Sentiers pédestres en Valais, que dit la loi ?

Le texte ci-dessous a été publié en partie dans le dossier consacré à la cohabitation entre cyclistes et marcheurs du dernier Vélo Romand, actuellement en kiosque en Suisse romande.

Pass'Portes du Soleil VTT 2007 entre Morgins et Les Gets. 1er juillet 2007.

Le Valais abrite un réseau pédestre homologué de quelque 8000 kilomètres. En l’état actuel de la législation, ce réseau est régi par la Loi d’application de la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre (LALCPR). La loi place le réseau pédestre sous la responsabilité des communes et stipule à l’article 11 que la commune garantit […] une libre circulation si possible sans danger sur ces chemins […]. « C’est pourquoi les VTT, qui peuvent constituer un danger pour les marcheurs, sont souvent interdits », souligne Sébastien Métrailler, responsable vélo et VTT chez Valrando, l’association valaisanne de la randonnée. « En cas de problème, la commune devra prouver qu’il n’y avait pas de danger ».

Avant même la LALCPR, Sébastien Métrailler relève que les vététistes doivent se conformer à la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR) dont l’article 43 dit que « Les véhicules automobiles et les cycles n’emprunteront pas les chemins qui ne se prêtent pas ou ne sont manifestement pas destinés à leur circulation, par exemple les chemins réservés aux piétons ou au tourisme pédestre. » En clair, les VTT sont quasiment exclus d’office du réseau officiel de sentiers pédestres. « C’est vrai », admet Sébastien Métrailler. « Il est toutefois possible que le réseau homologué pour les vélos et celui des sentiers se superposent, sous certaines conditions ». La largeur minimale de 2m, nécessaire pour un croisement sans danger, fait par exemple partie des critères.

Les lois en vigueur datent de bien avant l’invention du VTT et peuvent aujourd’hui sembler inadaptées.  « Elles ont toutefois été édictées pour le bien commun, afin d’éviter les accidents et non pas pour mettre les bâtons dans les roues de certains », note Sébastien Métrailler. « Dans un monde idéal, si chacun y mettait un peu de bonne volonté, il n’y aurait pas de problème et même pas besoin de lois. Mais la réalité nous montre que ce n’est pas le cas. » Et cela ne devrait guère s’arranger. La nouvelle loi « sur les itinéraires de mobilité de loisirs », qui intégrera marcheurs, cyclistes, amateurs d‘équitation  de rollers et autres raquettes à neige « ne sera pas moins restrictive ».