Trois semaines avec le Merida Twenty-Nine et ses roues de 29 pouces

Le Merida Twenty Nine tout (vingt)neuf.

Mes premiers tours de roues en VTT datent de 1990 avec une monture reçue de mes parents pour mes 20 ans. Depuis ce jour magnifique, j’ai eu l’occasion de découvrir et tester pas mal de nouveautés et autres « révolutions ».

Freins V-Brakes, pédales automatiques, fourches télescopiques, vélos tout-suspendus, pneus tubeless, freins à disques, tiges de selle suspendues et j’en passe. Autant de nouveautés qui ont fait progresser les VTT et repoussé leurs limites. Et les nôtres en même temps.

Cette année, j’ai décidé de tester la dernière « nouveauté » en date : un VTT avec des roues de 29 pouces. Le concept est né aux États-Unis où certains fabricants vendent déjà davantage de 29 que de 26 pouces.

Une signature John Tomac, ça parle aux vieux de la vieille, non?

En théorie, les avantages sont les suivants : meilleur roulement et franchissement des obstacles, plus grande stabilité, traction et freinage améliorés. Au chapitre des inconvénients théoriques : poids plus élevé, au niveau des roues notamment, relances plus difficiles et maniabilité en retrait.

Autant de points à vérifier, non pas sur une sortie ou deux, mais sur l’ensemble d’une saison de compétition en cross-country, en poussant l’homme et la machine dans leurs derniers retranchements. Dom Cycle, à Aigle m’a ainsi proposé très généreusement de tester le Merida Twenty-Nine Lite 1800 D, et de poursuivre le test avec le Merida Big Nine carbone dès qu’il sera disponible en Suisse pour le public.

Au premier contact avec ce Merida Twenty-Nine, j’ai eu l’impression de monter sur un… vélo d’adulte. Un peu comme lorsque vous êtes gamin et que vous montez sur le vélo de votre grand frère. Je dis ça, mais comme je suis l’ainé de la famille, je n’en sais rien en fait. La première surprise passée, cap sur les sentiers habituels. Là, première révélation. Dans les descentes, le 29 procure une sécurité incroyable. On est davantage assis « entre » les roues qu’au-dessus et l’impression de basculement dans les pentes raides s’en trouve fortement diminuée. Avec l’accroche des pneus et le franchissement plus aisé des petits obstacles, la sécurité offerte par ce bike le place au niveau de mon tout suspendu en 140mm de débattement. La position est bien typée « rando » et je conseillerais ce vélo tel quel à n’importe qui veut aller partout sans se prendre la tête avec un amortisseur arrière.

Pour la compétition de XC, quelques modifications se sont rapidement imposées, notamment au niveau de la position. Potence inversée et rabaissée, cintre plat et un poil moins large et me voilà posé comme à mon habitude. Pour la fine bouche, j’ai encore remplacé les roues d’origine par les Mavic C29SSMAX. Montées avec des Kenda Slant Six et sans chambre à air, elles m’ont fait gagner près de 500 grammes sur le train roulant. Poids total du vélo, avec pédales, en configuration « course » et en taille L : 11,6 kg. J’en vois déjà qui partent en courant…

Reste que le poids n’est pas tout, surtout avec celui du pilote (76-77kg). Le fait est que, en course, je ne suis pas plus lent avec ce Twenty-Nine que je ne l’étais avec le Merida Ninety-Six carbone (toujours prêté par Dom) en début de saison. Et là je parle de la montée. En descente, sur quelques tronçons de référence autour de chez moi, je suis plus rapide avec ce semi-rigide 29 qu’avec le tout suspendu (100 mm) en 26. Seul le Merida One-Forty, avec ses 140 mm de débattement et ses gros pneus, reste plus rapide, mais de peu. De l’ordre d’une petite dizaine de secondes sur un parcours de cinq minutes, bien technique et en faux plat descendant.

Rien à dire sur les freins Avid Elixir 5. Ce n'est pas du tout haut de gamme, mais ça pile sec quand-même avec des disques de 180mm.

Je passe sur l’équipement du bike, tout fonctionne comme il se doit et la transmission Sram X9 en 3×10 permet de passer partout avec des rapports particulièrement bien étagés. Les 90 mm de la fourche sont bien suffisants et le freinage des Avid Elixir 5 pas loin d’irréprochable avec des disques de 180 mm. Allez, un bémol pour l’usure des plaquettes, un poil rapide à mon goût. Changement obligatoire trois semaines après les premières sorties.

Pour le reste, les avantages théoriques se confirment. Accroche incroyable dans les montées raides et techniques, même avec des pneus aux crampons très bas comme les Slant Six, accroche en dévers et au freinage, sécurité accrue, stabilité dans les parties rapides et descendantes. On m’a plusieurs fois posé la question de la maniabilité avec ce vélo plus long que les autres. Très franchement, même avec un cintre plus court que celui monté d’origine (60 cm contre 67), rien de handicapant. Je dirais même, au contraire. On apprend vite à enrouler davantage ses virages et comme les petits obstacles n’en sont plus et on a un choix plus large de trajectoires.

Bien étagée, la transmission 3x10 aide à passer partout.

Au chapitre du confort, on y gagne par rapport à un semi-rigide en 26, mais pas par rapport à un tout suspendu. Même en 29, cela reste un semi-rigide qui renvoie les irrégularités du terrain plus directement qu’un « fully ».

Vous l’aurez compris, j’ai été conquis par ce « grand » vélo et je le conseillerais les yeux fermés à pas mal de monde. Seule réserve, si cet argument est vraiment important pour vous, le poids. Un peu plus de 12 kg en taille L, avec les roues d’origine. Embêtant seulement pour la compèt pure et dure de XC. Mais il existe déjà plusieurs modèles avec des cadres carbone sur le marché et Merida devrait mettre en vente le sien avant la fin de l’année…

Sinon, les avantages sont nettement plus nombreux que les inconvénients. Et de toutes les évolutions depuis le VTT de mes 20 ans, ces roues de 29 pouces figurent parmi les plus marquantes de mon parcours.

Pas une révolution, mais une belle révélation.

3 réflexions au sujet de “Trois semaines avec le Merida Twenty-Nine et ses roues de 29 pouces”

  1. Merci pour cet article qui confirme mes sensations !

    A la prochaine !

    L’autre Twenty nine valaisan !
    Guy

  2. Si je grandis encore de 10cm promis je teste! ( paraît qu’on peut grandir jusqu’à 25ans, j’ai encore quelques mois pour rêver! 😉 )

    superbe article!

    Arnaud

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