diverge ? (A condition d’avoir les bonnes cotes bien sur) Par exemple, des fulcrum racing 3 ou 0 seraient les bienvenus sur du bitume, dans l’idée d’avoir une paire de roue « route » et une paire de roue « exploration » ? Merci !

    • Attention à l’axe (traversant 12×100 av et 12×142 ar) tout de même, il me semble que les Fulcrum citées sont en serrage rapide traditionnel. ET freinage à disques bien sûr. Sinon j’avais emmené mon Diverge avec des roues DT Swiss RC38 C lors d’un camp en Espagne, aucun souci. Il faudra peut-être juste ajuster l’étrier de frein lors du changement, mais c’est vite fait (desserrer la fixation de l’étrier, serrer la poignée de frein, resserrer les vis, lâcher la poignée et normalement c’est centré). https://bikinvalais.ch/2018/02/specialized-diverge-un-magnifique-velo-a-tout-faire/

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