La plus grosse galère…

S’il fallait briser la routine de ce début de Swiss Epic, nous l’avons fait de belle manière en ce jeudi, mais pas forcément comme nous l’aurions espéré. Venus sans autre ambition que de voir Zermatt et de vous conter cette aventure, nous nous sommes pris au jeu de la course après les premiers bon résultats. Trois podiums en trois jours chez les masters et une deuxième place provisoire à général avant le départ de cette troisième étape entre Leukerbad et Grächen. Carrément l’euphorie!

Quelques heures plus tard, autant l’écrire tout de suite, pour le général, c’est mort. Dans la première descente, le peloton est encore compact et on ne choisit pas forcément la trajectoire la moins cassante en voulant doubler. Amaël crève de l’arrière et nous nous arrêtons à Loèche pour réparer. Un coup de gonfleur à gaz, peine perdue, le pneu est trop déchiré pour que le « lait » fasse son effet réparateur. Nous montons une chambre à air, gonflons le pneu et nous apprêtons à remonter la roue lorsque la cassette tombe toute seule sur la route, suivie des pièces de la roue libre: deux ressorts, un roulement à billes, deux roues dentées et deux douilles. Après un peu de réflexion et quelques tâtonnements, nous parvenons à remettre les pièces dans le bon ordre avant de repartir pour… 30 mètres. La roue libre n’est plus libre du tout et Amaël poursuit sa route en pignon fixe…

Swiss Epic 2014 - Leukerbad - Grächen
Loèche et une cassette sur la route, les ennuis commencent…

Nous pensions avoir mal remonté la roue libre. À l’arrivée, les mécaniciens constatent que c’est un roulement du body qui a « fumé ». Cassé, il bloquait le système. Ouf, ce n’était au moins pas de notre faute…

VTT en pignon fixe…

En pignon fixe donc, sur toute la traversée de la plaine du Rhône et la montée sur Moosalp, 1500 mètres et quelques plus haut, via des portions descendantes et des sentiers, toujours en pédalant… Un truc de fou et les jurons fusent à intervalles réguliers. La galère technique se transforme évidement en galère physique pour mon capitaine aux jambes fusillées.

« Chainless » pour la descente

À Moosalp, un longue descente nous attend jusque dans le Mattertal et nous décidons d’enlever la chaîne pour permettre à Amaël de descendre presque normalement. Pas si simple sans chaîne, mais les équipes doublées dans la descente n’ont rien du comprendre: nous n’avancions pas sur les les faux-plats très larges (Amaël, qui n’avait pas cessé de pédaler ne pouvait plus le faire) mais les redoublions à mach 2 dans les parties raides et techniques.

Sans la chaîne, démontée pour la descente. Pas facile pour les portions remontantes.
Sans la chaîne, démontée pour la descente. Pas facile pour les portions remontantes.

En fond de vallée, remontage de la chaîne, qui aurait tout de même bien servi dans les quelques remontées intermédiaires, faites à pied. Dans la raide et technique montée finale, la situation empire encore. La roue ne tourne plus du tout et nous décidons de démonter la cassette. Portage et poussage se succèdent dans le sentier abrupt. Pas trop grave, mais le chemin de croix s’achèvera sur quelques kilomètres de goudron en montée. « Tout de même con d’avoir un vélo et devoir marcher », me glisse Amaël, dégoûté. On le serait à moins.

Remontage de la chaîne pour la dernière bosse.
Remontage de la chaîne pour la dernière bosse.

Une bien belle étape

Du coup, toute pression du classement est retombée et nous devrions pouvoir profiter pleinement des deux dernières étapes. Aujourd’hui, les chemins étaient vraiment beaux, même en montée, et spectaculaires par moments. Une toute belle étape avec une organisation qui « assure ». Lavage des vélos, service de mécanique, massages, balisage, rien a dire. Sauf peut-être sur les 7 kilomètres de plus qu’annoncé. Galère quand tu nous tiens…

En mode "portage" après le poussage et la trottinette... L'arrivée, si proche et encore loin.
En mode « portage » après le poussage et la trottinette… L’arrivée, si proche et encore loin.
L'arrivée à Grächen, avant la boucle finale et quelques kilomètres de bitume.
L’arrivée à Grächen, avant la boucle finale et quelques kilomètres de bitume.

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